Chapitre 28

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Point de vue de Christophe : 

La fête se passait bien jusque-là. J'ai pu rencontrer la plupart des Lumen qui se sont tous révélés être des personnes très élevées et très amicales. 

J'ai ensuite vu Lamiel se diriger vers Xila en panique et j'ai vu les deux s'éloigner. J'étais avec Edwin et Joris à ce moment-là donc je les ai prévenue et ils sont allés les rejoindre inquiets. Ma fille est ensuite redescendue quelques minutes plus tard, un peu perturbée mais toujours aussi forte. 

C'est la raison qui m'a poussé à l'adopter. Elle n'avait besoin de personne pour bien vivre, mais elle avait tellement de questions sur le monde, tellement de question sur les monstres, tellement de question sur la religion qu'on lui avait inculqué depuis sa naissance alors qu'elle n'avait même pas sept ans. J'ai aussi vu que malgré sa réticence à s'approcher de moi, elle avait un manque flagrant d'affection, surement dû à ses mois passés dans la forêt, seule. 

J'ai persévéré et j'ai eu la chance de découvrir quelle personne merveilleuse elle est. J'ai rencontré Zayan, son ami et protecteur autant qu'elle est le sien. Elle m'a apprit tellement de choses et m'a fait verser tellement de larmes de joie et d'inquiétude. 

Un jour elle est revenue de l'école avec deux dessins : Ses deux familles. Elle n'a jamais choisit, elle nous aimait tous autant les uns que les autres et je suis ravi de constater que c'est encore le cas aujourd'hui. Je m'entend bien avec sa famille biologique et je suis heureux qu'elle ai pu renouer avec eux. Ma fille a grandit pour devenir une magnifique jeune femme et une mère splendide.

Seulement voilà que cet homme debout en plein milieu de la pièce arrive et lui donne cette expression de malaise cachant si bien sa peur et sa douleur. 

Je le connais. Un soir alors qu'elle avait fait une crise étant enfant et incapable de compatir ou de comprendre ce qu'elle ressentais, j'ai supplié Zayan de me montrer ce qu'elle avait vu. Il ne ma pas montré le moment où le fouet s'est abattus sur les enfants, il m'a juste montré cet homme, en train de sourire devant son carnage, les mots qu'il prononçait, la peur, le sentiment de trahison que ressentais ma fille et surtout, la disparition de son innocence. 

L'innocence d'une personne disparaît quand cette personne comprend irréfutablement que dans le monde, il y a des gens qui font mal, il y a des gens qui tuent, il y a des gens qui meurent de la main d'autre gens, et qu'il n'y a pas forcément de raison à ces actes. 

Je sens pour je ne sais quelle raison que cet homme va me faire vivre l'anniversaire le plus pourri de ma vie. 

- Qu'y a-t-il mon frère ? Me demande Yanis à voix basse. 

- Tu te souviens du père Yohan ? 

- J'en ai entendu parler. Une personne horrible si tu veux mon avis. 

- Devine qui se tient au centre de la salle en ce moment. 

- Il n'aurait pas osé si ? 

- Si papa avait été là il lui aurait déjà tiré une balle dans la jambe pour l'affront. 

- Mais nous ne sommes pas papa et tu connais des moyens beaucoup plus honnêtes et violent de le remettre à sa place. 

- Rien ne vaut les mots. 

- Surtout quand ils font mal. 

Mon frère et moi venons d'une époque qui étais en paix mais qui a rapidement laissé place au chaos après l'arrivée de la météorite. Nous avons été obligé de faire des choix difficiles pour assurer notre survie et j'ai beaucoup de remord de ne pas avoir pu sauver ces personnes, morte par mon fusil. S'il y a une chose que nous avons retenu de cette époque, c'est que les mots font parfois plus de dégâts que les armes, car il a fallut que de quatre syllabe pour détruire une famille entière. Un père abandonnant ses enfants et sa femme parce qu'ils avaient développé le gène muté. "Tu n'es qu'un poids". Elle en a finit brisée. Cette femme a été la première à qui j'ai stabilisé le gène et elle s'est relevée plus forte que jamais pour sa famille. Elle s'appelait Xiladia. 

La rampanteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant