Chapitre 7

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Alors que je me dirigeais vers la salle de classe de divination, dans la tour nord de l'école, je repensai à la réaction de Drago, lorsque Fred m'avait embrassée. Plus le temps passait et plus j'appréhendais la moindre de ses réactions. Heureusement, le match de quidditch de cet après-midi me permettrait d'oublier tout ça.

Je grimpai une à une les marches de la tour. Le baiser de Fred me revenant en tête constamment, je sentais le rose me monter aux joues. Au bout de quelques minutes, essoufflée, je me demandai s'ils n'avaient pas perché aussi haut la classe de divination pour éviter que nous n'assistions au cours du professeur Trelawney. Je pratiquais la cartomancie depuis très jeune, et j'espérais sincèrement en connaître davantage sur la divination dans ce cours.

Lorsque j'entrai enfin dans la salle de classe, une odeur entêtante d'encens au patchouli m'emplit les narines. La salle ne contenait pas de pupitres comme dans les autres cours. Ici, il n'y avait que des petits guéridons recouverts de napperons colorés. La salle était décorée avec un goût particulièrement douteux. Je jetai mon dévolu sur une table excentrée et déposai mes affaires. Je sortis mon exemplaire de « Lever le voile du futur » de Cassandra Vablatsky, et commençai à le feuilleter.

Peu à peu les étudiants entraient dans la classe. J'étais étonnée de voir qu'autant d'élèves avaient choisi cette discipline. La divination étant vue par beaucoup comme étant hasardeuse, je m'étais dit que peu d'étudiants l'auraient choisie. Le jeune Gryffondor qui était à la table d'Hermione dans le cours de potions, s'installa à ma table, tout penaud. Il ne semblait pas du tout à l'aise dans cet environnement.

Notre professeure sortit enfin de son bureau, se présentant à nous. Elle était bien différente de tous les autres professeurs que j'avais vus jusqu'à présent. Le stéréotype même de ce que les moldus devaient imaginer lorsque l'on parlait d'une voyante. Une femme à qui l'on n'arrivait pas réellement à donner un âge, habillée avec des vêtements amples, aux tissus identiques à ceux qui habillaient ses guéridons. Elle portait une paire de bésicles aux verres aussi épais que des culs de bouteilles, ce qui donnait l'impression qu'elle avait de tout petits yeux. Elle parlait d'une manière si théâtrale que j'en venais à me demander comment j'arriverais à me concentrer en l'écoutant parler. Elle débuta son cours en se présentant et en développant sur le fait que les élèves n'ayant pas le don de voyance n'arriveraient à rien dans son cours. Voilà qui était dit. Maintenant, il ne restait qu'à voir si j'avais ce fameux «don» qu'elle évoquait.

Nous allions débuter le trimestre par l'étude des feuilles de thé. Je n'avais jamais testé cette technique. Nous bûmes chacun notre breuvage, puis, faisant tourner les feuilles plusieurs fois dans la tasse de la main gauche, nous la retournâmes contre la petite coupelle afin de pouvoir lire notre prédiction. Je pris la tasse de mon voisin, Neville, et commençai à étudier les signes qui s'en dégageaient. Il me regarda, tremblotant, comme s'il avait peur de ce que j'y lirais :

- Neville c'est ça ? Tu ne devrais pas t'inquiéter comme ça, je ne mords pas, promis, lui dis-je en plaisantant. Apparemment, lui n'était pas du genre à plaisanter. Mes mots ne le rassurèrent absolument pas.

- Oh, je n'ai pas peur de toi. C'est de cette tasse dont j'ai peur !

Je repris la lecture de sa tasse, en m'appuyant sur les descriptions de notre manuel, lorsque le professeur Trelawney s'avança à notre table. Toujours avec cet air théâtral, elle demanda à mon camarade si sa grand-mère allait bien. Il n'en fallait pas plus pour le déstabiliser. Où voulait-elle en venir ? En tout cas, elle n'avait pas son pareil pour mettre les gens dans un total état de stress. Notre professeur de divination passa de table en table, jusqu'à ce qu'elle s'arrête à celle de Harry. Ce pauvre Harry. Moi qui pensais que le sort s'acharnait sur moi, j'avais l'impression que je n'étais pas la seule dans ce cas. Elle prit sa tasse des mains de Ron, et la regarda quelques instants avant de lâcher un cri d'horreur, et de la reposer sur la table. Cette femme était exaspérante au possible. Elle lut au jeune Gryffondor, un présage de mort, rien de moins, sous la forme d'un sinistros. Pris de peur, Neville lâcha ma tasse qu'il tenait encore entre ses mains, celle-ci se brisant au sol. Je m'agenouillai près de lui pour l'aider à ramasser les morceaux. Il était tout tremblant. Je ne sais pas ce qui avait pu arriver à ce garçon, mais j'avais l'impression qu'il avait peur de tout, même de son ombre. Je lui pris la main, et passai mon pouce sur le dos de celle-ci pour le calmer. Il me regarda de ses yeux larmoyant.

La renaissance des LancelotOù les histoires vivent. Découvrez maintenant