Chapitre 8

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Rentrons chez nous. Voilà une curieuse formulation. Rien n'est à moi en ce palais, même mon corps ne m'appartient pas. Le prince Loki marche silencieusement à mes côtés, il semble contrarié. Je tente de lui parler :

- « Je vous prie de me pardonner, monseigneur, pour les problèmes que je vous ai causés avec vos amis. Je ne sais pas pourquoi ils s'en sont pris à moi... Je n'ai rien compris à ce que m'a dit lady Sif ! »

Loki me jette un regard sur le côté, à la fois amusé et gêné :

- « Ne t'occupe pas de cela. Et ces rustres ne sont pas mes amis, ce sont ceux de mon frère. D'ailleurs, je n'ai aucun ami. »

Je réponds à voix basse :

- « Moi non plus. Mais je vous remercie d'être venu à mon aide. »

Nous sommes déjà arrivés à la chambre de mon maître. Il ouvre la porte pour nous laisser entrer, la referme et me plaque aussitôt contre le mur :

- « Cela m'a rendu fou de voir toute la journée des hommes entrain de te déshabiller du regard. »

- « J'ai détesté servir à ce banquet, monseigneur, et si certains hommes m'ont regardée, je n'en suis pas responsable. »

Loki accentue alors sa pression sur mon corps :

- « Bien sûr que si tu l'es. Tu es trop belle. Je devrais te faire exécuter pour ça. Fais-toi pardonner... »

A ces mots, il me saisit par la taille et me pousse sur son lit. Je cherche une échappatoire :

- « Monseigneur, s'il-vous-plaît, je suis très fatiguée... »

- « Silence. Obéis à ton maître. »

J'essaie encore de discuter :

- « Monseigneur, nous pourrions plutôt lire un livre ensemble... »

- « Vas-tu te taire ! »

J'insiste :

- « Et puis après en parler pour voir si nous comprenons la même chose... »

- « Marie, si tu continues, je vais être obligé d'occuper ta jolie bouche d'une façon fort intéressante pour moi qui à coup sûr t'empêchera de parler. Alors trêve de discussions ! »

Je ne suis pas sûre de bien comprendre ce à quoi le prince fait allusion mais je rougis néanmoins jusqu'à la racine des cheveux. Par prudence, je me tais.

- « Voilà qui est mieux », me dit-il, « vas-tu enfin m'obéir ? »

- « Non. »

Loki a retrouvé sa bonne humeur et me taquine :

- « Tant pis pour toi, je vais encore devoir t'attacher. De toutes façons, je sais que tu adores ça... »

- « Ce n'est pas vrai ! »

- « Bien sûr que si. On ne trompe pas le dieu du mensonge. »

Décidemment, je crois que j'ai perdu la partie et qu'il va falloir me laisser faire. Le prince, manifestement, n'a aucune envie de changer d'avis ! Il m'attache, toujours avec ses cordes infernales apparues par magie, puis déchire ma robe, avec les mains cette fois-ci :

- « Oh non, encore une ! Mais que dirai-je à Hans pour en avoir une - et plutôt trois - nouvelles ? »

- « C'est moi qui parlerai à cet idiot. Ne t'inquiète pas, tu auras tes robes. »

- « A ce train-là, il vaudrait mieux m'en faire livrer une vingtaine ! »

Loki sourit. Je crois que je l'amuse vraiment beaucoup. Il s'allonge sur moi puis soudain se met à caresser mes cheveux et mon visage. Jamais il ne m'avait touchée de cette façon. Ce geste provoque en moi une émotion intense, j'ai enfin la sensation d'être une femme, une personne et non un objet entre ses bras.

ANGE ET DÉMON, UNE LEGENDE D'ASGARDOù les histoires vivent. Découvrez maintenant