Sasuke & Sakura: Kisei

Chapitre 31

- On dirait bien que je suis dans une sale posture, grogne notre dernier adversaire. Cependant... Toi, tu ne peux pas bouger. Et elle... Ne semble plus en état de combattre.

A nouveau, sa main serre mon épaule. Je serre mes dents par anticipation. Aussitôt, la douleur me dévore. Tellement que je tombe définitivement au sol. Sûr de lui, je sens que l'homme lâche mon épaule, et pose simplement le pied sur mon dos, afin de m'écraser de tout son poids.

A la différence de tout à l'heure, je vois que du sang coule par terre. Cependant, je n'ai pas assez de présence d'esprit pour savoir à qui il appartient.

Soudain, le poids sur mon dos, disparaît, et la douleur aussi. Je mets un moment à retrouver mes esprits, mais comme mes yeux font le point, je voix l'ex-chef d'armée gisant au sol. Mort.

Mon angoisse me retombe dessus comme une épée de Damoclès quand je réalise que Sakura n'est nul part dans mon champ de vision. Je prends appuis sur mon bras pour me redresser, tout en notant que de larges plaies le strie. C'est donc mon propre sang au sol.

- Sakura ?

Ma voix est cassée à force d'avoir hurlé.

A quelques mètres devant moi, j'entends un très faible gémissement. Par delà un épais buisson, Sakura est allongée par terre. En plus de sa blessure au ventre, je remarque que son bras a une fracture ouverte.

Je me précipite auprès d'elle, redressant son buste.

- Le bébé, souffle-t-elle. Il est en difficulté.

Aussitôt, je la prend dans mes bras, et me redresse. Puis je me mets à courir aussi rapidement que possible.

Si seulement j'avais pu nous téléporter...

Je ne peux pas accoucher Sakura moi-même. Encore moins vu son état. Il me faut quelqu'un qui s'y connaisse en médecine, même de près ou de loin.

Je ne sais pas exactement où nous sommes, mais si je ne me trompe pas, à plusieurs kilomètres d'ici se trouve le repaire d'Orochimaru. Si la chance est de mon côté, Karin y sera elle aussi.

Tandis que je cours, je sens Sakura se crisper, et perdre en force. Les vibrations de ma course doivent être insoutenable pour elle compte tenu de sa fracture, même si j'essaye au maximum d'amortir mes pas.

A une fréquence de plus en plus rapprochée, je sens son corps se tendre. Bien qu'elle fasse de son mieux, elle a vraiment du mal à contenir sa souffrance.

- Tiens bon. Ça va aller. Ça va aller.

Je répète cette litanie plus pour me convaincre moi-même que pour elle.

Je sens qu'elle perd pied, jusqu'au moment où elle fini par sombrer, un instant avant mon arrivée au repaire.

Je ne sais pas combien de temps j'ai couru. Je n'arrive pas à réfléchir.

Être ici me tend. Me rappelle celui que j'étais.

J'explose les portes pour entrer.

- Karin !

J'espère que ma voix porte d'assez loin.

- Qu'est-ce que c'est que tout ce raffut ?

Elle apparaît enfin dans le couloir, et ses bras retombent le long de son corps quand elle me voit. Puis elle pose les yeux sur Sakura, et c'est de la haine que je vois brûler dans ses yeux.

- Soigne là.

Mon ton est autoritaire, incisif. Le ton que j'avais toujours avant. Je vois qu'elle s'apprête à me contredire, puis ses yeux se posent sur le ventre de Sakura. Une expression de profonde stupeur et de tristesse imprègnent son visage.