Indécence

16

Ma main est paralysée contre mon smartphone. La voix d'Allan résonne au fond de mon oreille et mon corps se fige.

- Vous avec perdue votre langue Mademoiselle Connor, je vous avais prévenu que je vous ne laisserez pas vous éloigner de moi bien longtemps... dit une voix sensuel que je connais parfaitement.

Alex fronce les sourcils et me regarde sans rien dire. Je ne tiens pas à ruiner cette soirée en lui disant qu'Allan est au téléphone. Je colle le téléphone contre me poitrine et lui envoie un sourire suppliant. Son visage change et devient plus doux pendant qu'il me renvoie mon sourire. Lorsqu'il me fait un clin d'oeil, mon coeur se calme un peu et je ne peux m'empêcher de regarder ses fesses pendant qu'il marche jusqu'à la porte qui mène à la salle de bain. Dans un soupir résigné, je repose rapidement le téléphone contre mon oreille.

- Que me voulez-vous ? Je suis occupée et je n'ai pas le temps de discuter avec vous maintenant !

- Je sais que vous avez couru directement dans les bras de votre polygame. Dommage, j'aurais préféré ne pas le mêler à tout ça, énonce-t-il hautainement.

- Le mêler à quoi au juste ? questionne ma voix vivement pendant que je fronce les sourcils.

- À nous.

- Il n'y a pas de nous, il n'en a jamais eu, parle-je fermement.

Mes doigts se resserrent contre mon cellulaire et mes dents grincent en même temps que le plastique.

Il se prend pour qui celui-là !

- Arrêtez de lutter Ivy, vous n'êtes pas de taille, murmure-t-il, confiant. Vous savez très bien que je gagne toujours.

- C'est ce qu'on verra ! lui réponds-je avant de raccrocher et de lancer mon portable sur le lit.

Moi qui croyais qu'il avait compris !

C'est en traînant les pieds que je vais rejoindre Alex sous la douche. L'eau glisse sensuellement contre ses tatouages. Ses muscles se contractent pendant qu'il lave ses cheveux noirs ébène. Je suis des yeux la longue ligne de mousse qui lui descend le long de la colonne vertébrale. Après être entré sous la douche, je l'entoure de mes bras, espérant chasser cette échange au téléphone, Daisy le canard et les aveux de mon amant. Je ne veux plus penser, seulement profiter de la chaleur et le réconfort que la chaleur de son corps mêler à l'eau me procure. Il rince ses cheveux et se retourne vers moi, caressant la ligne de ma mâchoire du bout de doigts. Ses yeux analysent les miens un moment puis il fronce les sourcils.

- Tu vas bien ? dit-il enfin. Tu m'as l'air un peu troublée.

- Oui je vais bien, je suis seulement épuisée, réponds-je en le serrant de nouveau contre moi, le privant de son observation.

- J'aimerais croire que c'est seulement ça, chuchote-t-il en m'enroulant dans ses bras et embrassant le haut de ma tête. Si tu as peur de cette relation, je ne peux pas te réconforter. Je suis moi-même en terrain inconnu Ivy.

Je n'ai pas envie de lui parler d'Allan ni de son appelle. Je ne veux pas le mettre en colère. J'appuis mes mains contre son torse, effleurant les lignes emmêlées de ses tatouages. Son corps baigne dans l'encre, chaque tatouage signifie quelque chose pour lui qui m'est encore inconnu.

- Alex ? lui demande-je, toujours coller contre lui.

- Hmm ?

- Pourquoi m'appelles-tu princesse ?

J'entends un gloussement coquin remonter de sa poitrine pendant qu'il resserre son étreinte.

- Tu as une apparence tellement distingué, tes vêtements griffés, tes talons hauts...