Chapitre 13

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Avec une interminable lenteur, la fête continue à se dérouler sous mes yeux désabusés. Je suis le témoin involontaire d'un monde auquel je n'appartiens pas et que je ne peux comprendre.

J'ai conscience de l'émoi que suscite ma présence auprès du prince dans ce banquet et de la désapprobation quasi-générale. Aussi, lorsque Loki décide enfin de prendre congé, je pousse un soupir de soulagement. Nous regagnons sa chambre côte à côte, comme un vrai couple après une soirée de gala ! Pourtant, je ne suis qu'une esclave... Mais mon maître essaie de me rassurer :

- « Je suis fier de toi, Marie, tu étais non seulement la plus belle mais aussi d'une élégance hors pair. »

- « Merci, monseigneur, j'espère avoir été digne de vous... »

A l'évidence, Loki est d'humeur taquine, il me glisse à l'oreille :

- « Je te laisse utiliser la salle de bains la première, comme la dernière fois tu te souviens... »

Je ne peux m'empêcher de rougir mais obéis néanmoins. Sitôt entrée dans la pièce de toilette, je fais couler mon bain puis décide - par sécurité - de bloquer la porte. Je tente donc de tirer à cet effet le lourd meuble en bois abritant les serviettes, ce qui provoque malencontreusement un grincement strident sur le sol :

- « Tu as besoin d'aide ? »

La voix moqueuse de mon maître retentit soudain derrière moi ! Comment a-t-il pu entrer ?

- « Je... monseigneur, remettais ce meuble en place... »

- « Cesse donc de mentir ! Tu voulais juste m'empêcher de te rejoindre ! De quoi as-tu peur, ma belle ? »

Mon prince arrête alors de plaisanter et m'explique d'une voix douce :

- « Marie, tu ne dois pas avoir honte... Il n'y a rien d'humiliant pour une femme de donner du plaisir à l'homme qu'elle aime. »

Je reste silencieuse quelques secondes puis ose lui répondre :

- « Ceci est vrai, monseigneur, à condition que la femme en question ne soit pas le simple jouet sexuel de cet homme... »

- « Je t'ai déjà dit que tu n'es pas mon jouet ! »

- « Je ne sais pas ce que je suis exactement pour vous, monseigneur. »

Mon maître se lève alors et m'attire vers lui en chuchotant : « Laisse-moi te montrer... », mais je suis plus rapide, ouvre la porte et réussis à m'échapper de ce piège.

Pourtant, alors que je tente de quitter la chambre, je sens des mains puissantes me saisir par derrière aux hanches, tandis que le Loki de la salle de bains s'évapore littéralement dans un nuage vert fluorescent !

Le vrai prince me jette sans douceur sur son lit :

- « On n'échappe pas au dieu de la malice, ma beauté ! J'ai toujours un coup d'avance sur toi... »

J'essaie de le repousser, mais il me plaque les mains au-dessus de la tête, me maintenant fermement :

- « Où comptais-tu aller comme çà, Marie ? »

Je réponds vivement :

- « N'importe où, pourvu que vous n'y soyez pas ! »

Mon maître sourit :

- « Et que me reproches-tu ? »

- « Je ne suis rien pour vous ! Voilà ce que je vous reproche ! »

Le sourire de Loki s'élargit encore :

- « Tu es ma servante préférée, mon esclave favorite... Que veux-tu de plus ? »

ANGE ET DÉMON, UNE LEGENDE D'ASGARDOù les histoires vivent. Découvrez maintenant