12. Brûlure

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Le Prince secoua vivement la tête, la gorge enserrée par un étau ravageur.

— Chan, tu ne risques pas d'en succomber, soupira Seoho en le regardant arpenter les longs couloirs labyrinthiques du palais.

— Tu ne comprends pas ! s'exclama celui-ci en s'arrêtant brusquement. Je vais devoir dormir avec lui ! Dans le même lit !

— Tu es marié maintenant, Channie. Cela me semble légitime que tu doives passer tes nuits avec ton épouse. Tu dois t'y faire, un point c'est tout.

— Mais puisque je te dis que ce n'est pas une femme ! explosa le jeune homme à la chevelure cinabre. Tu m'écoutes quand je te parle ?

— Arrête de dire de telles sottises et va te coucher. Tu es éreinté. Et puis si ça se trouve, elle dort déjà.

Mais le Prince cadet continua de se lamenter avec une moue des plus dépitées.

Seoho poussa un nouveau soupir excédé. Le comportement infantile de son petit frère commençait sérieusement à l'agacer.

Il pointa les doubles portes du doigt en se composant une mine sévère.

— Va dormir, Channie. On en reparlera demain.

C'était un mensonge, évidemment. Il ne croyait pas du tout aux facéties de son cadet. Un peu comme lors de leur enfance ; Chan balbutiait des histoires que Seoho faisait semblant de croire pour qu'il le laisse tranquille.

Son frère avait toujours été ainsi, débordant de soif d'apprendre et de candeur. Sa mère l'avait changé, et cela le chagrinait énormément.

Chan finit par acquiescer. Il grava une expression neutre sur son visage et appuya sur la poignée. Une des portes s'ouvrit en un léger couinement.

Il décocha un dernier regard désenchanté à l'héritier, avant de pénétrer dans ses nouveaux appartements.

Il balaya rapidement les lieux de ses yeux pâles. Ils étaient plus spacieux que ceux dans lesquels il avait vécu depuis toujours, mais il s'y sentit cruellement oppressé.

Le grand balcon et le lit double étaient les seules choses qui différaient vraiment de ses anciens quartiers. La décoration, la moquette, les meubles, la table basse et les bergères étaient en tout point semblables à ceux qu'il connaissait.

Chan déglutit difficilement en apercevant l'armoire à demi-ouverte d'où il pouvait apercevoir dépasser quelques robes.

Il traversa lentement la pièce et passa la tête par l'entrebâillement de la porte qui menait à leur salon personnel. Au plein milieu de celui-ci se tenait le Gongdanien, assis à même le sol.

Il portait une nuisette, comme la nuit où tout avait changé. Ses cheveux pâles coulaient librement jusqu'au milieu de sa nuque.

Il y avait une créature à la fourrure brune et aux longues oreilles entre ses petites mains. Son museau frétillait légèrement, alors que le blond passait ses doigts dans son poil pour la caresser.

Sword & Satin | ᶜʰᵃⁿˡⁱˣOù les histoires vivent. Découvrez maintenant