FELESIA T.3 L'Ultime Condamnation

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D’un geste tendre et maîtrisé, Malia posa le corps de Messone sur le sol. Une larme perla le long de sa joue, suivie d’une autre, jusqu’à ce que la vampire ferme les paupières avec force pour retenir toutes celles qui s'apprêtaient à déferler sur son visage. À présent elle avait froid, ses veines se teintèrent d’une couleur mauve parcourant à une vitesse folle chaque parcelle de son corps endolori par le plus grand mal, la mort d’un être cher. 

Avec lenteur, Malia se redressa en inspirant profondément. Tout autour d’elle n’était qu’un bruit sourd, les pleurs ne l’atteignaient pas, la mise à mort du traqueur tombé sous les crocs de Jacke n’y faisaient rien non plus. Son corps était là, mais son esprit la quittait pour faire place au néant, pour ne plus rien ressentir et son Ultime en était capable. Il lui suffisait seulement de lui céder sa place totalement, sans la retenir ou même chercher à contrôler cette partie d’elle. Malia comprit seulement à cet instant qu’elle n’avait rien à contrôler, l’Ultime c’était elle, son corps, son esprit, c’était une perte de temps que de vouloir dissocier une partie de soi-même. Bonne ou mauvaise. 

Comme il était réjouissant de lâcher prise, de laisser son esprit se détacher de toutes émotions, sans avoir à maîtriser cette rage déferlante enfouie au plus profond de son être. Se sentir affranchir de toutes responsabilités où la seule chose qui comptait était ce qu’elle ressentait, ce qu’elle désirait et aujourd’hui, ce que Malia réclamait, était la vengeance. 

La vampire était prête pour assouvir sa vendetta, elle s’éloigna de ses amis sans prendre la peine de les regarder, en cet instant,  il n’y avait plus de place dans son cœur pour avoir la force de les écouter et alors qu’elle s’apprêtait à quitter définitivement cet endroit, des membres de la gardes royale suivis de Stanley et Alban firent leur entrée. À la droite du roi, se trouvait un homme aux longs cheveux d’ébène, son visage lui rappelait à s’y méprendre celui de son pire ennemi Stanley. C’est alors qu’elle comprit qu’il s’agissait d’Adrian, son regard était tout aussi perfide et malsain que celui de son frère. 

La colère qu’elle ressentait était comparable à un volcan en ébullition, pourtant, son corps restait aussi froid que le marbre, comme si aucune émotion ne parvenait à réchauffer son cœur. 

Malia tout comme ses amis se mirent en position de combat. Jason avait le sourire aux lèvres, il rêvait secrètement de pouvoir mettre fin aux jours de Stanley. Méline et Nina avaient les yeux rougis de haine, Dylan était dans le même état. Le regard de Jacke luisait d’un rouge phosphorescent, du sang dégoulinait de sa mâchoire aux crocs acérés et témoignait du combat acharné qu’il venait de mener, mais tout comme elle, il en voulait plus. 

— C’est un honneur pour moi de mettre fin à votre vie messieurs alors n’ayez pas peur, approchez ! 

Malia souriait, son regard aussi noir que les abysses, n’attendait qu’une seule chose, réduire en cendre chaque personne se trouvant sur son passage. 

— Malia, attendez ce n’est pas ce que vous croyez, lui dit Alban avec le même regard abyssal. 

— Ne me faites pas croire que votre présence n’est que pur hasard ! Ne vous méprenez pas mon roi, je ne suis pas l’une de vos pimbêches. 

Malia se déplaça à toute vitesse et mit sa main dans la cage thoracique d’un des gardes. Son attention se tourna de nouveau sur Alban. 

— Je suis comme vous, altesse, aussi puissante et imprévisible. Une Ultime, dit-elle en arrachant le cœur de sa victime. 

Une bataille générale commença où Malia et ses amis firent parler leur haine par les coups puissants portés sur les gardes. 

— Il suffit !