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Tétanisée, je demeure couché sur le côté, en position fœtus. Mes larmes ont créé un rond humide sur l'oreiller. Les sanglots qui m'animaient se sont enfin arrêtés mais je n'ose pas bouger. La brûlure entre mes fesses s'estompe avec peine pendant que mon âme souillée par ma punition me fait souffrir. Je n'aurais jamais cru qu'il était le genre d'homme à punir aussi sévèrement et réussir à me faire sentir fautive. Dans mon moi intérieur, je ressens de la colère, mais aussi du réconfort d'avoir été punis ainsi.

Tu l'as bien cherché chérie, assume-le maintenant. On ne peut pas affronter Monsieur Allan Parker sans en subir les conséquences !

Je l'ai su à mes dépends.Mon corps est fatigué. Mon clitoris tressaute encore d'envie malgré l'heure qui s'est écoulée et l'humidité entre mes jambes maintenant collante me picote. Je peux encore sentir la pression de sa main sur ma nuque, me disant d'assumer les conséquences de mes actes. Des images de son châtiment me reviennent en tête. Allan n'a jamais été si brutal, il était très en colère contre moi. J'ai vraiment gaffé.

Tu t'attendais à quoi avec ton caractère de pétasse aujourd'hui ? Tu es censé faire semblant de l'aimer et tirer avantage de cela pour te venger, pas de l'enrager constamment !

Je sais, je suis complètement consciente que je fais tout ça par pur vengeance mais jusqu'à quel moment je devrais continuer de faire semblant ? Mon excitation me trouble, je découvre en moi un côté masochiste que j'ignorais. À moins que ce ne soit qu'une réponse instinctive de mon corps envers Allan. J'ai eu cette sensation de vouloir et devoir le complaire pour l'empêcher de me détester. J'ai ressentis cette peur, j'aurais très bien pu me retirer, il ne me retenait pas très fermement.

J'inspire et expire en glissant ma main gauche sur le drap pour obtenir un semblant de réconfort.

J'entends des pas s'approcher de la chambre et les portes s'ouvrent. La silhouette de mon patron pénètre dans la pièce avant de refermer les portes derrière lui. Il reste ainsi devant les portes à me scruter attendant un mot ou une réaction de ma part. Je ne bouge pas. Toujours couchée en boule sur le lit, mes yeux ne quittent pas les siens. Il m'observe pendant un bon moment avant de faire un pas vers moi. Me relevant brusquement, je recule dans le lit rapidement pour coller mon dos contre la tête en chêne massif du lit. Ramenant les jambes contre ma poitrine, je le regarde, apeurée. Intérieurement, j'ai envie qu'il me prend dans ses bras. J'ignore pourquoi, mais j'ai l'impression que j'ai frappé un mur et que ce serait trop en demander. Allan baisse les yeux devant ma peur et glisse les mains dans les poches. Notre silence en dit long sur ce qui s'est passé entre nous il y a une heure. Je vois dans ses yeux qu'il cherche à analyser la situation. La peur qui émane de moi ne le rend pas aussi fière qu'un bourreau pourrait apprécier après un châtiment. Son expression montre presque de la honte qui tente désespérément de me cacher.

- Pardonnez-moi Ivy, je suis un peu impulsif... dit-il calmement.

Un peu... Tu veux vraiment qu'on en parle ?

Silencieuse devant lui, je ne veux pas répondre. Je n'ose pas lui répondre. Mes yeux ne peuvent pas s'abaisser devant lui malgré mon angoisse, je suis beaucoup trop tenace émotionnellement pour baiser les yeux devant un homme même lorsqu'il vient de me punir avec une sodomie. Il relève les siens pour encrer ses iris verts sur moi. Mon coeur bat rapidement, je ne peux pas m'empêcher de trembler, j'ignore comment il va réagir devant mon silence. Monsieur Parker lève la main pour essayer de me rassurer et se remet à marcher prudemment avant de s'asseoir sur le bord du lit comme s'il s'aventurait sur le territoire d'un animal terrifié. Son regard admire mon visage et sa mâchoire se contracte de colère. Il ne peut pas vraiment le caché maintenant, il a honte et il essaie de justifié ce qu'il a fait.

IndécenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant