Chapitre 16

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Toujours assise sur mon canapé, mon verre en main, je m'appretais à passer une soirée, alcool, télé sans histoire mais ceci n'était pas au goût de ce chère Chris. Vingt minutes après son appel, de gros coups résonnèrent à ma porte.

- Qui est-ce ? Criais-je depuis mon canapé.

- Chris.

- Il est tard, tu devrais rentrer chez toi.

- Ouvre la porte, Alixe.

- Non, laisse moi et rentre chez toi.

Un coup résonna une nouvelle fois.

- Alixe ouvre cette porte !

- Chris, je suis fatiguée et je n'ai pas envie de me prendre la tête avec toi ce soir.

- Alors c'est très simple, tu ouvre la porte. Tu sais que je ne partirais pas.

Je savais qu'il avait raison et c'est donc pour cela que j'abandonnais la bataille. Il pouvait rester la nuit à taper sur la porte, gênant au passage tout mes voisins. Pas très discret après tout ce qui venait de ce passer.

Je me levais donc et allais lui ouvrir. Une fois la porte ouverte il s'engoufra dans mon appart sans plus attendre.

- Entre je t'en pris.

Il s'approcha de moi, ses yeux détaillant l'intégralité de mon visage. Puis il se posèrent à l'endroit où la tête de l'homme avait cogné quand je l'avais assomé. Il a finalement dû me laisser un bleu.

- Qu'est-ce que c'est que ça ? Dit-il en effleurant ma mâchoire de ses doigts.

- Je pense sans aucun doute que c'est un bleu.

Il plongea ses yeux dans les miens.

- Petite maligne. Et d'où viens ce bleu ?

La caresse de sa main me fit presque oublier le file de notre conversation. Je ne pouvais pas lui dire ce qui venait de ce passer, il me prendrait pour une folle.

- Ce n'est rien, lui dis-je en m'écartant

- Ce n'est pas ma question, insista-t-il.

- Et je ne te donnerais pas de réponse. Ce que je fais de ma vie me regarde.

- Non. Ce que tu fais de ta vie me regarde aussi. Merde ! Je m'inquiète. D'abord tu ne répond pas au téléphone, j'arrive devant ta porte et tu refuse de m'ouvrir, puis je te découvre avec un énorme bleu sur le visage. Si tu ne me dis pas qui t'as fait ça je te jure que je resterais ici jusqu'à ce que tu me dise tout. Et je ne dormirais pas sur le canapé.

Et merde.

- Tu veux savoir ce qui ce passe ? Tu veux que je t'entraine dans ma vie merdique ? (Je me penchais vers lui, menaçante mais il ne réagit pas) D'accord tu l'aura voulu. Quand j'avais six ans mon père est mort, cet homme était toute ma vie, la seule chose que j'ai gardé de lui après sa mort c'est un collier. Il ne vaut rien mais j'y tiens plus qu'à ma vie.

Je vis ses yeux descendre sur mon cou.

- Et comme tu peux le voir je ne l'ai plus. A la fin de l'année dernière, je me suis fais agresser et l'homme ma volé mon collier me laissant agonisante sur le coté de la route.

Je remarquais que ses mâchoires ce contractaient au fur et à mesure de mon histoire. Ses poings étaient serrés et ses yeux totalement concentrés sur mes lèvres.

- Il suffit de retrouver cet enfoiré, répliqua Chris, les mâchoires toujours serrés.

- C'est ce que je me suis dis mais ce n'était pas aussi simple, jusqu'à tout à l'heure quand je suis sortie d'une boutique. Je l'ai apperçu et je n'ai pas plus réfléchis, l'assomant je l'ai amené ici. Et c'est comme ça que j'ai appris que ma vie merdique ne s'arrêterait pas là. Mon agression avait été programmé pour me voler ce collier par une personne qui ce fais appeler l'Oeil. Ce connard n'avait pas assez de couille pour venir de lui même s'en prendre à une jeune fille. Je ferais tout pour le retrouver même si ça implique de participer à ce genre d'évènement.

