Chapitre 1

1.1K 25 2
                                    


Emplie d'un doute qui ne l'avait plus quittée depuis l'audience, Alice gara sa voiture et resta quelques minutes au volant, moteur éteint, yeux fermés, s'efforçant de calmer les battements de son cœur... Elle devait oublier ce moment, cette journée. Elle devait chasser ces idées noires qui l'envahissaient depuis quelques temps et la faisaient douter de ses choix.

Elle soupira, pleinement consciente qu'elle n'arriverait à faire abstraction de ses pensées. Elle ouvrit la portière et marcha vers la porte de sa maison.

Des rires la cueillirent sitôt la porte ouverte et réchauffèrent instantanément son cœur. Elle monta doucement les escaliers et observa la scène, un sourire aux lèvres : Fred et les enfants, au milieu du salon, effectuaient des mouvements mêlant danse et yoga, se touchant parfois les mains en criant « Ninja » et en éclatant de rire. Alice ne comprenait rien à ce jeu mais se délectait de cette vision enchanteresse : son foyer, sa famille... son mari (ou presque !), ses enfants... Les soucis disparurent immédiatement et elle avança de quelques pas dans le salon, allant à leur encontre.

Ce fut Ada qui la vit en premier. Elle courut se jeter dans les bras d'Alice, suivie de près par Paul. Un câlin à trois acheva de réconforter la jeune femme qui se sentit de suite apaisée.

- Vous faisiez quoi tous les trois ?

- La danse des Ninjago ! Lui cria Paul en courant vers sa chambre avec Ada.

- Oh...

Ne cherchant pas à comprendre le sens de cette réplique, elle se dirigea vers Fred qui la prit dans ses bras.

- Comment va madame le procureur ?

- Mhhh... fatiguée...

Alice ponctua sa réponse d'un baiser furtif sur les lèvres de son compagnon et plongea ensuite le nez dans son cou, humant avec délice le parfum masculin. Elle resserra son emprise et se colla à lui. Elle sentit les deux bras de Fred l'encercler et la serrer encore plus fort, comment elle en avait envie à l'instant présent. Ils restèrent quelques minutes ainsi, sans bouger, profitant pleinement l'un de l'autre. Puis doucement, Alice se détacha de Fred.

- Les enfants ont mangé ?

- Oui. Ils t'attendaient pour te dire au revoir. Va t'asseoir, je te prépare un verre. J'ai comme l'impression que tu en as besoin ce soir.


Fred fronça les sourcils en l'entendant acquiescer en soupirant. Il sortit deux verres à pied, les remplit à moitié de vin et les apporta au salon, prenant place aux côtés de la jeune femme, sur le canapé. Il ravala sa question lorsqu'il entendit les enfants revenir dans le salon. Il les observa s'installer devant eux, l'œil vif et malicieux. Son regard croisa celui d'Alice et ils se redressèrent toute ouïe.

Après plusieurs coups d'œil et coups de coude d'Ada, Paul se leva et se lança :

- Alors voilà... Ada et moi, on a remarqué un truc. Un truc important.

Il s'interrompit, jeta un énième regard à sa sœur qui l'encouragea d'un hochement de tête léger et d'un sourire. Il se racla la gorge, tel un grand orateur et reprit d'une voix plus assurée.

- Alors, Ada et moi, on a remarqué que depuis l'enlèvement de maman, Pipou, il restait toujours avec nous. Il ne va presque plus dans son appartement. Alors on voulait savoir si tu t'installais pour toujours avec nous et si tu allais laisser ton appartement...

Devant le silence des deux adultes, le petit garçon ajouta, presque suppliant :

- Parce que nous, on t'aime fort Pipou et on aimerait bien former une vraie famille.

Une vie mouvementéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant