20. This is it

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         Je tremblais comme une folle en manque de drogue, et je n'arrêtais pas de jeter des coups d'œil dans le miroir mural. Je ne prête pas trop souvent attention à mon apparence mais là... UNE RIDE ! J'avais des rides, aux coins des yeux, des rides plutôt fines... Mais quand même j'en avais. C'est cela l'effet que ca fait d'avoir 34 ans ?? Je suis une vieille peau ne pus-je m'empêcher de penser. Une vieille rabougrie.

        Un coup puissant contre ma porte de chambre d'hôtel me fit revenir à moi. Je devais me dépêcher, la famille m'attendait dans le hall. Je ne pus m'empêcher de crier en jetant mes affaires sur l'inconnu, quand je reçus en pleins dans les yeux un filet d'eau froide...

« Hiiik ! Qui c'est qui à un pistolet à eau !!! Hurlais-je en clignant des yeux pour mieux voir mon agresseur.

_ Oh oh oh. »

        Ce grave rire de père noël me fit douter... Tito ou Jackie ? Quoi qu'il en soit j'allais avoir sa peau. Et ce n'était pas ce ridicule jouet pour enfant qui allait me faire abandonner la partie qui venait à peine de commencer. Je sortis ma valise, le cadeau (fictif) de l'année dernière, de la part de Michael pour mon anniversaire. Il faisait 1m de longueur. Assez dur à porter quand il était rempli d'eau. Mais... J'aimais ce pistolet à eau avec sa forme de Lance Roquette. Une fois l'engin chargé, j'arpentais les couloirs, bien consciente que j'étais ridicule. Et alors quoi ? Ce n'est pas parce que j'avais des rides que je ne pouvais plus m'amuser.

• • • • •

        Assis sur le lit, il regardait au loin et moi debout en face de lui, j'admirais ce torse que je voyais au travers du tissu. Soudainement il me serra tout contre lui, sa tête au creux de ma poitrine. Un peu gêné je ne disais rien, son souffle agité contre mes seins, c'était... Agréable. Mais je voyais bien que quelque chose n'allait pas. Je lui demandais ce qui le tracassait.

« N'as-tu... N'as-tu pas peur de moi ? »

        Je fus surprise par cette question. Moi ? Peur de lui ? Et je m'écartais un peu pour mieux le regarder.

« Je sais que je ne suis plus... Le même homme qu'auparavant, à tel point que certaine fois je n'ose plus me regarder dans une glace. »

        Mon cœur se serrait, je ne savais pas trop quoi dire pour le rassurer. Une fois, je me souviens, je voulais aller me laver… Chose normal. Alors que j’allais ouvrir j’entendais quelqu’un pleurer. J’ais du attendre un peu avant de comprendre qu’il s’agissait de Michael. Je ne comprenais pas ce qu’il se disait à lui-même, mais il était visiblement perdu. Puis il y a eu ce bruit de vitre cassé. J’entrais effrayé, j’étais face à mon homme, assis par terre, le poing ensanglanté, le miroir brisé …

        Maintenant ses propos qu’il venait de me dire, expliquais bon nombres de ses comportements. Je m'assis à côté de lui et posait ma tête contre son épaule.

« Que veux tu que je te dise... soupirais-je.

_ La reine des compliments saura-t-elle me dire ce qu'elle pense réellement de moi ?

_ Tu tiens vraiment à savoir ? »

        Il fit oui de la tête, je ne savais pas trop par où commencer. Je t'aime Michael, pourquoi ? Tu es un papa formidable. Je ne dirais jamais cette phrase par contre. J'inspirais un bon coup et je posai une main sur un pan de sa chemise entrouverte.

« C'est sur que tu as pris un peu d'âge... Mais bon, tout le monde vieillit, Non ? Sinon... La couleur de ta peau, on n'y peut rien, il me semble. Enfin... Continuais-je regrettant un peu plus mes paroles à chaque fois. Sinon j'ais du mal à croire que tu n'as fais que deux chirurgies pour ce nez, comme tu l’affirmais avant.

Blanc Comme Neige ᴹᶤᶜʰᵃᵉˡ ᴶᵃᶜᵏˢᵒᶰOù les histoires vivent. Découvrez maintenant