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La musique rebondissait contre les miroir, faisait vibrer le sol, assourdissante.
D'habitude HyunJin aimait sentir la musique, fermer les yeux ou les visser dans ceux de son reflet et se laisser porter par un des multiples rythmes fous que Chan ou ChangBin leur avait concocté. Même quand quelques chose le tracassait, le volume et la concentration l'empêchait de penser et la danse l'aidait à aller, mieux, prenant possession de lui, lui permettant de mettre un problème sur pause : inspirer, expirer, bouger, vivre avec la musique.
Aujourd'hui les basses blessaient ses tympans et le rythme lui donnait la nausée. Aujourd'hui son problème était la danse, et il n'arrivait pas à penser.
La dernière fois que la danse avait été un problème remontait à lui, et des flash de souvenirs déplaisants lui revenaient pas vague. Il avait l'impression d'être de nouveau son lui de seize ans, à qui on répétait que sa belle gueule faisait tout le travail à sa place. Qu'il n'était bon à rien d'autre qu'à se tenir droit et faire semblant de sourire. Il répétait le même pas en boucle sans parvenir au résultat escompté et tout ce que son cerveau arrivait à produire était ces souvenirs d'une époque où on avait réduit son existence à être beau, lui dénigrant tout le reste. Un incapable pas foutu d'articuler correctement ou même de suivre une simple routine de danse.
Et quand il arrivait à chasser ses souvenirs, son attention se reportait sur la douleur de ses pieds et de ses genoux, son niveau d'épuisement ou encore ce putain de t-shirt qui collait à la peau à force de transpirer.
Sa respiration était erratique, il mourrait de chaud malgré l'air froid de la nuit qu brûlait ses poumons.
Une fois de plus, une de ses longue mèche blonde retomba devant ses yeux, son attention se porta dessus une seconde de trop : son équilibre n'était d'un coup plus sa priorité son genoux se tourna du mauvais côté et bientôt une douleur sourde envahit sa jambe.
Un hurlement déchira la nuit, plus fort que la musique, hurlement de douleur mais aussi hurlement de colère, de frustration. Avec rage le garçon attrapa son bonnet et le balança de toutes ses forces contre le sol, mais il lui fallait plus, il avait envie de brises des choses, évacuer la colère, il était presque près à se briser lui même, l'idée de se taper la tête contre un mur lui traversant l'esprit avant qu'il ne la chasse, encore plus frustré.
À grand pas il rejoignit l'ordinateur pour éteindre la musique mais contrairement à ce qu'il pensait, le silence était encore plus oppressant que le bruit.
Il avait envie de briser l'écran face à lui, le balancer sur le sol et sauter dessus à pied joints, éventrer les coussins de la banquette, taper dans la porte jusqu »à ce qu'il arrive à y faire un trou.
Mais il ne pouvait pas.
Alors il se remit à hurler, instinctivement, avec tout les muscles de son corps, jusqu'à avoir évacué toute la colère et n'être plus qu'une boule recroquevillée sur elle même, avant de s'étaler sur le sol froid et humide, se laissant engloutir par la tristesse et le doute.
