Un deuil

Chapitre 18

Il y eut un instant de silence, pendant lequel tous les aurors regardèrent l'endroit où se tenait précédemment leur collègue. Personne n'arrivait à y croire. Harry Potter s'était sacrifié pour sauver la vie de ses amis, encore une fois. Ils voulaient pleurer, mais ils n'en avaient pas le temps. Les attaques continuaient, et le ministère allait bientôt tomber en ruine si cela continuait. Blaise prit les commandes.

« Il faut qu'on se dépêche, leur dit-il, la voix enrouée. Cette chose est dangereuse. »

Ils se relevèrent tous, et se remirent à courir dans les couloirs. Ils devaient absolument descendre les escaliers et neutraliser cette chose. Mélissa n'avait rien, heureusement, juste quelques égratignures. Plusieurs fois, ils faillirent se faire décapiter par des lames, qui frappaient un peu au hasard. Bientôt, Blaise remarqua qu'il s'agissait en fait de tentacules acérés comme des rasoirs. Ils firent d'autant plus attention en courant. Lorsqu'enfin, ils arrivèrent tout en bas, ils se figèrent. Après la dernière marche se trouvait une sorte d'arène gigantesque. Les murs étaient en pierre grise, et étaient recouverts d'une sorte de mousse bleu sur des centaines de kilomètres. Le sol était en fait de l'herbe bioluminescente, qui illuminait toute l'arène comme en plein jour. Il n'y avait pas de plafond, juste une tour énorme, d'où s'élevaient des tas d'escaliers. On aurait dit une sorte de sous-sol aux bureaux et divisions du ministère.

« Là-bas ! cria Anaïs en pointant une forme allongée par terre. »

Ils reconnurent tous Harry Potter. Le voir ainsi, sans vie, était vraiment difficile. Ils coururent tous vers lui, Ils n'étaient qu'à mi-chemin, quand une énorme bête tomba devant eux. La terre vola en tout sens, et les aurors durent se protéger les yeux et la bouche. Une fois que le nuage de poussière retomba au sol, ils purent tous voir l'énorme monstre. C'était inhumain. Lewis pâlit comme la mort, et faillit vomir. Ils avaient en face d'eux un croisement entre un lézard géant et un serpent. Il se tenait debout sur ses deux pattes arrière. Ses deux bras étaient prolongés par des lames osseuses qui atteignaient presque deux mètres de longueur. On ne voyait pas la tête, juste deux gros yeux aux pupilles verticales. Une très longue queue parsemée d'écailles noires et de piques de lance terminait le corps, trainant sur le sol.

« C'est quoi ce truc ? dit Mélissa. Je n'ai jamais rien vu d'aussi affreux. »

Personne ne put lui répondre, parce que la chose les attaqua soudainement. Ce n'est que grâce aux réflexes de Blaise qu'Anaïs fut sauvée. La queue se rétracta, et retrouva sa place. Tout s'était passé en quelques secondes.

« Faites attention à la queue ! hurla le basané, tandis que tout le monde se dispersait. »

Le monstre recommença, et toucha Robert. Son bras gauche était invalide, et il saignait pas mal. Le problème, c'était que cette bête était trop rapide pour qu'ils puissent faire quoi que ce soit.

« Il faut l'attaquer ensembles ! »

Ils se jetèrent sur le côté, évitant les lames osseuses de peu.

« Maintenant ! »

Tous levèrent leurs baguettes, et lancèrent le même sort. Sous une telle avalanche de magie, la bête ne put rien faire. Elle vacilla quelques instants, avant de tomber en arrière. Les aurors s'approchèrent prudemment, et vérifièrent que le monstre était bien mort. Aucun doute. Ils le contournèrent et allèrent retrouver le corps d'Harry. Personne ne put s'approcher, et finalement, ce fut Blaise qui s'avança.

« C'est de ma faute, bafouilla Anaïs en laissant échapper un sanglot. »

« Ne dis pas ça, la consola Félix. Harry était notre ami, un gars formidable. Il a risqué sa vie tellement de fois pour nous, et je suis sûr que s'il le pouvait, il le referait encore. »

Tous hochèrent la tête. Blaise se pencha vers le corps de son collègue, et partenaire.

« Tu es vraiment un crétin fini, chuchota-t-il, un sourire nostalgique aux lèvres. Juste quand je te considérais comme un ami... »

Il posa sa main dans les cheveux du brun. Un faible son lui fit relever la tête.

« Moi aussi... je t'aime bien... »

Le basané laissa échapper un cri étranglé, et sourit grandement. Il vérifia le pouls, et soupira de soulagement en entendant les battements du cœur.

« Il est vivant... il est vivant ! »

Ce fut le signal, et tout le monde éclata en sanglots soulagés.