La rampante

Chapitre 2

Une fois devant la porte, nous vérifions nos équipements de sortie et nous faisons l'appel des personnes présentes. Chacun d'entre nous porte une armure en cuire renforcé. Beaucoup plus léger que le métal et plus malléable, cela suffit amplement à empêcher une morsure de n'importe quel animal existant et protège aussi des attaques de la plupart des monstres. Là où une armure en métal casserai sous les croc d'un ours-forêt, le cuire s'adapte et limite les dégâts. 

Nous sommes tous armés de petite épée pour nous défendre et la garde peut utiliser des armes à feu à condition de les équiper d'un silencieux et de ne s'en servir qu'en dernier recours. Le bruit attire les curieux, et les curieux attirent l'Église. 

Nous empruntons le tunnel et nous vérifions qu'aucune sentinelle ne se trouve dans les parages.  Nous sortons par la trappe et nous dirigeons vers l'entrée de la forêt. Je remarque des traces de sentinelles bien trop loin de l'orée de la forêt, ce qui est un comportement étrange pour ce genre de monstre. 

Une sentinelle est un croisement entre un chien, un loup et une panthère noir sur le visuel. D'un point de vue génétique c'est une toute autre histoire, beaucoup plus compliquée. Les sentinelles vivent seule ou en famille, elles se cachent dans des terriers le jour et sortent la nuit et vivent ni trop proche, ni trop loin des clairières. Jamais une sentinelle ne s'aventurera à pus de cents mètres de son territoire donc jamais elle ne quittera la forêt. 

Nous sommes à deux-cent mètres de la lisière du bois, c'est déjà étrange de voir des traces ici. 

La prochaine étape est de repérer des terriers de sentinelles. Pour ça il faut s'enfoncer un peu plus profondément dans la forêt. Nous marchons une bonne dizaine de minutes et commençons à chercher tous ce qui peut se rapprocher d'un trou de lapin. Ces monstres-là sont très petit contrairement à ce que l'on peut penser. 

Au bout d'une bonne heure de recherche, nous n'avons rien trouvé du tout. Pas la moindre trace d'un terrier ce qui est très inquiétant. 

Un hurlement féroce se fait entendre à environ un kilomètre, le territoire d'un ours-forêt selon les derniers relevés. 

-C'est normal d'entendre ce genre de hurlement à cette période ? Demande le chef d'équipe. 

- Non, c'est un hurlement de rage, ça n'a rien à voir avec l'accouplement ou une guerre de territoire. Je répond. 

- Je vois. Pour quelle raison est-ce qu'un ours-forêt hurlerait comme ça ? 

- La mort de sa progéniture ou quelqu'un qui s'introduit sur son territoire et qu'il n'arrive pas à atteindre. Dans un cas comme dans l'autre, quelque chose est arrivé et vu la présence suspecte d'une sentinelle sans terrier, je pencherai pour la deuxième option. 

- Tu pourrais nous aider entrer dans le territoire sans nous faire repérer ? 

- Si on se roule dans la boue ça devrait suffire à masquer nos odeur. Tu veux aller vérifier ? 

- Si on a la possibilité de choper ceux qui se cachent derrière la sentinelle, je ne vais pas m'assoir dessus. Si on en attrape au moins un en vie on pourra avoir des infos sur ce que nous veut l'Église. 

- Je comprend, mais il va falloir être très discret et créer une diversion pour éloigner l'ours des intrus. 

- On saura se débrouiller pour ça. Tu as du chloroforme pour les endormir ? 

- Oui, j'en ai toujours pour les sortie pour faire une anesthésie expresse en cas de blessure trop grave. 

- Parfait ! Que tous le monde se roule dans la boue !"