Le rôle de la meilleure amie (Alyanette)

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Le quatorze février, le jour de la Saint-Valentin. Aujourd'hui, à proprement parler. Pour les célibataires, c'est généralement un jour comme les autres, qui met l'emphase sur l'amour des autres. Ou sur leurs propres sentiments, quand lesdits-célibataires en portent à quelqu'un.

Évidemment, je rentre dans cette dernière catégorie.

Et Marinette aussi.

Mais...Pour elle, j'ai bon espoir que cela change, qu'elle soit enfin heureuse avec Adrien. Après tout, cela fait quelques mois que ses bafouillements ont cessé et qu'elle s'est rapprochée du garçon. Et puis...Aujourd'hui, elle est allée le voir, déterminée, une rose à la main.

Je me suis contentée d'observer la scène de loin, prête à la réconforter si quoi que ce soit se passait mal. De là où j'étais, je ne pouvais voir son visage, mais l'orientation de sa tête me montrait bien qu'elle n'osait pas regarder Adrien. Cependant, j'avais accès à l'expression de ce dernier. Ses lèvres bougèrent, sans que je ne puisse intercepter ce qu'il disait, puis je vis ma meilleure amie tendre la fleur, d'un air mal à l'aise que je pouvais même repérer de dos.

Ainsi, je vis également l'expression peinée qui se peignit sur le visage du blond, qui prononça quelque chose, avant de sourire tristement et d'accepter la rose. Évidemment, je m'apprêtais à aller réconforter Marinette, faisant fit de ce que mon cœur me disait de faire.

J'attendis cependant qu'elle vienne vers moi, ne souhaitant pas interrompre une quelconque discussion. Malheureusement pour moi, ce fut la sonnerie qui les sépara, faisant en sorte que je ne pusse pas adresser la parole à la jeune fille. Du moins pas sans public.

Une fois installée à ma table, à ses côtés, j'eus accès à son visage. Elle semblait évidemment troublée, et son regard était emprunt d'une légère tristesse, mais par-dessus tout, elle était pensive à propos d'une chose qui m'était inconnue.

Son attention n'était pas portée sur moi, alors la mienne l'était sur elle. Elle s'était préparée différemment que lors des jours habituels. Ses cheveux étaient lâchés, et légèrement bouclés par l'humidité ambiante de cet hiver frais, ils tombaient délicatement sur ses épaules recouvertes par un gilet rose pâle, probablement de sa confection. Elle avait aussi appliqué du mascara, faisant ressortir son regard.

En dehors de tout cela, il y avait toujours ses éternelles taches de rousseur, parcourant son nez et s'étendant légèrement autour. Ses iris à la couleur de l'océan dans lesquels je n'avais de cesse de me noyer, et ses lèvres rosées que je voulais embrasser depuis longtemps, bien que cela me soit interdit.

Évidemment, mon regard fut inévitablement intercepté, et ses joues se parèrent d'un léger rouge, alors que je détournais les yeux, l'air de rien, et le visage également en feu.

Elle ne tenta pas de capter mon attention à nouveau, cependant. Quand la pause sonna, je n'osais pas déranger les pensées de Marinette en abordant les évènements de plus tôt. Et je ne le fis pas de la journée, attendant à ce qu'elle vienne d'elle-même.

Je remarquais bien qu'elle hésitait à dire quelque chose, plusieurs fois durant l'après-midi, sans jamais oser.

À la fin de la dernière heure, elle sortit de la salle avant moi, sans m'adresser le moindre mot, ce qui était indéniablement étrange. Peut-être l'intensité de mes regards l'avait faite fuir ? Peut-être avait-elle compris l'étendue de mes sentiments ? Ou alors, la raison pouvait être toute autre.

Je soupirais lourdement, retenant les larmes qui pointaient dans mes yeux : J'aurais tout le loisir de les laisser s'écouler une fois chez moi. Actuellement, je devais jouer mon rôle de simple meilleure amie.

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