Chapitre 19

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Le pub des Trois Balais était particulièrement rempli en ce week-end de mars. Nous avions profité du beau temps pour nous y rendre, Gaston, Lee, les jumeaux et moi. Nous nous étions installés sur les canapés près de la cheminée, et discutions déjà de nos futurs projets pour l'été. Gaston et ses parents devaient partir quelques semaines dans le sud de la France, Lee prévoyait déjà d'assister à un des matchs de la coupe du monde de Quidditch, mais ne savait pas encore sur lequel il jetterait son dévolu. Les jumeaux resteraient probablement à la maison, comme tous les étés. Fred m'avait souvent parlé du terrier, et vu la description qu'il en faisait, il devait en être particulièrement fier. Pour ma part, je n'avais absolument rien prévu pour ces prochains mois. J'appréhendais déjà notre visite en France pour la commémoration, si bien que les vacances d'été me semblaient bien loin en comparaison.

- Je peux vous prendre en photo ? C'est pour mon album. Et si vous êtes sages, j'en ferai une pour chacun d'entre vous.

- Mais avec plaisir ! me répondit George.

Je me reculai un peu plus loin dans la salle pour les avoir tous dans mon objectif. Ils se mirent à faire des grimaces, à rire entre eux. Aucunes de mes photos n'étaient identiques, un peu comme eux après tout ; elles étaient uniques. Je les posai sur la table et les garçons en choisirent une chacun. Ils semblaient particulièrement ravis, et chacun montra la sienne à son voisin. Ils m'avaient laissé la photo sur laquelle ils souriaient tous. J'adorai les voir comme ça.

Alors que je buvais mon jus de citrouille, je vis ma sœur entrer dans le pub, accompagnée par un jeune homme. Ils s'installèrent tous les deux à une table près de la fenêtre dans le coin de la pièce, à l'abri des regards. En les voyant, je compris rapidement qu'il s'agissait du fameux garçon qu'elle essayait tant bien que mal de me cacher depuis des mois. Alors que je m'apprêtais à me lever pour aller les voir, Fred posa sa main sur ma cuisse pour m'inciter à rester.

- Tu devrais les laisser tranquille, Princesse.

- Alors, tu savais pour eux ? Pourquoi ne m'en a-t-elle pas parlé ? Lui répondis-je doucement pour ne pas perturber la conversation du reste du groupe.

- C'était vraiment un hasard. On les a surpris, George et moi, pendant qu'on préparait un coup contre Malfoy avec Peeves. Ils s'embrassaient dans un des couloirs de l'école. Et par la suite, ta sœur m'a demandé de ne pas t'en parler.

- Mais regarde-les. On dirait qu'il a au moins 30 ans. Imagine qu'il veuille plus que ce qu'elle peut lui donner.

- N'exagère pas. Cedric a un an de plus que moi, et il est très sympa. Je ne pense pas qu'il soit le genre de mecs que tu imagines. Mais maintenant que j'en parle avec toi, je comprends pourquoi ta sœur n'a pas voulu t'en parler.

- C'est pas juste que tu me reproches de m'inquiéter. Si Ginny sortait avec un garçon plus vieux, ça ne te ferait rien ?

- Je suppose que si, mais pas au point de tout vouloir contrôler. Je pense que c'est à elle de se faire ses propres expériences. Et puis, elle est loin d'être bête et elle a du caractère, comme toi d'ailleurs. Alors, à ta place, je ne m'inquiéterais pas trop pour elle.

Plus je parlais avec mon petit ami, plus je me rendais compte qu'il avait raison. Il avait toujours les mots pour rassurer, si bien que je me contentai de regarder ma sœur du coin de l'œil. J'espérais sincèrement qu'il ne lui ferait pas de mal, et en les regardant discuter, je pris conscience assez rapidement qu'il y avait une certaine symbiose entre eux. Peut-être que je m'inquiétais pour rien, et qu'il était temps pour moi de la laisser vivre ses propres expériences, qu'elles soient bonnes ou mauvaises.

La renaissance des LancelotOù les histoires vivent. Découvrez maintenant