Chapitre 20

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Nos appartements ne m'ont jamais paru aussi éloignés des salles centrales du palais. Mon seigneur me traine littéralement dans les couloirs, sous les regards moqueurs des gardes en faction. Une fois parvenus dans notre chambre, il me saisit par les cheveux et me jette brutalement par terre. Je me cogne la tête en chutant contre un barreau du lit et sens aussitôt le sang perler au travers de ma chevelure.

Terrorisée, je tente de me relever mais Loki m'ordonne brusquement :

- « Reste par terre. »

Les larmes me montent aux yeux. Je n'ai quand même pas commis un crime en allant voir une simple pièce de théâtre en compagnie de la mère de mon époux ! Je tente de supplier :

- « Loki, s'il-te-plait, ne me fait pas de mal. Il n'y a rien de grave... Pourquoi m'empêcher de sortir de cette chambre ? »

- « Je t'empêche de sortir lorsque tu es seule. Je ne peux pas supporter l'idée que tous les mâles du château rêvent de te posséder en te voyant sans moi. Nul autre que ton époux n'a le droit de rêver de ton corps. »

- « Mais enfin, j'étais avec ta mère, aucun homme ne m'a regardée ! »

Mon maître me jette un regard glacial :

- « Je t'ai déjà dit de ne pas utiliser cette excuse ! Tu m'as sciemment désobéi et ridiculisé devant toute la cour, sans aucun égard pour ma dignité de prince ! Je t'ai tout donné, Marie, tout. J'ai fait de toi une princesse d'Asgard. Tu as des robes, des bijoux, des servantes. Tu vis dans le luxe. Est-ce-là ta manière de me remercier ? »

Mon crane me fait toujours très mal et je crois entendre le flux de mon sang battre à l'intérieur de ma tête. Mais j'en ai assez de subir, je me relève péniblement, tant pis si mon seigneur doit me tuer :

- « Tout donné, Loki ? Mais je me moque d'être riche ou princesse d'Asgard ! Pourquoi ne pas parler plutôt de ce que tu m'as pris ? Tu m'as violée comme un objet le premier soir, constamment humiliée... Depuis que je suis ton épouse, tu ne me montres aucune tendresse, tu ne sais que me donner des ordres ! Jusqu'à me forcer à porter une laisse, comme un animal ! »

Je m'interromps quelques secondes pour reprendre mon souffle, puis d'un geste vif, arrache le collier de mon cou, le jette au sol avant de le piétiner :

- « Voilà ce que j'en fais, de ta laisse ! Je voulais juste un mari qui m'aime, moi ! Pas un maître qui me tyrannise ! »

Le silence s'abat soudain sur la chambre. Loki est stupéfait. Ecraser son signe est sûrement la plus grande offense que je pouvais lui faire.

Le temps s'arrête pour moi lorsque je vois ses yeux verts devenir noirs. Il me saisit à la gorge et me plaque contre le mur. Je me débats et cherche à aspirer un peu d'air mais son étreinte m'étouffe totalement. Plusieurs secondes s'écoulent et je sens la vie quitter peu à peu mon corps. Puis soudain il me relâche et me lance violemment sur le lit. Avant que j'aie pu faire un seul geste, il se jette sur moi, me retourne en enfouissant mon visage dans les draps de soie et déchire le haut de ma robe. Mes épaules sont totalement dénudées.

Instinctivement, je sens que quelque chose d'horrible va m'arriver. Tout à coup, je ressens une terrible brulure sur l'épaule gauche et pousse un hurlement. Mon maître plaque une main sur ma bouche pour me forcer à me taire. La douleur lancinante commence à peine à diminuer alors que Loki s'exclame d'un ton triomphant :

- « C'est dans ta chair que tu porteras ma marque, à présent. Celle-là, tu ne pourras jamais te l'enlever ! »

Je ne comprends même pas ce qu'il veut dire et me contente de le supplier d'arrêter. Mais il souhaite m'humilier jusqu'au bout. Alors qu'il me maintient toujours face au lit, il relève ma robe verte - celle-là même que j'avais mise en son honneur -, me force à ouvrir les jambes et me pénètre violemment. Il agrippe en même temps mes épaules de ses deux mains puissantes, enfonçant ses doigts dans ma chair meurtrie et brûlée. Il me possède ainsi pendant des instants interminables, alors que je ne cesse de pleurer en l'implorant de m'épargner. Lorsqu'il relâche enfin son étreinte, le sang coule de ma plaie béante et mes sanglots étouffent les mots que je voudrais prononcer. Je parviens seulement à émettre un chuchotement :

ANGE ET DÉMON, UNE LEGENDE D'ASGARDOù les histoires vivent. Découvrez maintenant