H A R R YLouis meurt le 22 septembre. Le jour de l'automne, emportant l'été. Le soleil n'aurait pas pu continuer à briller sans lui.
On m'a au final forcé à aller à la cellule d'accompagnent psychologique parce que je refusais de bouger du couloir, même après des heures. Ils m'ont dit des tas de choses, je crois que je n'ai rien écouté. Je n'ai pas répondu un seul mot. Je suis reparti avec des flyers et des cartes qui pourront m'apporter "l'aide nécéssaire".
Quand je rentre chez moi, je jette tout à la poubelle. Chez moi. Ce n'est pas chez moi, ici. Chez moi c'était Louis.
Je vais directement au lit, qui n'a pas été défait depuis trois mois.
Je me glisse sous la couette, et je la sens. L'odeur de Louis. Encore imprégnée dans les oreillers. J'ai envie de les déchirer et de les jeter le plus loin possible, mais aussi de les serrer contre moi. Je choisis la deuxième option.
J'enfouis mon nez dedans, je ferme les yeux. Il me manque il me manque il me manque. Je n'arrive pas à comprendre comment il peut être parti. Juste comme ça. Il y a encore trois semaines, on faisait l'amour pour la dernière fois. Il y a encore deux semaines, il serrait ma main entre ses doigts frêles. Il y a encore une semaine, il me soufflait je t'aime. Et maintenant il n'est plus là.
Je suis épuisé. J'essaie de dormir. J'aimerais bien ne pas me réveiller. Je n'arrive pas à dormir. Le lit est froid. Trop grand. Il n'y a pas les jambes de Louis entremêlées aux miennes. Il n'y a pas ses caresses. Il n'y a pas sa respiration au milieu de la nuit. Le silence m'étrangle. Je n'arriverai pas à dormir.
Le lendemain, je vais chez le médecin pour qu'il me prescrive une nouvelle boîte de somnifères.
Je dors pendant trois jours.
***
L'enterrement, c'est le 29 septembre.
J'ai dit à Louis que je parlerai, mais je crois que je n'ai pas réalisé à quel point ce serait dur.
Rien que de sortir du lit ce matin là est insupportable. Je dois m'habiller, je dois me préparer pour voir l'amour de ma vie disparaître sous terre. C'est insupportable, chacun de mes moindres mouvements et chacune de mes moindres pensées.
J'enfile le costume noir qui traîne dans mon placard depuis quelques années, devenu un peu trop petit au niveau des manches. Je sais que Louis aurait préféré me voir en couleur. En jaune, il disait que ça m'allait bien le jaune.
Je prends un bus jusqu'à l'église. Je regarde les gens assis autour de moi. Leur vie semble normale, à eux. Je ne comprends pas. Je ne comprends pas où je vais, ni pourquoi il n'y a pas la tête de Louis sur mon épaule comme d'habitude.
Je fixe un point sale sur la vitre jusqu'à mon arrêt.
Quand j'arrive sur le parvis de l'église, il y a déjà beaucoup de monde, dont Louis ne m'a jamais parlé pour la plupart. Ils sont tous habillés en noir, certains pleurent déjà et d'autres s'offrent juste des hochements de tête et des sourires pincés.
Je rentre directement parce que je ne vois pas avec qui je pourrais parler. Et puis je n'ai pas envie de parler.
Le cercueil est la première chose que je vois en pénétrant dans la bâtisse. Inévitable. Les parents de Louis se tiennent debout à côté, sa mère a déjà des mouchoirs usés dans la main. Je vais pour m'assoir sur une des chaises au milieu de l'église, mais ils me font signe d'aller les voir.
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Our Eternity - Larry Stylinson
RomanceLes yeux de Louis sont brillants, son coeur régis par l'envie de découvrir. Louis a peur et Louis veut vivre, plus que tout. L'estomac de Harry est brûlé, ses poumons étouffés, tout le temps. Harry est vide et Harry veut mourir, plus que tout. Louis...