Un deuil

Chapitre 1

Harry saignait, et il avait une côte cassée. Les sorts volaient dans tous les sens, et impossible de se repérer. Le sorcier se cacha derrière un arbre, et évita de peu un éclair vert. Il chercha des yeux Ginny, sa fiancée. Il la trouva aux prises avec deux mages noirs. Il se leva, laissant son instinct agir, et courut vers elle. Il lança un sortilège de désarmement, et stupéfixia l'autre. Il se jeta sur la jeune fille et ils roulèrent dans l'herbe. Là où ils se trouvaient quelques instants plus tôt se trouvait maintenant un cratère profond et fumant.

« Merci, haleta Ginny en l'aidant à se relever. »

Ils s'embrassèrent rapidement et repartirent à l'attaque. Ils étaient sensés être trois équipes dans la forêt, mais il y avait tellement de mages noirs qu'il était impossible de les repérer. Harry entendit un hurlement qui glace le sang.

« Je vais voir ce qu'il se passe ! hurla-t-il pour se faire entendre à travers le bruit. »

Il courut, sautant par-dessus les racines qui dépassaient du sol. Il buta sur un corps et roula par terre. Il se releva et observa le visage de son camarade avec horreur. Il saignait, et il lui manquait un bras et une jambe. Ce n'était pas beau du tout à voir. Mais Harry en avait vu des pires. Il attrapa une branche tombé au sol et la transforma en portoloin.

« Reste concentré, tu vas atterrir à l'hôpital. »

Il s'éloigna et regarda son collègue s'évanouir dans l'air. Ils n'étaient plus que quatre, si les autres étaient toujours en état de se défendre. Un sort le percuta de plein fouet, le faisant hurler de douleur. Un doloris. Il se releva en sifflant. Sa côte le faisait souffrir, mais il n'avait pas le temps de s'en inquiéter. Un éclair dans le ciel le fit se remettre à courir. L'un de ses collègues était en danger. Il dérapa, mais ne glissa pas. Il avait l'impression qu'il y avait des mages noirs partout. Il se baissa et s'accroupit près de Mélissa, une fille très gentille. Elle avait les yeux ouverts et elle respirait encore. Il l'aida à se relever et passa un bras autour de son épaule. Ils devaient partir. Mais il fallait absolument qu'il retrouve Ginny et les autres.

« Aaaaaah ! hurla une voix masculine. »

Harry se hâta, mais avec Mélissa, c'était plus compliqué d'avancer. Il retrouva Félix, inconscient. Ginny arriva, essoufflée. Elle avait plusieurs entailles sur le visage et les bras, mais elle semblait aller bien. Harry n'eut pas le temps de réagir, mais elle si. Elle courut devant lui, pour le protéger, et le rayon vert la toucha dans le dos. Elle lui sourit tendrement, et bascula en arrière. Mélissa voulut le retenir, mais elle était en trop mauvais état. Il se précipita vers elle en hurlant.

« Nooon ! Ginny, ouvre les yeux. S'il te plait, ne me laisse pas. Ginny ! »

Les larmes dévalèrent ses joues sans qu'il ne les arrête. Il la serra contre sa poitrine en pleurant, la berçant doucement. Elle était figée dans ce sourire tendre, adressé à Harry. Il ne put contenir sa magie et elle explosa autour de lui. Des milliers de particules dorées restèrent en suspension dans l'air, illuminant la forêt de toute part. Toutes les silhouettes noires furent réduites à l'état de poussière. Il ne restait plus qu'eux. Malgré la situation, Mélissa ne put s'empêcher d'être admirative. C'était la première fois qu'elle voyait autant de pouvoirs venant de la même personne, mais en plus, c'était féerique. Harry était effondré, mais il réussit à se lever, et disparut dans la forêt. Mélissa le vit revenir en portant dans ses bras le corps de Rufus. Il les regroupa tous du mieux qu'il put, et transplana dans un craquement sonore.

Ils atterrirent dans le hall du ministère. Ils créèrent un vent de panique, couverts de sang. Le Survivant rampa sur le sol en crachant du sang, et il arriva près de Ginny. Il la pleurait, et la serrait fort contre son cœur. Peu à peu, les sorciers présents finirent par comprendre ce qu'il se passait. Il y eut des cris, et des pleurs. Tous se réunirent autour d'eux, et levèrent leurs baguettes. Elles s'illuminèrent, en l'hommage aux morts. Harry avait du mal à respirer, et il avait perdu ses lunettes, mais rien ne lui importait pour l'instant. Il se releva difficilement, aidant Mélissa, et ensembles, ils levèrent leurs baguettes.