Chapitre 12

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Harry ne dormit pas de la nuit, et se prépara le matin dans un état second. Il dut s'y reprendre plusieurs fois avant de réussir à enfiler son pantalon. Il prit un bon petit-déjeuner, qui le rendit de meilleur humeur. Il vérifia qu'il était prêt et transplana directement dans l'entrée du Serpentard. Il ne voulait pas qu'un journaliste le prenne en photo avec ses cernes immenses.

« Malefoy ? appela-t-il. »

Il s'avança dans la maison et trouva le blond dans sa cuisine, en train de manger. Il leva les yeux vers Harry, et eut un sursaut de surprise.

« Tu es crevé toi, remarqua-t-il inutilement. Tu devrais prendre un jour de repos. »

« Non, ça va aller. J'ai l'habitude. »

Le brun écarquilla les yeux en se rendant compte qu'il n'aurait peut-être pas dû dire ça. Il avait éveillé la curiosité du blond, qui se leva et s'approcha de lui. Il resta à une distance raisonnable, respectant ainsi son espace.

« Tu as pris l'habitude ? Dis-moi Potter, depuis quand est-ce que tu as des problèmes d'insomnies ? »

Harry déglutit et se mit instinctivement sur la défensive.

« Je dirais depuis ma première année à Poudlard, se moqua-t-il. Sérieusement, ce ne sont pas tes affaires. »

« Elles le deviennent à partir du moment où c'est moi qui en supporte les conséquences, répliqua durement Drago. »

Ils s'affrontèrent du regard, et Harry finit par laisser tomber. Il se sentait un peu coupable, car c'était de sa faute si Malefoy subissait tout ça.

« Ecoute, je fais des cauchemars, ce n'est nouveau pour personne. Je n'ai pas besoin, ni envie que tu t'occupes de moi comme si j'étais un gosse. »

« Mais c'est ce que tu es, s'agaça le blond. Tu agis comme un enfant, en te renfermant sur toi-même, et en ne parlant à personne. Comme un gamin qui réclame de l'attention. »

« Très bien, répondit sèchement Harry. Maintenant, tu as deux choix : tu me donnes ta potion pour espérer aller mieux, ou tu me dis de partir et je te promets que tu ne me reverras jamais. »

Malefoy le regarda, et finit par lui donner une fiole. Harry la prit et s'évanouit dans l'air dans un craquement sonore. Sa bonne humeur s'était totalement envolée. Il arriva au bureau sans son habituel café, et Mélissa remarqua immédiatement que quelque chose n'allait pas.

« Harry, tout va bi... »

« Bordel oui je vais bien ! explosa le Survivant, en surprenant plus d'un. Arrêtez de vous comporter comme si je n'avais que cinq ans ! Je peux prendre soin de moi tout seul, merci bien ! »

Il en avait juste ras-le-bol qu'on le lui demande toutes les 30 secondes. Il s'assit sur son fauteuil et agita sa baguette. Presque aussitôt, les cloisons se refermèrent sur lui, et il lança un sort de silence. Mélissa regarda Blaise et Félix, qui haussèrent les épaules.

Drago n'était pas content, mais alors pas du tout. Non seulement il s'était disputé avec Potter, mais il venait d'apprendre que le brun ne dormait pas beaucoup et faisait des cauchemars, mais en plus, la fatigue rebondissait sur lui, et il ratait toutes ses préparations. En clair, c'était une journée pourrie.

Harry ne voulait parler à personne. Mais il fut bien obligé de sortir de son bureau quand Blaise vint le chercher pour une nouvelle mission. Rien de très important, qui nécessitait qu'ils se parlent. Harry n'ouvrit pas la bouche de toute la journée, renforçant le silence déjà bien pesant. Il s'occupa rapidement de réparer le pont, et de faire oublier à tous les moldus le duel qui venait d'avoir lieu. Ils embarquèrent les deux coupables, qui devraient sûrement payer une grosse amande. A peine de retour, Harry fonça dans son espace. Blaise se servit du café.

« Comment ça s'est passé ? demanda Félix. Mal ou très mal ? »

« C'était horrible. Il n'a pas décroché un seul mot, et il tirait une sale gueule ! »

Il éleva la voix sur la fin de sa phrase, dans l'espoir de se faire entendre du principal concerné, mais ce ne fut pas le cas.

« Je compatis, répondit Félix. Il ne doit pas être dans son assiette. Depuis la mort de Ginny, il n'est plus le même... »

Blaise se contenta d'avaler une gorgée de café. Oui, Harry Potter avait changé.

Un deuilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant