Le contenu de la poubelle a été éventré au sol, répandant des boîtes de conserves et des bouteilles vides partout dans la ruelle. Devant moi, une autre ruelle s'ouvre à droite, à gauche et en face de moi. Cette ville à l'air d'être un vrai labyrinthe, il ne faut pas que je perde notre immeuble. J'ai promis à Sully que je reviendrais.
Je prends à droite, sans faire un bruit. Je n'y verrais bientôt plus rien alors je décide d'accélérer le pas. Je me fige quand un bruit métallique se répéta plusieurs fois et résonna à des kilomètres à la ronde. Ça ressemble à un marteau qui tape sur quelque chose. Dès que le martèlement s'arrêta, je repris ma course silencieuse en direction du bruit,en faisant bien attention de garder le chemin en tête.J'étais en train de m'imaginer le pire : est-ce qu'un tueur aurait survécu à l'explosion, un tueur qui aime bien battre le fer ? Non,c'est ridicule.
Le bruit se fait moins puissant et moins fort, mais je l'entends bien maintenant, je ne dois pas être loin. Doucement, je sors ma dague de son fourreau et m'accroupis au coin d'une ruelle. Je risque un coup d'œil :personne ici. J'avance en grenouille jusqu'à la prochaine ruelle. Je suis sûre que quelqu'un se tient là, derrière le mur, je ressens une présence. Je peux l'entendre fouiller dans une autre poubelle.
Tout en me levant, je me place au milieu de la ruelle, les bras tendu devant moi. Je dois halluciner car ce j'ai sous les yeux, non pas une personne, mais un poney. Il doit sûrement être affamé car il n'a pas l'air de me remarquer.Il a dut être blanc un jour mais maintenant il est recouvert de tâches noires et grises. Enfin il tourne sa tête vers moi. Devant la lame pointé sur lui, il s'affola et commença à galoper dans ma direction avec un hennissement qui faisait froid dans le dos. Je m'écrase aussi vite que possible contre le mur, espérant me faire plus petite que je ne le suis.
Le poney parti à toutes jambées en direction de la ruelle d'en face et disparut dans la pénombre en laissant derrière lui un bruit de métal qu'on frappe. Il s'en est fallut de peu pour que je ne finisse pas sous les sabot de cet animal. Je me demande bien comment il a pu survivre avec le peu de plante qu'il y a maintenant.
Dépitée,je regagne l'immeuble en traînant les pieds.
Sully m'attend, debout devant la porte, en faisant les cent pas. À peine m'eut-il aperçu qu'il se jeta sur moi pour me prendre dans ses bras.Stupéfaite, je ne réagis pas. Enfin il me lâcha et je partis m'asseoir à côté de Mallo.
- Est-ce que tu as trouvé quelque chose ? Me demanda-t-il en s'approchant de moi.
- Tu veux dire à part un poney crasseux ? Non rien.
- Un poney ?!
Je soupirais bruyamment. Je n'aurais pas pu paraître plus stupide que maintenant : courir dans un monde que l'on ne connaît plus pour poursuivre un cheval.
J'attache mes cheveux en chignon. Je peux voir Sully faire un effort considérable pour s'accroupir devant moi. Son ecchymose doit lui faire terriblement mal, et dire que je l'ai laissé seul. Je voudrais lui dire quelque chose mais je ne trouve pas quoi. Mais il me devança et prit la parole :
- Cara, je voulais m'excuser. Je ne pensais pas ce que j'ai dit et je ne sais même pas pourquoi je l'ai dit. Je suis désolé.
- Moi aussi, avoué-je les yeux baissés sur mes mains, je n'aurais pas du te laisser tout seul alors que tu es blessé. Je n'aurais même pas du l'envisager, en fait.
Il me prit la main et ajouta :
- On fait un pacte : on reste ensemble quoi qu'il arrive. Ça te va ?
Mes yeux passèrent de nos mains aux yeux de Sully. La chaleur de sa main me rassura.
- Marché conclu !
VOUS LISEZ
Le projet Phoenix
AdventureCara a survécu à la fin du monde. Après un temps de solitude, elle décide d'explorer ce nouveau monde pour trouver des réponses, mais sera-t-elle seule encore longtemps ?