Chapitre 9

556 20 0
                                    


Alice entra dans son bureau en début d'après-midi, un sourire éclatant égayant son visage. Elle lança un tonitruant « Bonjour Victor ! » puis s'installa à son bureau et commença à trier son courrier. Elle ne remarqua pas la mine renfrognée de son greffier ni l'absence de sa réponse. Ce n'est qu'au troisième soupir appuyé de ce dernier qu'elle leva les yeux.

- Un souci Victor ?


Heureux d'avoir enfin capté l'attention de sa juge, Victor se précipita vers son bureau et prit place sur la chaise en face d'elle.

- Mais enfin Alice, vous étiez où ? Vous n'avez pas répondu à mes appels et vous êtes partie depuis 4 heures !

Surprise, Alice vérifia son portable et vit qu'elle avait des appels en absence et 2 messages.

- Oh, excusez-moi Victor, il est resté en silencieux depuis la visite chez les Richard.

- Mais ça fait 4 heures que vous êtes partie Alice ! Je m'inquiétais moi !

- Oh, fallait pas Victor ! Après la famille Richard, nous sommes allés voir le légiste, nous avons mangé puis nous sommes allés faire une course.

Victor répéta cette dernière phrase en l'imitant, ce qui fit rire Alice. Il reprit suspicieux :

- Vous faites des courses sur votre temps de travail vous, maintenant ?

- Bon, Victor, si vous cessez de bouder, je vous montre quelque chose. Mais vous ne criez pas hein !

- Ce n'est pas mon genre madame le juge !


Alice fit une moue sceptique puis avec un immense sourire, elle tendit sa main devant elle. A son annulaire, trônait un beau solitaire en or blanc. Un énorme cri de joie accueillit cette découverte et la jeune femme fit mine de se boucher les oreilles en grimaçant. Elle serra dans ses bras son greffier qui, après un moment euphorique, était venu la féliciter. Il l'assaillit de questions auxquelles elle répondit amusée.

Victor retourna à son bureau d'un pas léger en concluant :

- Pour une fois que Ravalec sert à quelque chose !


Alice opina doucement tandis que son visage reprenait son sérieux. Elle livra le fond de sa pensée au greffier :

- J'aimerais bien qu'il soit muté ailleurs, il devient franchement pénible. Bon, Victor, pourquoi vous avez cherché à me joindre ?

- L'assistante sociale, madame Albi, a rendez-vous avec vous à 14h45, soit dans dix minutes maintenant !

- Très bien. Je vais envoyer un message au commandant pour le prévenir, qu'il ne déboule pas sans frapper pendant l'entretien !

Victor observa sa collègue pianoter sur son portable le sourire aux lèvres. Il l'avait rarement vue aussi épanouie. Très heureux pour elle, il se replongea dans ses dossiers et l'affaire en cours. Dix minutes plus tard, il ouvrit à l'assistante sociale, une femme grisonnante, aux formes généreuses, le visage empreint d'une légère angoisse d'être convoquée dans le bureau d'un juge.

********************************************

Alice se dirigea d'un pas dynamique vers le bureau de Marquand. S'adossant au chambranle de la porte, elle observa son commandant, assis aux côtés de son lieutenant, tous deux plongés dans le travail : ils regardaient l'écran de l'ordinateur et ne l'avaient pas vue arriver. Un sourire narquois aux lèvres, elle dit d'un ton ironique :

Une vie mouvementéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant