Chapitre 4

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Drago était sorti de l'infirmerie dans l'après-midi, avant même que je n'aie à lui rendre visite. Les jours défilèrent. Lui et sa bande ne m'avaient pas adressé la parole depuis le cours d'Hagrid, et je ne m'en portais pas plus mal. Certes, j'aurais espéré un peu plus de reconnaissance de sa part, mais ne pas avoir la mère Parkinson sur le dos me convenait parfaitement.

Marie et moi nous étions donné rendez-vous dans un des petits jardins du château, après mon cours de défense contre les forces du mal. J'avais entendu beaucoup de bien concernant le professeur Lupin, qui apparemment avait également étudié à Poudlard lorsqu'il était plus jeune.

Le cours débuta par la pratique, ce qui n'était pas pour me déplaire, sur fond de musique entrainante. Nous étudiâmes les épouvantards, des créatures qui nous apparaissaient sous les traits de nos plus grandes frayeurs. Le professeur Lupin nous demanda de nous concentrer sur notre plus grande peur, avant d'imaginer une scène drôle la mettant en scène, tout en lui jetant le sort « Ridiculus ». Rien de bien compliqué, somme toute. Sauf que, plus je voyais les étudiants faire face à leur peur, plus les miennes commençaient à resurgir. Je me mis tout au fond de la classe, espérant que nous ne passerions pas tous pour faire l'exercice.

Les Serpentards, en bout de file, s'amusaient à pousser les autres pour aller plus vite. Mais pourquoi il avait fallu que je me retrouve dans une maison avec des nigauds pareils ? Je sortis du rang, agacée, en me tournant vers eux pour leur faire une remontrance, lorsque le Professeur Lupin m'interpella :

- Pandore, venez, je vous en prie. – Il s'approcha de moi, et m'accompagna jusqu'au début de la file.

- Je ne suis pas certaine que ce soit une bonne idée professeur, lui chuchotai-je.

- Je reste à vos côtés, si besoin, m'assura-t-il.

J'étais mortifiée. Comment allais-je pouvoir rendre ça amusant ? L'épouvantard commença à se transformer, et comme je m'y attendais, il prit l'apparence de celui que je redoutais le plus. Ce non-mage, affichant toujours ce même sourire carnassier. Il aurait pu ne pas être effrayant, s'il n'avait pas tenu dans ses mains, la tête de mes parents, ensanglantées. J'étais pétrifiée, littéralement. Je ne pouvais plus bouger. Il était apparu à peine quelques secondes, que j'entendais déjà plusieurs cris horrifiés derrière moi. Le professeur Lupin prit place devant moi pour s'occuper de l'épouvantard, tandis que je me dirigeais vers la porte de la salle de classe, en titubant. A peine avais-je fait trois pas en direction de la cour la plus proche, que je régurgitai l'entièreté de mon déjeuner dans la pelouse. Et moi qui voulais me faire toute petite, c'était raté. Complètement affaiblie, à bout de force, les yeux embués par les larmes, je me dirigeai vers la tour d'astronomie. Là, tout de suite, j'avais besoin de me retrouver seule. Tout le monde allait jaser. Cette histoire ferait le tour de l'école, et les gens finiraient vite par découvrir notre histoire à ma sœur et moi, c'était certain. Je grimpai avec difficulté les dernières marches qui restaient pour atteindre le haut de la tour. Au moins ici, j'étais certaine de ne croiser personne. Mes jambes finirent par céder sous mon poids, et je m'écroulai au sol, désemparée. J'avais envie de mourir ; la douleur de revoir ce monstre face à moi, était incommensurable. Mon cœur entier semblait se briser en mille morceaux. J'avais mal, et je n'arrivais plus à m'empêcher de pleurer.

- Pandore... Pandore, réveille-toi.

J'ouvris les yeux sur une touffe de cheveux roux. Je me frottai les yeux, tentant de me relever tant bien que mal. J'avais dû m'assoupir quelques heures, le soleil offrant une couleur rosée au ciel.

- Fred ?

- Eh bien, c'est assez rare que les gens arrivent à nous identifier.

- Tu as des fossettes... Enfin bref, qu'est-ce-que tu fais là ?

La renaissance des LancelotOù les histoires vivent. Découvrez maintenant