Chapitre 12

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J'observe le soleil se lever par la fenêtre. j'ai déjà eu l'occasion de regarder des levers de soleil depuis la catastrophe, mais celui là a quelque chose de particulier. Je ne l'ai dit à personne mais aujourd'hui je fête mes dix-huit ans. Et je compte bien le garder pour moi. Cela me semble désormais futile de fêter quoi que soit –même si les personnes de cette maison ont l'air de s'amuser tous les soirs.

Les garçons dorment encore comme des loirs. Je sors de la chambre sur la pointe des pieds et descends à la cuisine pour boire un verre d'eau.La maison est déserte et silencieuse. C'est l'opposée de la journée. Je décide d'aller m'entraîner dans la salle de sport. Pallav a précisé que cette pièce est insonorisée, je ne risque donc pas de réveiller quelqu'un. Fidèle à lui même, Mallo s'installe dans un coin de la pièce et ne me lâche plus des yeux.

La salle est aussi grande que le bunker de mes grands-parents, elle contient des toilettes, sa propre salle de bain et un grand placard remplit de serviettes et de tenues de sport. Les murs anthracites lui donnent une dimension encore plus surréaliste.Il y a aussi tout un tas d'accessoires sportifs dont je ne connais pas la fonction. Je décide de jeter mon dévolu sur le sac de frappe au fond de la pièce. Au moins je peux observer le ciel orangé de début de matinée tout en continuant mes enchaînements.

Plus je frappe et mieux je me sens. J'ai hâte qu'on reprenne notre route vers la capitale, même si cet endroit a l'air d'être le paradis. En tous cas c'est ce que pense Zach, il n'a pas arrêté de parler à tout le monde depuis qu'on est là et il se vante d'avoir des connaissances qui déchires. Je souris à cette pensée.

La porte s'ouvrit sur Joshua, torse nu et les mains entortillées dans des bandages.

- Oh,fit-il en m'apercevant, je pensais pas que quelqu'un serait debout aussi tôt.

Sans baisser les yeux, il s'assit sur le banc de musculation près de la porte. Essoufflée, je m'adosse contre le mur.

Je suis désolée, j'allais partir.

Tu n'avais pas l'air de partir quand je suis entré.

Je ne sais pas quoi répondre. J'enlève mes gants et les pose près du sac, comme je les ai trouvé. Lui enfile des baskets. Je ne semble pas le perturber le moins du monde dans sa routine sportive. Il me fit presque sursauter quand il parla à nouveau :

- Tu as parlé à Aaron hier, je t'ai vu avec lui. J'espère qu'il a été gentil avec toi, cet homme est sans manières.

Aaron est l'homme aux long cheveux qui nous a ouvert le premier jour. D'après ce que j'ai compris, leur amitié dure depuis plusieurs années. C'est lui qui a fait la plus part des tatouages de Josh.

- C'est vrai qu'il est dans son monde, répondis-je, mais il a été très sympas. Il est très bavard une fois lancé.

- Tu devrais lui demander de te faire un tatouage.

- Oh non, ce n'est pas du tout mon style.

- C'est dommage. Avec tout ce qu'on a vécu ces deux dernières années, c'est une façon d'accepter certains moments de notre vie.

- Comme la disparition de ta famille ?

Je ne sais pas pourquoi j'ai posé cette question. Il baissa la tête. Je pouvais voir sa mâchoire se serrer et se desserrer. Ses tatouages se déforment sous la pression du muscle. Enfin, il plante ses yeux dans les miens. Il se lève et parcourt la pièce à grandes enjambées, ses pieds s'arrêtent à quelques centimètres des miens. Il doit faire au moins deux têtes de plus que moi, tellement que je dois lever la tête pour le regarder. Son torse se soulève de manière précipité.

Le projet PhoenixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant