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Le lendemain matin, je m'éveille avec difficulté. La douleur de mes pieds me rappelle ma course folle en talons de la veille.

Génial, merci beaucoup Ann !

Après avoir enfilé un long t-shirt, je me traîne péniblement jusqu'à la salle de bain. La décoration d'un mauve clair de cette pièce m'apaise à chaque fois que j'y entre, j'en profite pour me faire couler un bon bain chaud et jouir par la même occasion du soulagement de ma vessie. La baignoire sur pattes maintenant pleine, je n'ose même pas me regarder dans le miroir plain-pied à côté. D'un coup que je repense à hier soir... Trop tard. En retirant mon t-shirt trop grand hargneusement, je me glisse dans la chaleur de l'eau savoureuse que j'ai généreusement embelli de mousse à la camomille. Ma tête se perd vers des pensées érotiques intenses.

Je ne connais pas son nom, il ne m'a même pas touché plus bas que le cou et je suis complètement à l'envers !

En fermant les yeux, je laisse aller mon imagination. Je caresse ma peau avec mes doigts en imaginant que ce sont ses mains. Je visualise cette lèvre percer en son centre, caresser chaque parcelle de mon épiderme avec son souffle brûlant et doux. Mes mains s'attardent sur mes seins pour les pétrir avec gourmandise et je sens cette sensation électrique inonder mon entrejambe. Ma bouche s'ouvre pour évacuer un soupir de satisfaction. Je sens ses lèvres frôler les miennes descendre plus bas pour titiller mes mamelons maintenant durs de plaisir. Le regard pénétrant de mon rebelle se tarde sur moi pour regarder mon corps onduler pendant que sa main caressant mon abdomen descend langoureusement pour caresser l'intérieur de mes cuisses. Il pose ses mains sur mes genoux et écarte tranquillement mes jambes pour dévaler sensuellement vers mon sexe palpitant. L'inconnu caresse la petite peau sensible de mes lèvres humides du bout de ses doigts avant de me sourire vicieusement. Il se penche, il approche. Je peux presque sentir sa respiration contre la partie la plus sensible de mon anatomie...

- Ivy ?

La grande voix extravagante de ma coloc me sort de ma rêverie. Je laisse tombe mes mains de chaque côté de mon corps avec frustrations. Mon excitation s'éteint rapidement pour laisser place à une sensation de colère. N'importe quelle personne qui est privé d'orgasme va ressentir cette sensation inachevée qui frustre instantanément, je déteste ça.

Décidément, je ne peux pas baiser avec ce gars-là autant en réel que dans ma tête !

- Quoi Anna ? Dis-je fortement sans masquer mon mécontentement

- Pipi ! Me répond-elle en entrant dans la salle de bain pour aller s'installer sur la toilette.

Moi, je regarde mes orteils et sens ses yeux qui décryptent mon visage. Quand je pose enfin attention à elle, je la vois, un gros chignon roux statique orne le haut de sa tête, elle a opté elle aussi pour un long t-shirt en guise de nuisette et son string bleu clair repose à ses pieds. Son expression m'annonce la venue de l'interrogatoire.

Anna et son éternel décryptage du '' Ça ne va pas ?''

- Ça ne va pas toi ?

Je savais, elle ne pouvait pas trouver un meilleur moment pour me poser cette question ?

- Oui je vais très bien Ann. Ne t'inquiète donc pas pour rien, m'oblige-je de feindre la bonne humeur. Je pense seulement à verrouiller cette porte la prochaine fois.

- Eh bien oui, justement. Ça ne va pas, je suis au courant. Des fois j'ai l'impression que tu crois que je suis aveugle, depuis le temps que je te connais je sais quand tu es offusquée ou triste. J'ai justement une excellente solution pour te remettre sur pied et arrêter d'avoir cette tête de tueuse en série. Ce soir, on sort chérie !

IndécenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant