La renaissance des Lancelot

Chapitre 6

Je m'étais levée tôt ce matin-là, pour aller courir autour du lac. C'était une habitude quotidienne que j'avais à Beauxbâtons. À l'époque, je faisais partie d'une des équipes de Quidditch de l'école, et nous devions nous entraîner dur pour atteindre la perfection. Par chance, je détenais le même don inné que ma mère pour ce sport, ce qui me procurait un avantage considérable en comparaison de mes coéquipiers.

Il faisait froid, et mes muscles avaient du mal à se réchauffer. Je ne savais pas si cela venait de mon manque de sommeil, mais je me décidai à regagner le dortoir des Serpentards.

Les élèves commençaient peu à peu à se réveiller. Je profitai du peu de monde pour prendre mes affaires et filer dans les douches. L'eau brûlante détendit peu à peu mes muscles endoloris. J'y passai de longues minutes, avant de sortir de la douche. Alors que je m'enveloppais dans mon drap de bain, je vis que mes vêtements avaient disparu de la petite étagère. Qu'est-ce que... Je me dirigeai en dehors de la salle de bain, ma serviette attachée au-dessus de la poitrine, lorsque je vis mon uniforme au sol, dans le couloir menant aux dortoirs, totalement recouvert d'encre. Au bout du couloir, Pansy ricanait de plus belle, à côté de Crabb, Goyle et derrière Drago, qui ne me jetait qu'un air de pitié. Alors, c'était ça. J'avais touché sa fierté et ça ne lui avait pas plu. La colère me gagna toute entière, mais il était hors de question que je leur fasse le plaisir de me donner en spectacle. Je pris mes affaires, tant bien que mal, en évitant que ma serviette ne se détache, et me dirigeai vers ma chambre. Déposant mon uniforme sur le lit, je lançai un sort de récurage pour le nettoyer. Franchement, de l'encre sur mon uniforme. Comment ces crétins avaient pu s'imaginer que je n'arriverais pas à la nettoyer ? Une chose était sûre, j'allais en baver. Drago avait beau ne pas avoir parlé de notre échange de la veille, il avait glissé un mot à Pansy pour qu'elle m'en fasse voir de toutes les couleurs. Il allait falloir que je mette rapidement les points sur les « i » avec elle, si je ne voulais pas qu'elle dépasse les limites.

J'enfilai mon uniforme, attachai mes cheveux en une queue haute. Mes quelques livres, plumes et parchemins dans mon sac, je quittai les dortoirs. Le calme était retombé, mais j'entendais les chuchotements sur mon passage. Je jetai un dernier regard en direction de Drago, qui ne m'avait pas quittée des yeux, jusqu'à ce que je passe la porte de la salle commune.

Je me dirigeai vers la salle de potions, espérant arriver suffisamment en avance pour m'isoler dans mon coin. Nous allions apprendre à concevoir la potion de ratatinage, et il était hors de question d'être dérangée par qui que ce soit.

La salle de classe était déjà ouverte. J'installai mes affaires sur une des tables du fond, et ouvris mon livre aux pages de ladite potion. Après une bonne demi-heure, la plupart des élèves étaient déjà installés, mais toujours pas de Drago. Non pas que son absence m'importait le moins du monde, mais il ne manquait jamais un cours de potions, trop content de montrer à tous qu'il était l'élève préféré du professeur Rogue.

Notre Maître des potions arriva enfin, et le silence gagna l'entièreté de la classe. Par chance, je me trouvais seule à ma table ; rien ne pourrait perturber la préparation de ma potion. Après une courte introduction, il nous invita à chercher les ingrédients nécessaires pour notre concoction. Il me fallait donc des chenilles, du jus de figue, des rates de rat, de la poudre jaune et des sangsues. La préparation n'avait rien de compliqué en soi, mais elle demandait beaucoup de rigueur. Je coupai à la perfection chacun des ingrédients demandés, et obtins chacune des couleurs précisées dans le manuel. Après une demi-heure à mijoter, j'obtins enfin la couleur verte tant recherchée. Pas peu fière de ma réussite, je me tournai vers les autres élèves qui n'avaient pas encore fini leur préparation. Le professeur Rogue s'approcha de ma table et jeta un coup d'œil rapide à ma préparation. Il en extraya quelques gouttes qu'il déposa sur le chaudron vide à l'autre bout de la table. Celui-ci se mit à rétrécir instantanément. Il semblait satisfait.