Chapitre 14 : Sur le chemin

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Ray cessa de penser quand il sentit la main d'Anaclet s'enrouler autour de son membre pour le guider. Dalmas se laissa tranquillement descendre. Sa seule main fourrageait dans les courts cheveux du Haug, il avait retiré son bras mécanique, le laissant sur un meuble, à l'abri de l'humidité. Ray le tenait solidement contre lui, de toutes ses forces, comme s'ils rejouaient en ce moment de grande intimité la scène de leur chute. L'étreinte était brutale, ils la sentaient pourtant nécessaire.

Leurs mouvements étaient lents et réguliers. Il était difficile de bien distinguer qui des deux était en train de faire l'amour à l'autre. Cela dura. Anaclet soutenait leur corps à corps à sa manière. Il ne demandait pas leur attention, conscient du besoin impérieux que ses deux amants avaient de s'assurer mutuellement de leur passion commune.

Ray ne lâchait plus les lèvres de Dalmas, s'y accrochant, comme dépendant de leur goût particulier. Leurs yeux se croisaient parfois, brulants, cherchant désespérément une certitude qu'ils savaient ne pas pouvoir trouver dans le regard de l'autre. Ray ne pouvait empêcher le trouble qui l'assaillait à chaque fois que l'œil doré brillait de plaisir sous son regard. L'astronome le possédait presque plus que lui-même en ces instants et la sensation était renversante.

Ils finirent par réussir à se laver, ralentissant souvent pour de longues étreintes et caresses qui ne manquaient jamais de se transformer en profondes célébrations de ce qui les liait. Le court chemin qui les menait à la chambre, pourtant à une porte de là, dura un temps interminable qu'ils ne comptèrent pas. Ce qu'il se passait entre ces murs était tout ce qui leur importait et leur importerait encore longtemps.

Alors qu'ils s'installaient finalement dans l'immense lit, Anaclet pénétra longuement Dalmas à son tour. Il faisait l'amour d'une manière beaucoup plus exigeante que Ray. Ce dernier, allongé sur le côté, la tête reposant dans sa paume, les regardait avec intérêt. Anaclet était un amant attentif. Le soldat n'avait encore jamais eu l'occasion de le voir dans cette position et il ne fut pas surpris de ressentir un profond désir à regarder leurs corps enchâssés. Dalmas en avait besoin, c'était presque visible, palpable. Anaclet lui donnait son énergie comme s'il le nourrissait.

Le grand corps doux, la peau mate couverte des gouttelettes de leur bain commun, le visage en partie dissimulé par sa courte crinière brune. Il fixait Dalmas dans les yeux alors qu'il allait et venait en lui, frayant son chemin entre les chairs étroites de son corps. Ses mains étaient posées avec une grande délicatesse sur son torse et sa cuisse. Dalmas ne pouvait pas bouger, il était parfaitement immobilisé par son partenaire.

Cette vision exhalait un tel érotisme que Ray sentait qu'il aurait pu s'en satisfaire. Si Dalmas n'avait pas été encore trop faible physiquement, Ray lui aurait demandé s'il acceptait de les recevoir tous les deux en lui. L'idée faisait monter en lui une passion perverse qu'il ne se connaissait pas.

Anaclet souleva la cuisse de l'astronome pour offrir à Ray la vue précise de son sexe pénétrant régulièrement. L'anus de Dalmas était rouge et pulsait. Le Haug approcha son visage pour mieux voir. Anaclet attrapa son menton en souriant, recevant un regard interrogatif. Il plaça la bouche sombre au-dessus de la hampe dressée de Dalmas. De là, le démon avait une vue plongeante sur leur activité. Il s'appliqua alors à la tâche, qui lui était assez inconnue, attrapant ce sexe dans sa paume pour le porter à ses lèvres tandis qu'il regardait attentivement les allées et venues. Cette vision rythmait son rythme cardiaque. Il se sentait si près de la délivrance.

Dalmas était étalé sur le lit, gémissant. Profitant de son état post coïtal le regard vague. Anaclet le regardait avec un petit sourire au bord des lèvres, dessinant des volutes sur son torse tranquillement. Ray était étendu de l'autre côté, jouant avec les longs cheveux de l'astronome. De son autre main, il finissait de s'essuyer à l'aide d'une des serviettes humides qu'il était allé chercher dans la salle de bain. Le moment était à la fois doux et calme, il sentait qu'il avait besoin de remplir ce vide avant qu'il ne s'installe.

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