Chapitre 7

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H A R R Y


Il est seize heures. On est toujours chez moi avec Louis.

On s'est levé vers midi après s'être rendormis — ou après avoir fait semblant de dormir. Aucun de nous n'avait envie de bouger. Je crois que je ne me suis jamais senti aussi reposé.

Après, je suis parti prendre une douche, j'ai enfilé d'autres vêtements, j'en ai donné de nouveaux à Louis. Il n'a pas encore dit qu'il allait rentrer chez lui. Je ne sais pas s'il compte rester, si oui combien de temps. Je m'en fiche, le principal c'est qu'il se sente bien.

Là, on est assis côte à côte à la table de ma cuisine. C'est la première fois depuis que j'ai cet appartement que les deux chaises sont utilisées. 

Je suis en train de lire pendant que Louis dessine. Il n'avait pas son matériel, alors je lui ai donné une feuille et un simple crayon. Il m'a dit que c'était suffisant.

— Eh, qu'est-ce que tu lis ? je l'entends demander.

Je finis de lire ma phrase avant de relever la tête vers lui. Je l'interroge du regard. Je ne suis pas sûr d'avoir bien entendu sa question, absorbé par ma lecture. Il la répète alors une deuxième fois.

Je relève le livre de la table pour lui montrer la couverture.

— Ça s'appelle l'étoile des amants, je réponds.

— C'est bien ?

Je hausse les épaules.

— Ça va. J'aimais bien le titre.

Il rit légèrement.

— Tu choisis tes livres grâce au titre ?

— Souvent. Et la couverture. En fait, j'aime pas tellement lire les résumés.

Il lève un sourcil, hoche la tête. Puis se concentre à nouveau sur son crayon, en buvant par moment des gorgées d'oasis à l'orange.

Je n'arrive plus à reporter mon attention sur ma lecture. Louis est bien plus incroyable que tous les personnages. Et en plus il est juste devant moi.

Alors je l'observe. Je passe beaucoup de temps à l'observer, en fait. C'est une occupation agréable.

— Harry, pourquoi tu me fixes ? il demande avec un petit rire après avoir tourné à nouveau la tête.

— Je te fixe ?

— Oui. Je te vois du coin de l'oeil.

Je me mords les lèvres. Je crois que je rougis un peu. Je souris.

— Je sais pas...

En réalité je sais, mais c'est trop compliqué de l'exprimer à voix haute, encore.

Il pose son crayon sur la table. Se tourne, se met complètement face à moi. Nos chaises sont proches, nos corps aussi.

Mes yeux ne savent pas où se poser, ils ne font qu'alterner entre les siens qui sont devenus un peu plus sombres et ses lèvres.

Il n'y a plus aucun bruit dans la pièce, à part celui de ma respiration un peu courte et bruyante. Je n'ai même plus l'impression de me trouver dans ma cuisine... Je ne vois que Louis dans une sorte de halo lumineux, entouré de plein de nuages. 

Puis je ne sais pas trop ce qu'il se passe, c'est flou et un sentiment de peur mélangée à de l'excitation me noue l'estomac, mais nos visages se rapprochent, très lentement. Quand je n'en suis plus qu'à quelques centimètres, je souffle contre ses lèvres:

Our Eternity - Larry StylinsonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant