Indécence

7

Samedi matin, mes yeux sont encore collés ensemble quand mon portable vibre sur ma table de nuit. Je n'ai pas pu me résigner à ne pas le rallumer avant de me coucher. Je m'étire et le prend pour répondre sans regarder qui appelle.

- Allô ? Chuchote ma voix encore endormie.

- Ne raccroche pas, j'ai réfléchis un long moment hier et j'ai un marché à te proposer.

- Alex ?

- Je viens te chercher et j'aimerais que tu passes la journée et la soirée avec moi. Je répondrais à toutes les questions que tu veux en échange, je veux te voir plus que quinze minutes cette fois-ci.

- C'est intéressant, mais je suis déjà prise ce soir.

- Je vois...

Son ton me semble remplit d'une colère qu'il contient.

Il croit que j'ai un rendez-vous ? Ce n'est pas totalement faux, mais ça ne le regarde pas de toute manière. 

Ces hommes... Jaloux et possessifs !

Alex soupire longuement avant de changer de ton.

- Écoute Ivy, tu as droit de faire ce que tu veux mais j'aimerais vraiment qu'on aie une vraie discussion.

- Avant ou après la partie de jambes en l'air ?

- Dans l'ordre que tu veux, tant que j'ai les deux.

- Alex, je ne suis pas un jouet. J'ai compris ton message et même si nous nous sommes bien amusés ensemble, je ne crois pas que nous voir régulièrement serait une bonne idée.

- Et pourquoi pas, nous nous amusons bien ensemble ?

Il demeure silencieux et moi aussi.

- Tu vois quelqu'un d'autre c'est ça ? Grogne-t-il

- Ça ne te regarde pas, tu viens justement de me dire que j'ai le droit de faire ce que je veux !

- Eh bien, j'ai menti. Je n'aime pas partager.

- Pour partager, faut d'abord que l'objet t'appartienne. Et je ne suis ni un objet ni ta propriété.

Il soupire encore une fois au bout du fil. Par contre cette fois, on dirait que c'est d'exaspération ou peut-être d'impatience. Je peux presque l'imaginer en train de lever les yeux au ciel.

- Je n'ai pas l'habitude de me faire repousser de cette manière Ivy...

- Il y a une première à tout dans la vie, bonne journée Don Juan.

Je raccroche avant qu'il n'aie le temps de répondre quoi que ce soit. J'imagine son beau visage rebelle et ses yeux bouillir de rage en fixant son téléphone portable.

S'il pense que je vais me laisser posséder aussi facilement, il se fout le doigt dans l'œil !

En me levant de mon lit, je fais seulement deux pas vers ma porte quand mon téléphone vibre à nouveau. Je décroche rapidement sans regarder de qui provient l'appel.

- Qu'est-ce que tu n'as pas compris ? Lance-je avec fureur.

- Ivy, qu'est-ce que tu as ?

- Maman ?

- Oui, qui pensais-tu que c'était d'autre ?

- Personne, excuse-moi. Un sondage téléphonique, je croyais qu'ils rappelaient.

Tu es une très mauvaise menteuse Ivy Connor !

- Soit, tu as ton rendez-vous chez le coiffeur à treize heures et la maquilleuse à quinze heures.