Salut, Lou.
Aujourd'hui, ça fait un an que tu es parti. Je redoutais cette journée, mais au final, elle n'est pas plus dure que toutes les autres parce que je n'ai pas besoin que ça fasse un an pour penser à toi.
C'est la première fois que je t'écris. J'en ressentais le besoin, là, même si c'est peut-être bête.
Je ne sais pas si tu peux me voir de là-haut. Dans tous les cas, j'espère que tu te trouves dans un endroit paisible et que tu es heureux... Moi, je ne le suis toujours pas vraiment, mais ça s'améliore. Je suis suivi, j'ai un traitement. Je suis sur la bonne voie. Je t'avais promis que j'essaierais, et je crois que j'ai réussi.
Je ne fais plus de crise de boulimie. Je retrouve le plaisir de manger normalement, peu à peu. Mes insomnies sont de moins en moins fréquentes. Si tu étais encore là, ça m'embêterait je crois, parce que j'aimais trop te regarder quand tu dormais. J'aimais trop te regarder tout le temps, en fait. Parfois je regarde les photos que j'ai prises de toi et je réalise à quel point j'étais chanceux de te voir, parce que t'étais beau, tellement beau, dans tout ce que tu faisais, tellement beau quand tu riais, tellement beau quand tu dessinais, tellement beau quand tu pleurais même.
Aussi, j'ai quelque chose à t'annoncer. Je commence une licence de lettres la semaine prochaine, à côté du travail. Je ne vais pas te mentir, j'ai peur de retourner dans le milieu scolaire, peur de voir des gens, peur de ne pas être à la hauteur, mais j'ai hâte d'étudier quelque chose que j'aime.
Puis... J'ai écrit un livre. Tout un livre, auquel tu as contribué avec tes oeuvres. J'espère que tu ne m'en veux pas, de ne pas t'avoir demandé la permission, mais voilà... J'ai raconté toute notre histoire, et je te jure que tout y est beau et tendre. J'écrivais juste ça pour moi, au début. Ça m'a aidé. Mais je t'avais promis que je ferai en sorte qu'on ne t'oublie pas ici, alors j'ai décidé de tout rassembler et d'illustrer chaque chapitre avec tes dessins et tes peintures. Je ne me lasse jamais de les regarder. Ton talent était si grand, j'espère que tu as des pinceaux là-haut.
Je vais envoyer le manuscrit à plusieurs maisons d'édition. Je ne sais pas si ça sera publié, je n'y crois pas trop, mais je suis déjà tellement fier. Tu sais, je t'ai toujours dit que je rêvais de pouvoir aider des gens, avec mes mots. Là, je me suis aidé moi, et est-ce que ce n'est pas tout aussi beau ?
Je ne vais pas m'arrêter d'écrire, parce que j'aime tellement ça, et peut-être qu'un jour, ça paiera. Je continuerai à te dédier chaque histoire, chaque poème.
Quoi d'autre, à part ça... J'ai dîné avec tes parents, il y a un mois. Je crois que ça nous a fait du bien à tous. C'était un bon moment. On a beaucoup parlé de toi avec le sourire aux lèvres, loin des larmes. Ils m'invitent à nouveau la semaine prochaine. Mais promis, je te les vole pas.
Sinon, il y a cinq jours, je suis sorti pour la première fois avec un garçon. Il travaille avec moi, on est allés dans un bar. J'ai passé une bonne soirée. J'ai essayé de profiter et je n'ai même pas trop dû me forcer. Il a proposé de me raccompagner chez moi après, mais il m'a embrassé, alors je l'ai repoussé au bout de quelques secondes. Je sais que tu ne m'en voudrais pas... Mais je n'ai pas pu. Parce que quand j'ai fermé les yeux sous ses lèvres, j'ai essayé très fort d'imaginer que c'était les tiennes, puis j'ai réalisé qu'elles n'étaient pas si bonnes et que je n'avais pas envie de l'embrasser. Il est mignon pourtant, il est marrant aussi, un peu. Mais ses mains ne sont pas chaudes, et ses yeux ne sont pas d'un bleu aussi bleu, et son souffle n'est pas sucré, et il ne me fait rien ressentir, et je rêverais qu'il soit toi. Tout ce que je veux c'est toi. Je ne sais pas quand j'accepterai quelqu'un d'autre, un jour peut-être. Aujourd'hui, c'est trop tôt.
Tu me manques beaucoup, tu sais. Tu me manques tout le temps, dès que j'ouvre les yeux, même dans mon sommeil parce que je ne peux plus te serrer contre moi et qu'il fait froid. J'ai toujours des réflexes cons, comme chercher ta main pour la serrer dans la mienne, t'appeler dès que je vois quelque chose de beau pour pouvoir te le montrer, ou attendre tes baisers sur ma joue le matin. J'ai l'impression que ça fait tellement longtemps que je ne t'ai pas vu, et en même temps, c'est comme si ça faisait deux jours.
En réalité, je continue à te sentir, à t'entendre, à te voir partout, dans le soleil qui caresse mon visage de ses derniers rayons d'été, dans le vent qui semble faire flotter ton nom, dans mon coeur surtout.
Parfois, quand ça ne va vraiment pas, je m'efforce d'imaginer nos retrouvailles là-haut, ou alors quelque part ailleurs, dans une autre vie peut-être. Je m'imagine te retrouver, toi et tes yeux et ton sourire et ton étreinte, je me dis que j'ai hâte. Cette hâte est un sentiment agréable. Alors ensuite, je me dis que je vais avoir la chance de vivre toute mon existence avec la hâte de retourner avec toi, à la fin.
Je suis chanceux, tellement chanceux que tu sois entré dans ma vie. Tu n'y es pas resté longtemps et pourtant tu y resteras maintenant jusqu'à la fin des temps. L'éternité dans ton souffle, dans tes yeux, dans tes dessins, l'éternité partout, dans tout ce que tu as laissé.
Tu sais où je me trouve, au moment où j'écris ces mots ? Sur le toit. Sur notre toit, notre endroit. C'est la première fois que j'y retourne seul. La vue est toujours belle, même si elle l'est quand même un peu moins qu'avant. Je m'y sens bien, en sécurité. Je pense que je reviendrai plus souvent.
Je t'avais dit que je te dirais je t'aime ici pour la première fois, et je n'en ai pas eu le temps. Alors je te le dis aujourd'hui, pendant que je suis assis par terre là où on l'était toujours, je l'écrirai encore et encore.
Je t'aime, je t'aime, je t'aime. Ça ne partira jamais, c'est écrit dans le ciel et sur ma peau. Je t'aime tellement, Lou.
Je t'aime pour toujours, et encore après ça.
Harry
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Bon, j'ai posté deux parties en même temps parce qu'elles sont courtes et oui on est seulement mercredi mais j'avais hâte
Donc je vous retrouve demain soir pour l'épilogue, j'arrive pas à croire que ce soit la fin...
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Our Eternity - Larry Stylinson
RomanceLes yeux de Louis sont brillants, son coeur régis par l'envie de découvrir. Louis a peur et Louis veut vivre, plus que tout. L'estomac de Harry est brûlé, ses poumons étouffés, tout le temps. Harry est vide et Harry veut mourir, plus que tout. Louis...