La peur au ventre

Réponses 101 à 110

101. Isaak

J'avais un sourire aux lèvres, qui ne semblait pas trop vouloir s'effacer. Quand Hector sortit enfin et me tendit la carte, je regardai attentivement. Il y avait bien tous mes points de contrôle, parfait. Je relevai les yeux quand j'entendis la voix d'un des triplés. Merde encore ? Non, en fait, ça passa crème et quand je vis le petit Nico arriver avec la peluche, je trouvai ça trop mignon. J'arrivai avec un grand sourire et passai mon bras par-dessus l'épaule de Murdoch, ce qui pouvait paraître parfaitement amical.

— Tu devrais acheter un renard pour aller avec tes nains, c'est pas con, tu aurais un ange gardien, comme ça ! C'est adorable, Nico, de penser à Murdoch comme ça !

Finalement, je le lâchai et là, je vis Armel s'approcher doucement.

(Armel) On peut m'expliquer ?

(Isaak) Le club supervise un club gay haut de gamme !

(Armel) Gay ?

(Isaak) Ça te pose un souci, le nomade ?

Je me tournai complètement vers lui, bombant le sort et croisant les bras sur la poitrine, le voyant remuer la tête négative, allant s'assoir docilement en fixant les garçons, les yeux écarquillés. À ce moment-là, mon téléphone sonna dans ma poche, je décrochai.

— Ouais ?... Hey hey calme-toi, parle doucement... comment ça, une explosion ? Il y a des morts ? Non ? Tu sais qui a fait ça ? OK, surveille je suis là dans cinq heures... je suis au manoir du club... j'ai une moto, pas un TGV, Ducon !

Je raccrochai et me tournai vers Murdoch.

— Je dois repartir dans le sud ! Il y a eu une explosion sur l'un des entrepôts que je gère pour le club, de la marchandise a disparu ! De toute façon, vu le plan d'Hector, c'est votre deuxième point de contrôle, on se revoit dans deux jours !

Je lui fis un sourire et sans rien attendre, tournai les talons pour me diriger vers la cour.

102. Murdoch

La situation s'envenima d'un seul coup quand Isaak reçut cet appel. L'inquiétude finit par apparaître au fond des yeux du Président.

— Okay, appelle ce soir pour faire ton premier rapport !

Puis finalement, il se tourna vers Armel.

— Toi, je veux ton rapport de mission dans l'aprèm, avec tes points de contrôle situés sur une carte.

Son ton ne laissait aucune négociation. Se retournant vers Nico, il regarda les trois frères.

— Les garçons, Jonas va vous raccompagner en voiture. Je veux que dès demain, tout le Club privé vienne loger ici jusqu'à la fin de notre road trip. Et pareil pour les filles du studio de porno. Douglas ? Tu iras chercher les filles.

[Jonas] « Attends, tu ne t'alarmes pas un peu trop vite ? »

— Mieux vaut prévenir que guérir, on sait jamais, vu qu'on sait rien pour le moment. Pour ceux intéressés par le road, on part demain matin à la première heure ! Hector, viens avec moi, on va devoir essayer de contacter Abelfort.

La journée passa. Elle fut très animée pour tout le monde. Douglas envoya toutes les brebis pour faire les provisions de nourriture. Personne n'allait sortir du Club pendant la durée du road trip. On prépara aussi des chambres pour les membres du studio et du club privé. Le manoir était grand, il ne manquait pas de place. C'était Douglas qui était aux commandes. Pourquoi il était toujours barman et jamais sur sa moto ? Parce qu'il avait des douleurs chroniques depuis quelques années qui l'empêchaient de monter trop sa bécane. Ce fut deux jours après que Murdoch et certains membres arrivèrent sur le lieu du second point de contrôle. Le premier, rien à signaler, mais le président ordonna d'augmenter la sécurité. Dans le cortège, il y avait les prospects, Hector et Armel, qui s'était décidé à suivre. Jonas, même si très joyeux à l'idée de cette sortie sur la route, avait décidé de rester au Club pour protéger les triplés et les filles avec Douglas et d'autres motards.