Chapitre 12

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J'en mourrais si je devais être la seule à aimer... Je suis en proie au doute. Après ce qui s'est passé dans la salle de bains, ma raison vacille : Le prince a-t-il des sentiments pour moi ou m'utilise-t-il simplement pour explorer toutes les facettes du plaisir que je peux lui donner ? Mon malaise est renforcé par la perspective de ce nouveau banquet qui s'approche dangereusement... Je n'ai nulle envie d'y servir, j'ai trop peur de croiser une nouvelle fois les compagnons de Thor ! Mon maître semble pensif également, comme s'il avait une décision difficile à prendre.

Soudain, Hans se présente une fois de plus chez le prince. Bien sûr, il vient réquisitionner ma présence au service du festin :

- « Monseigneur, je viens vous demander votre servante pour le banquet de demain. Ce sera une immense fête nécessitant le travail de tous les esclaves, il est si rare que le roi de Nidavellir nous rende visite ! »

Loki reste silencieux quelques secondes puis lui répond sèchement :

- « Il faudra te passer de Marie. Elle ne pourra servir à la fête puisqu'elle va m'y accompagner. »

Hans et moi échangeons un bref regard. Nous sommes aussi effarés l'un que l'autre :

- « Monseigneur, il est impossible qu'une esclave... »

- « Impossible, dis-tu ? Pourtant, ce sont mes ordres et je te conseille de t'y conformer. Tu peux disposer. »

Mon ancien maître se prosterne et quitte la pièce. Aussitôt, je tente d'intervenir :

- « Monseigneur, que venez-vous de décider ? Je suis votre servante, je ne puis assister à ce repas en votre compagnie ! Que diront les nobles asgardiens ? »

- « Ils diront ce qu'ils voudront. Et tu feras ce que je dirai. Est-ce-clair ? »

- « Oui, monseigneur, très clair. »

J'abandonne la partie, au moins pour l'instant. Le prince reprend alors :

- « Ce sera l'occasion pour toi de porter la robe et les bijoux que je t'ai offerts. Tu seras sans conteste la plus belle femme du royaume. »

J'ose répondre à voix basse :

- « Une femme ou un trophée à exhiber, monseigneur ? »

Loki s'approche de moi, me saisit par la taille, caresse mes hanches et murmure :

- « Peut-être un peu les deux. »

Ces paroles me plongent à nouveau dans l'incertitude mais je laisse mon maître m'embrasser à sa guise et me chuchoter à l'oreille :

- « Ta bouche est douce comme de la soie, Marie. J'en sais quelque chose maintenant d'ailleurs... »

Je deviens écarlate, balbutie une excuse pour aller chercher nos repas, me prosterne et quitte la pièce.

Arrivée aux cuisines du château, j'espère encore trouver un peu de sympathie auprès de mes anciennes compagnes, mais je dois vite déchanter. A l'évidence, Hans s'est déjà chargé de répandre la nouvelle des projets du prince et je ne croise que des regards hostiles. Irma ne m'adresse même pas la parole en posant sur la table le plateau de Loki - toujours aussi frugal - ainsi que le mien - beaucoup mieux garni ! J'ai le cœur serré en repartant les bras chargés. Pourquoi m'en vouloir autant alors que je ne fais que subir ce qui m'arrive ?

Le lendemain matin, après une nuit agitée à chercher en vain le sommeil, je dois me rendre à l'évidence : Mon maître, majestueux dans son costume vert et or de fête, n'a pas l'intention de changer d'avis quant à ma présence à ses côtés au festin du jour. Le banquet doit débuter aux alentours de midi pour se terminer tard dans la soirée. Je n'ai donc que peu de temps pour me préparer et aucune envie de le faire. Mais je sens le regard perçant de Loki posé sur moi et commence à m'apprêter au mieux.

ANGE ET DÉMON, UNE LEGENDE D'ASGARDOù les histoires vivent. Découvrez maintenant