Chapitre 2

220 12 2
                                    


Notre arrivée en cours de cursus nous obligeait à nous joindre aux premières années pour nous faire attribuer une maison. Un homme gigantesque aux cheveux noirs aussi longs que sa barbe nous accompagna jusqu'au abords d'un immense lac, que nous allions traverser à bord de petites barques. Mon regard fut attiré par l'immense château qui nous faisait face. Marie me prit la main et la serra fort, les yeux tournés vers l'immense demeure. Nous nous sentions si petites, face à tant de grandeur. En tournant la tête vers les autres jeunes élèves, je me rendis compte qu'ils avaient tous ce regard, un mélange d'appréhension et d'excitation. Après de longues minutes de traversée, nous arrivâmes enfin à la grande grille du château, où nous fûmes accompagnés par le grand homme.

Marie ne m'avait toujours pas lâché la main. Je la regardais attendrie, mais je voyais bien qu'elle ne se sentait pas du tout à l'aise. Elle n'osait même pas approcher les autres élèves.

Après la traversée de nombreux couloir, nous fûmes accueillies par une femme d'un certain âge, tout de vert vêtu. Elle se présenta comme étant le professeur Mcgonagall, l'adjointe du directeur de l'école, et le professeur référent de la maison Gryffondor. Elle nous expliqua le déroulement de la cérémonie du choixpeau avant de nous souhaiter à tous bon courage. Les portes s'ouvrirent sur une salle immense remplie d'étudiants, assis autour de quatre grandes tables, qui représentaient les maisons Gryffondor, Serpentard, Serdaigle et Poufsouffle. Leurs visages étaient braqués sur nous, ou plutôt sur moi. Faisant deux têtes de plus que mes petits camarades, il ne fallait pas s'étonner que j'attire l'attention. Tout au fond de cette salle, une grande table qui faisait toute la largeur de la pièce, regroupait les professeurs de l'école et, en son centre, le directeur de Poudlard, le professeur Dumbledore. Je sentis une pression sur ma manche droite ; ma soeur pointa le plafond du doigt. J'avais rarement vu quelque chose d'aussi magnifique ; il donnait l'impression qu'il n'y avait pas de toit, mais le ciel étoilé dans lequel flottaient des centaines de bougies.

Juste devant la table des professeurs, sur une estrade, se trouvait le choixpeau posé sur un petit tabouret, juste à côté du professeur Macgonagall qui déplia un long parchemin.

- Pandore Lancelot !

C'était moi. Impossible de me défiler maintenant, j'y étais enfin. Je montai les quelques marches et m'asseyai sur le tabouret, tandis que le Professeur me posait le choixpeau sur la tête. Mon cœur battait la chamade, à tel point que j'avais l'impression que mes yeux allaient sortir de leurs orbites. J'écoutais à peine le discours du choixpeau, mes yeux happés par ceux de ma sœur qui ne me quittait pas du regard. Je me surpris à m'arrêter de respirer quelques instants, jusqu'à entendre le "Serpentard !" que je redoutais tant. Marie écarquilla les yeux, choquée. Il me fallait être forte pour nous deux, je lui lançai un clin d'œil et lui fis un signe de la main pour lui faire comprendre que tout allait bien, tandis que je me dirigeais vers la table des Serpentards qui applaudissaient encore ma nomination.

Je m'installai entre deux garçons assez costauds qui m'avaient fait une place, assez contents de m'accueillir. En face de moi, un jeune homme blond de mon âge environ me fit un signe de la tête et, à sa droite, une petite brune me fixa d'un regard perçant. En voilà une avec qui j'aurais beaucoup de mal à sympathiser. Je détournai mon regard du sien et fixai les premières années à qui l'on attribuait encore une maison. Marie ne passa que bien plus tard. Je la regardai se hisser sur le tabouret, toute tremblante, et en à peine quelques secondes, le choixpeau se décida : « Poufsouffle ». Je lâchai un soupir de soulagement, et me mis à applaudir, ce qui surprit toute ma tablée. Au moins à Poufsouffle je la savais entre de bonnes mains.

Le Professeur Dumbledore nous fit un petit discours de bienvenue, et nous présenta deux nouveaux professeurs : le professeur de défense contre les forces du mal, Remus Lupin, un homme avec beaucoup de charme, malgré les cicatrices qui recouvraient son visage, ainsi que le professeur de soin aux créatures magiques, Rubeus Hagrid. Je reconnus alors le demi-géant qui nous avait accompagnés durant la traversée du lac, jusqu'au château.

Il s'attarda quelques instants sur la présence des détraqueurs à Poudlard. Mon voisin d'en face en profita pour se retourner vers la table derrière lui, celle de Gryffondor, et interpella un certain Potter. Apparemment, ce dernier se serait évanoui en présence des détraqueurs, ce qui serait sujet à moquerie. Je le plaignais. Se retrouver face à un détraqueur n'était vraiment pas une partie de plaisir, et j'avais eu le malheur d'en faire les frais à l'époque où je vivais encore en France.

À la fin du discours, le directeur fit apparaître des mets à couper le souffle sur chacune de nos tables. Je jetai un dernier regard à ma sœur qui discutait à sa table avec une petite blonde de son âge.

- C'est quoi ton nom, déjà ? me demanda la petite brune face à moi.

- Lancelot.

- Comme la petite Poufsouffle ?

- C'est ma sœur, oui.

- Et tu te réjouis qu'elle soit à Poufsouffle ?

Elle regarda les autres Serpentards qui nous entouraient, en rigolant.

- Pansy, laisse-la tranquille. C'est quoi cet interrogatoire ?

- C'est seulement pour rire, Drago.

- Ça ne fait rire que toi...

Il se tourna vers moi, me lança un clin d'œil discret et entama la conversation avec les garçons qui m'entouraient, ignorant la petite brune à ses côtés.

Je sentais déjà que cette année à Poudlard allait être très compliquée pour moi. En espérant que Marie s'en sortirait mieux de son côté. Je la chassai un moment de mon esprit pour enfin profiter de ces quelques instants de calme auprès de mes camarades.

La renaissance des LancelotOù les histoires vivent. Découvrez maintenant