Chapitre 14

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Harry ne se calmait pas. Et Drago n'avait toujours pas eu la réponse à sa question.

« Harry, depuis quand tu n'as pas dormi ? Deux jours ? Une semaine ? »

« Je ne veux pas faire de cauchemars, je ne veux plus en faire, sanglota le jeune homme, complètement vulnérable. »

« Harry, depuis combien de temps tu n'as pas dormi ? répéta Drago. »

« Depuis qu'elle est morte. »

Drago écarquilla les yeux.

« Tu n'as pas fermé l'œil depuis trois mois ?! »

« Je ne veux pas penser à elle, à nous. A sa mort. J'ai peur de m'endormir. »

« Tu dois dormir, ton corps ne le supporte pas. »

« Non ! »

« Harry, ça suffit maintenant ! Ginny est morte, il est temps que tu tournes la page ! »

Le brun se releva, et ne put contrôler sa magie. Elle explosa autour d'eux, et ils furent expulsés contre les murs. Les meubles se renversèrent, les fenêtres se brisèrent, les lumières explosèrent. Un courant d'air chaud leur fouetta le visage. Malefoy se releva difficilement, avec un air de terreur dans le regard. Jamais il n'avait rencontré une personne avec autant de pouvoirs. C'était effrayant.

« Tout est de ma faute ! cria Harry. Vas-t-en ! »

Ses veines brillaient, et il flottait à un mètre du sol. Il ressemblait à un mage noir. Drago n'eut pas le temps de répondre que la magie le poussa à l'extérieur de la maison. La porte claqua, et le silence revint.

Harry reprit ses esprits. Il n'avait pas voulu que ça dégénère, mais il n'avait pas su se contrôler. Sa magie était reliée à ses émotions, et elle était de plus en plus instable depuis la mort de Ginny. Il sortit sa baguette et rangea tout, et il n'y eut plus aucune trace de sa crise. Il monta à l'étage et s'arrêta devant la chambre. Il n'arrivait toujours pas à y entrer, c'était trop dur. Son odeur était toujours présente, ainsi que ses affaires. Il ferma la porte et alla se cacher au fond de la salle de bain.

Drago était vraiment inquiet pour Harry. Toute cette puissance combinée à sa fatigue risquait de faire des dégâts. Il s'adressa donc à la seule personne que le brun écoutera. Hermionne était vraiment surprise de le voir devant chez elle, mais elle le fit quand même entrer. Ron fronça les sourcils mais ne dit rien.

« C'est à propos d'Harry. »

La jeune femme lui proposa de s'asseoir dans le canapé, pour continuer.

« Il va mal. Je viens d'apprendre qu'il n'a pas fermé l'œil depuis trois mois, et sa magie devient incontrôlable. Il pourrait blesser quelqu'un, ou même se blesser lui-même. »

« Mon dieu... gémit Ron. »

« On va aller le voir. Merci de nous avoir prévenus. »

« Vous êtes les seuls qu'il écoutera. »

Drago repartit et les deux amis se rendirent chez Harry. Ils ouvrirent la porte, mais ne trouvèrent personne. Pas un bruit. Ils montèrent à l'étage, et le trouvèrent dans la salle de bain. Ron décida de les laisser seuls et retourna en bas. Hermionne s'approcha de la silhouette recroquevillée, et s'assit à ses côtés.

« Harry, parle-moi. Je suis là, je l'ai toujours été. »

Le brun étouffa un sanglot, et releva un visage marqué par la fatigue et ravagé par la tristesse. Son cœur se serra, elle n'aimait pas le voir dans cet état.

« Mionne... j'ai besoin d'aide. »

Elle le prit dans ses bras en soupirant, et lui caressant la tête.

« Nous sommes tous là. »

Elle l'obligea à se lever et à retourner dans le salon. Il se laissa faire, et but le verre d'eau qu'on lui tendait sans poser de questions.

« Il est temps que tu arrêtes de te sentir coupable pour tout, commença Hermionne. C'est Voldemort qui a tué Cédric, ce n'est pas toi. »

« Mais si je l'avais écouté, et que j'avais pris le trophée en premier, il ne serait jamais mort. »

« Ok, stop mon vieux, coupa Ron. Arrêtes ça tout de suite. »

« C'est Bellatrix qui a tué Sirius et Dobby, ce n'est pas de ta faute, continua la femme. C'est Rogue qui a tué Dumbledore, pas toi. Tu n'es pas responsable de leur mort Harry. Mets-le-toi dans le crâne. »

« Ma sœur a été tué par des mages noirs, tu n'aurais rien pu faire. Et elle ne voudrait pas te voir comme ça. »

Harry hocha la tête, prenant conscience des paroles de ses amis. Il avait un poids en moins sur le cœur. Il se sentit mieux, et il eut l'impression de pouvoir respirer plus librement.

« Ils ne m'en veulent pas... »

« Bien sûr que non. Je suis sûre qu'ils t'observent de là où ils sont, et qu'ils sont tristes de te voir dans cet état. »

« Je ne voulais pas qu'elle meure, je te jure. »

« Je le sais bien mon vieux. Je ne t'en veux pas tu sais ? »

« On voulait vous le dire, mais on n'a pas eu le temps... elle... elle... »

« Elle quoi ? demanda Hermionne. »

« Elle était enceinte de deux semaines. On attendait un enfant, chuchota Harry. »

Il y eut un instant de silence, où ses deux amis assimilèrent ce qu'il venait de dire. Harry sourit tristement.

« On avait déjà décidé les prénoms. Si c'était une fille, Lily, comme ma mère. Et si c'était un garçon, Freddy, en l'honneur à Fred. »

« Oh Harry, murmura Hermionne, les larmes aux yeux. C'est horrible. »

Le brun se serra un peu plus contre ses amis, savourant le peu de chaleur qu'ils partageaient.

Un deuilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant