Chapitre 20

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Alice s'observa dans le miroir de la salle de bain. Elle se brossa longuement les cheveux puis les attacha pour dégager sa nuque. La déception ne la quittait pas. Le pincement au cœur qu'elle avait éprouvé à l'annonce de Kadiri l'étreignait depuis, la plongeant dans une profonde affliction qu'elle voulait à tout prix rompre.

Elle revit la scène tout en apposant sur ses lèvres un léger brillant.

L'excitation soudaine face à l'énervement de Kadiri avait immédiatement été remplacée par une énorme déception : un homme grand, mince, portant des vêtements noirs, un bonnet sur la tête... soit le plus commun des mortels. Au silence morbide qui avait suivi cette déclaration, le lieutenant, toujours enjoué, s'était écrié « on sait que c'est un homme maintenant ! »

Alice soupira et ajusta quelques mèches. Heureusement, à force de se creuser les méninges, ils avaient réussi à convoquer tous les suspects et témoins de l'enquête précédente. A eux d'être vigilants maintenant.

Mais en attendant le lendemain, ce soir, elle voulait tout oublier, s'évader, remplacer la mélancolie par le plaisir, encore et encore...

A cette pensée, elle frissonna et elle sentit la chair de poule envahir ses bras. Elle leva un coude et sentit sa peau : un bon bain, un gommage, une crème corporelle à la fragrance coco avaient suffit à déposer un léger parfum sur tout son corps.

Elle recula un peu pour se voir en entier, tira sur sa nuisette et se sourit, comme pour chasser les mauvaises ondes qui l'habitaient depuis ce début d'après-midi.

Enfin, elle sortit de la salle de bain. Elle vit son compagnon au lit, sur son portable, les lunettes sur le nez. Bon sang qu'il était sexy avec ! Elle referma la porte derrière elle, ce qui fit réagir Marquand :

- Enfin ! Je pensais que tu t'étais endormie dans ton b...

Il s'interrompit net et la regarda bouche bée de la tête aux pieds. Puis il revint à son point de départ pour mieux la détailler. Il réalisa alors que sa respiration s'était bloquée, qu'il étouffait et il se força à souffler lentement, calmement, ses battements de cœur résonnant de tout son être. Il l'observa une nouvelle fois : ses cheveux relevés dégageant sa nuque qu'il eut de suite envie d'embrasser. Il passa sa langue sur ses lèvres sèches et déglutit difficilement. Ses yeux suivirent les courbes féminines, s'attardant sur sa poitrine généreuse, comprimée dans un soutien gorge noir pigeonnant, le tout recouvert d'une nuisette noire transparente, dévoilant sa taille fine et s'arrêtant en haut de ses cuisses fuselées. Subjugué, il resta muet. Il se sentait incapable de parler, incapable de bouger. Son sexe pulsait, ses battements de cœur désordonnés martelaient sa poitrine. Il la vit s'approcher lentement, un sourire aux lèvres, le regard brûlant de désir.

Arrivée à sa hauteur, elle se pencha vers lui, lui offrant une vue imprenable sur ces deux seins rebondis qu'il rêvait de prendre en bouche. Doucement, elle retira ses lunettes qu'elle posa sur la table de nuit, puis elle lui enleva son portable. Lascivement, elle se mit à califourchon sur lui et gémit lorsque son sexe se posa sur le membre tendu de Fred, les deux barrières de coton n'évitant pas les sensations. Elle ancra son regard dans le sien, la bouche entrouverte puis s'amusa à frôler ses joues, son front, son nez de ses lèvres. Lorsque ces dernières se posèrent sur leurs jumelles masculines, ce fut le déclic pour le commandant qui retrouva l'usage de ses sens. Il serra ses mains contre la taille de la jeune femme et répondit plus fougueusement à son baiser. Sa langue joua un long moment avec la sienne, savourant tous deux cet instant.

Puis Fred grogna. Tout en l'embrassant, Alice ondulait contre son érection qui devenait de plus en plus douloureuse. Resserrant son étreinte, il la bascula sur le côté, tout en détachant ses lèvres des siennes. La dominant, il put enfin l'observer à sa guise. Il frôla la lingerie fine de ses doigts et murmura d'une voix rauque :

Une vie mouvementéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant