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Livaï se sentait mal. L'atmosphère étouffante de sa chambre l'angoissais. La maison était silencieuse. Plongée dans la pénombre. Tout le monde avait dû aller se reposer. Il descendit au salon, trouva Reiner qui dormait, couché sur un des canapés, les yeux clos, les bras croisés sur le torse. Ne faisant aucun bruit, il passa dans le couloir adjacent, menant ses pas vers le petit bureau où Mike jetait habituellement un œil sur les écrans de contrôles des différentes caméras qui se trouvaient sur le domaine.

Son cœur se serra. Encore une fois un précieux ami lui avait été enlevé. Toutes le personnes auxquelles il tenait finissaient tôt ou tard par l'abandonner. Ses pensées revinrent vers Mikasa. Dieu qu'il la désirait. S'il n'écoutait que son cœur, il irait la retrouver et la prendrait toute la nuit, la ferait sienne. Mais sa raison revenait à chaque fois au galop lui rappelant tout les cadavres qui s'amoncelaient autour de lui. Il ne voulait pas qu'il lui arrive malheur. Il voulait la voir heureuse même si cela devait être avec quelqu'un d'autre.

Lui-même se noyait dans ses propres contradictions. Il se mentait à lui-même. Jamais il n'accepterai de la savoir avec un autre. Car il la voulait pour lui. Exclusivement. Il ne voulait la partagé avec personne. Il serra les poings et rumina sa rage, beaucoup trop indécis sur ce qu'il voulait ou pas. Il devait être honnête, cela ne le rendrait pas heureux de savoir qu'elle pourrait appartenir à un autre que lui. Rien que l'idée lui hérissait le poil. Il la voulait à ses côtés.

Dans sa tête, un véritable duel faisait rage. Que devait il faire ? S'éloigner d'elle, au risque d'en perdre la raison ? Ou au contraire, céder à la tentation, et prendre le risque de la perdre, ce qui le ferait souffrir encore plus ?

Il était arrivé à la cuisine plongée dans la pénombre, après avoir jeter un œil sur les écrans de contrôle, tout avait l'air tranquille à l'extérieur. Mais il se méfiait. Après les événements qui avaient eu lieu, il n'était pas naïf au point de croire que cela était fini. Sieg devait préparer quelque chose dehors, mais quoi ?

Il s'assit à la table de la cuisine après avoir pris le temps de se faire un thé. Il en avait besoin pour se détendre et réfléchir à tout se qui se tourbillonnait dans sa tête. La pression de tout ce qui se passait avec le frère d'Eren, Mikasa, les cauchemars ou visions d'horreurs qu'il avait eu durant son inconscience... perdu dans ses pensées, il n'entendît pas la porte de la cuisine s'ouvrir sur une personne qui vint s'installer en face de lui.

Cette même personne claqua la main sur la table, ce qui fit sursauter Livaï.
- Non mais t'es pas bien toi ? Tu m'as fait peur ! T'es vraiment conne des fois, Hange putain !
- Qu'est-ce qui t'arrive le nain grincheux ? Lui dit elle sur un ton provocateur. Tu te rend comptes de l'énorme connerie que tu viens de faire avec Mikasa ?
- De quoi je me mêle quat'zieux ? C'est pas tes affaires, que je sache !
- Si ce sont mes affaires, quand la pauvre vient me voir totalement dévastée car tu la rejette. T'es vraiment un sombre crétin. De quoi tu as peur, abruti ?
- Je ne la rejette pas...
- A quelle réaction tu t'attendais en lui sortant ce que tu lui as dis ?
- Fais pas chier, Hange...
- Tu savais que le bras droit d'Eren avait flashé sur elle depuis pas mal de temps déjà ? Et qu'il lui aurait ouvert son cœur ?
- Tant mieux pour lui... en quoi ça me regarde ?
- Imagines que par dépit elle se rabatte sur ce second choix ?

A l'entente de ses mots, Livaï se raidit, tendu comme un arc, il alluma une cigarette et commença à la fumée. Son expression faciale indéchiffrable mais Hange n'était pas dupe pour elle qui le connaissait parfaitement. Son langage corporel ne faisait que hurler son désaccord face à cette idée qu'elle venait de lui mettre en tête.
- Écoute moi quat'zieux, Mikasa est assez intelligente pour comprendre que le mieux pour elle, est de ne pas se lier à moi. Alors si elle doit choisir quelqu'un que ce soit ce type ou un autre... ce n'est...pas mes affaires. Lâcha t'il pas convaincu lui même de ses propos.
- A te comporter comme un con qui laisse passer la chance de sa vie d'être heureux, c'est sûr, c'est ce qu'elle va faire... il ne te restera que tes yeux pour pleurer en l'imaginant chaque soir dans les bras de cet autre homme que toi... soupirant sous ses baisers...
- Tais toi Hange ! Lui cracha t'il sur un ton venimeux.
- Tremblante dans les bras de cet autre homme lorsqu'il lui fera l'amour... enchaîna t'elle, l'ignorant royalement.
- Putain, boucle là je t'ai dis ! Répéta t'il le ton de la voix encore plus dur, son regard devenu une fente menaçante.
- Et imagine ! Si elle lui donnait un enfant... l'enfant qui devrait être le tien ?

Les rivaux [ Rivamika ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant