Indécence

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Au petit matin, la sonnette de la porte d'entrée me sort de mon petit sommeil réconfortant. J'entends des pieds nus courir jusqu'à la porte et j'espère de tout cœur que ce n'est pas pour moi. Une voix d'homme parle avec Anna. La porte d'entrée claque puis les claquements de pieds se dirige vers ma porte. Elle s'ouvre et claque contre le mur pour laisser entrer ma coloc qui décide de me réveiller en me sautant dessus.

- Baby ! Tu as reçu une surprise, viens voir lève-toi !

- Ah ! Ça ne peut pas attendre que je meure de manque de sommeil ? Tu viendras me déranger après, dis-je en recouvrant ma tête avec mon oreiller.

- Oh que non, princesse sommeil ! Dit-elle en prenant mon portable dans ma main. Si tu ne passais pas tes nuits à attendre ses texto, j'imagine que tu pourrais en profiter pour dormir. Lève-toi marmotte ! Je veux voir cette surprise.

- Ça va ! Je me lève, je ne voudrais pas que tu pisses d'excitation dans mon lit !

Une fois sorti de mon lit, j'enfile rageusement mon long t-shirt qui traînait au pied de mon lit. Dans la cuisine, je vois une superbe boîte noire attachée par un ruban rouge qui trône sur la table à manger. Anna sautille jusqu'à la boîte et l'admire avec convoitise.

On dirait presque une petite fille qui veut ouvrir ses cadeaux de Noël à l'avance. C'est mon paquet et c'est elle qui s'extasie.

- Putain ! Je ne sais pas ce que c'est, mais j'ai vraiment hâte de voir. Oh et tiens, c'était coller sur le ruban.

Anna me glisse une petite enveloppe noire dans la main.

- Qu'est-ce que ça dit ? Dit-elle en essayant de regarder.

- Ça dit '' J'aimerais bien voir cette robe sur vous''. C'est tout. Évidemment, pas de signature...

- Tu ne m'avais pas dit que tu attendais une robe de ta mère aujourd'hui justement ?

- Oui, mais ça n'arrive pas très souvent à une mère de vouvoyer sa fille.

- Mais ouvre ! Je croyais que tu n'étais pas du genre très patiente. T'es emmerdante, allez !

Je défais le ruban en grognant et ouvre le couvercle. Je déplie une longue robe noire en satin avec une ouverture sur le côté qui part du bas jusqu'à la moitié de la cuisse. Elle brille autant par son côté sombre que son apparence distinguée et je ne sais pas trop si je dois la déposer tranquillement dans la boîte ou continuer de caresser le tissu confortable.

- Oh là là! Tu vas être à tomber pour cette fête de charité, ils y vont fort tes parents cette fois.

- Ça sent de plus en plus la rencontre planifiée si tu veux mon avis. Un des plans de Roland Bradford qui trouve que c'est mal vu être encore célibataire à vingt-trois ans... Génial !

Je remets la robe dans sa boîte et la lance sur le plancher de ma chambre sans y faire attention.

- Soi toujours souriante Ivy, monte le menton Ivy, tu mérites le respect des autres. Tu dois imposer ce respect. Surveille ton langage, tu dois avoir une prestance ! Énonce-je en imitant mon beau-père.

Anna me regarde et croise les bras pendant que je passe à côté d'elle pour aller vers la cafetière.

Au diable le sommeil, je suis déjà debout !

- Tu ne peux pas changer Roland, il restera toujours le même homme insupportablement riche qui t'as toujours empêché de respirer. Mais, pourquoi tu ne prendrais pas ça comme un avantage pour une fois ?

- Tu pourrais être moins clair ? Dis-je en levant un sourcil pour ensuite souffler sur le liquide chaud dans ma tasse.

- Je te conseille de faire ce qu'il te dit. Pour mieux le désobéir par la suite. Quand tu fais enfin ce qu'il veut, qu'il est fier de lui, tu tires profit de la situation et tu fais comme bon te semble.