14. Abandon

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La voix de Felix était douce, profonde. Elle sonnait comme une mélodie salvatrice aux oreilles de Chan.

La façon dont il le serrait contre lui différait de tout ce qu'il avait toujours connu. La seule personne qui l'avait jadis enlacé était son frère, mais jamais avec autant de tendresse.

Le blond fleurait délicieusement bon. Ses effluences l'enivraient et l'enrobaient délicatement, tel un doux cocon apaisant.

Peu à peu, ses sanglots s'effacèrent. Mais des larmes roulaient toujours sur ses joues, accompagnées par un long silence et des pensées avilissantes.

Le Gongdanien ne pouvait pas les entendre, mais il pouvait aisément les deviner. Ses doigts effleurèrent la nuque de Chan et s'enroulèrent doucement autour de ses mèches grenat. Il s'efforçait de lui montrer qu'il était là pour lui.

Le Prince de Malyeog osait à peine envelopper ses bras autour de sa taille étroite. Le corps gracile du jeune homme lui semblait aussi délicat et fragile qu'une fleur, il craignait qu'un geste ne le brise. Il avait tout l'air d'une poupée de porcelaine avec sa peau opaline, son épaisse chevelure flavescente et ses iris d'une beauté irréelle.

Chan respirait lourdement aux oreilles de Felix. Son souffle était saccadé, recelant un épuisement certain, et parfois, un sanglot étouffé rompait son expiration.

— Chan, qu'est-ce qui ne va pas ? demanda le blond, profondément inquiet.

Le concerné ravala douloureusement sa salive. Son visage mouillé se lova un peu plus contre l'épaule du plus jeune qui s'empressa de le serrer davantage. Ses cheveux ocrés effleurèrent doucement la nuque de Chan.

— Tu peux m'en parler, tu sais, renchérit le plus jeune en sentant ses réticences. Je ne te jugerai pas. Et... tu en as sûrement besoin.

— Comment pourrais-tu le savoir...? bredouilla faiblement son interlocuteur. Je vais très bien. Je suis seulement... dépassé. Oui, c'est cela, dépassé par les évènements.

— Je pense en effet que ma venue a été la goutte de trop. Mais il y a plus, n'est-ce pas ?

Chan exhala un soupir, accablé par le destin qui s'acharnait à le mettre dans l'embarras face à cet homme à la beauté éthérée.

— Tu es tourmenté, poursuivit Felix sans se départir de la pointe de douceur qui vibrait dans ses mots. Et tu as peur.

Il le força à se détacher de lui, et s'empara de ses mains. Le Prince fixa leurs doigts entrelacés, partagé entre sa raison qui lui enjoignait de le repousser et de lui clore une bonne fois pour toute l'accès à ses émotions, et son cœur qui lui susurrait de s'ouvrir à lui.

C'était comme si son subconscient, profondément enfoui en lui, sentait qu'il pouvait lui faire confiance.

Mais Chan, en y réfléchissant bien, trouvait cela d'une sottise aberrante. Comme pouvait-il seulement faire confiance à une personne ayant usurpé l'identité de quelqu'un d'autre dans l'intention de l'épouser ? Certes, il avait appris que la Reine de Gongdan s'était mêlée de tout cela, mais une partie de lui s'en méfiait.

Sword & Satin | ᶜʰᵃⁿˡⁱˣOù les histoires vivent. Découvrez maintenant