La compréhension se fit dans le regard de Chris.

- C'est pour ça que je te croisais là-bas. Tu voulais retrouver ton agresseur et c'est pour ça aussi que tu m'accompagnais.

- Non, je te rappelle que c'est toi qui voulais que je vienne.

- Très bien, et maintenant ?

- Maintenant je vais retrouver ce fils de pute qui ma volé, je vais l'émasculer et je vais récupérer ce qui est à moi.

J'étais tellement énervée que je ne remarquais pas tout de suite mes paumes couvertes de coupures, mes ongles étant entré dedans. J'avais serré tellement fort que de ma main gauche mon verre explosa. Le liquide transparent se rependit sur le sol. Mes yeux ne pouvaient plus lâcher le liquide qui formait une flaque. Une image se superposa, du sang qui dégouline sur un parquet immaculé.

Nos deux téléphones bipèrent à l'unissons. Je regardais l'écran le message venait d'un mec de mon cours de boxe. Je connaissais le contenu avant même de l'ouvrir; il y aurait une soirée ce soir et il fallait que j'entre dans le cercle. Et je devrais faire une putain d'impression pour qu'on me remarque. Mettre mon adversaire K.O en moins d'une minute, c'est-à-dire échanger au plus quatre coups. Pas plus, si je voulais vraiment qu'on me remarque.

- Je connais ce regarde et crois moi tu ne fera pas ça, dit-il en me sortant de mes pensées.

- De quoi tu parles ?

- Pas de ça avec moi. Tu sais de quoi je veux parler.

- Décrypte je ne capte pas.

- Tu veux aller à cette soirée...

- Oui, je ne vois pas ce qu'il y a de spécial à ça. Tu vas y aller aussi de toute façon.

- Alixe ne me prend pas pour un con. Tu ne veux pas seulement y aller.

Il est trop intélligent pour son propre bien, c'est énervant.

- Oui, je veux aussi y rester, lui dis-je d'un aire las.

- Tu n'y participera pas.

Il me fixait droit dans les yeux, la mine grave, les mains posées de part et d'autre de son corps, sur le plan de travail.

- Qui a dit que je voulais y participer ?

- Ne te fou pas de moi.

- Très bien, de toute manière tu n'as pas voix au chapitre. Si je veux le faire, je le ferais. Maintenant tu sais ce qu'il en est et je ne reculerais pas.

Je le fixais un long moment pour lui montrer la force de ma détermination. Il passa une main dans ses cheveux le regard concentré.

- Tu ne changeras pas d'avis, n'est ce pas ?

- Non.

Il se recoiffa une dernière fois, puis releva son visage pour me fixer de nouveau.

- Alors c'est moi qui t'entrainerais.

- J'ai déjà mon entraîneur, Chris.

Il se rapprocha de moi, il n'était plus qu'à quelque centimètre. Mon corps réagit instinctivement et mon bas ventre s'échauffa. Je mis ça sur le compte de l'alcool que j'avais ingurgité.

- A-t-il déjà combattu sur un ring de soirée, ton "entraîneur" ? Demanda-t-il, la voix remplit de sarcasme.

Je réfléchissais, mais il est vrai que Thomas n'a jamais précisé qu'il avait fait d'autre combat que ceux officiels. Il est très bon en tant qu'entraîneur pour les compétitions légales mais pour celle des soirée il me faudrait quelqu'un qui les connaissent vraiment, qui pourrait m'en apprendre les ficelles.

- Non, il n'en a pas fait, avouais-je.

- Très bien, c'est réglé alors, finit-il en m'attrapant par les hanches me pressant contre lui, ça bouche à un cheveux de la mienne.

J'étais encore une foi dans une sacrée merde...

Rencontre avec le badboyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant