FELESIA T.3 L'Ultime Condamnation

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Messone se tenait fièrement face au roi. Les bras repliés contre son torse, il affichait un sourire satisfait presque vainqueur au grand monarque. Ce dernier était envahi d'incompréhension, et rares étaient les fois où Messone avait entrevu le roi dans une telle position ; à vrai dire il ne l'avait jamais vu ainsi. Se délectant de le voir désemparé de la sorte, le blond chercha une fois de plus à le contrarier pour son plus grand plaisir.

— Voyons Sir, vous devriez vous voir, vous êtes si pâle ! ajouta-t-il en pouffant de rire. 

Alban restait silencieux face à cet énième imprévu, mais en réalité son corps n'était plus qu'un tas de lave en ébullition prêt à jaillir et brûler quiconque sur son passage. Comment était-il possible qu'il soit encore en vie ! Il avait pourtant été très clair avec son ami et conseiller Stanley : une fois sa vengeance assouvie, Messone devait mourir une bonne fois pour toutes ! Mais son orgueil et son entêtement  lui portaient encore une fois défaut. Pourtant Stanley savait pertinemment qu'ils étaient en temps de guerre et le roi ne pouvait se permettre d'avoir comme ennemi cet homme dont la stratégie militaire n'était plus à prouver. C’était pour toutes ces raisons qu'il lui avait demandé d'en finir au plus vite avec lui, non pas qu'il en avait peur, puisque Alban ne craignait personne, seulement sa perte avait affaibli un grand nombre de vampires. Son retour allait faire de lui un survivant à toutes épreuves et redonner confiance à ses troupes, et cela Alban ne pouvait se le permettre. 

Alors qu'il allait s'avancer, son pied heurta le corps de Stanley jonché sur le sol. Sa rage contenue explosa et d'un puissant coup de pied, il envoya son corps valser à travers la pièce tel une vulgaire poupée de chiffon. S'il avait agit comme il lui en avait donné l'ordre, le monarque n'en serait pas là à gérer deux problèmes de taille en même temps ! 

Bien décidé à faire étalage de sa puissance, Alban revêtit un masque désinvolte et étira un sourire en coin comme il en avait l'habitude. 

— Alors Messone, votre retour parmi nous n'a pas été trop difficile ? Se retrouver transpercé par une lance en bois de sorbier a dû secouer votre âme, je me trompe ? 

L'intéressé perdit son sourire. Messone pouvait encore sentir le poison de sorbier envelopper son cœur d'une profonde noirceur et bien que plusieurs semaines s'étaient écoulées, des années seraient nécessaires pour se défaire de ses cauchemars. 

— Si vous voulez mon avis, je pense que le poison a dû atteindre votre esprit puisqu'il est totalement suicidaire de croire qu'à deux, vous puissiez me battre. 

— À deux ? rétorqua Messone sûr de lui. Pardonnez-moi Sir, mais vos informations sont erronées, ce château regorge de vampires qui aimeraient voir votre tête au bout d'une lance. N'est-ce pas mon ami ? 

Hermès s'avança accompagné de plusieurs de ses amis. Valets, domestiques, cuisiniers, tous avaient en commun cette lueur scintillante dans leur regard, celle de la vengeance. Hermès s'approcha de Malia encore sous le choc d'un tel revirement de situation, mais à peine avait-il avancé de quelques pas, qu'il sentit la colère, même pire, la rage s'émaner de sa jeune amie. Lorsque cette dernière releva son visage, Hermès recula, interdit, face à ses deux pupilles d'une noirceur sans fond. Messone posa une main sur l'épaule du brun, l'invitant à reculer derrière lui. Le blond savait que sa réapparition subite allait être pour Malia une épreuve des plus difficiles à contrôler. Le lien qui les unissait l'un à l'autre allait bien au-delà d'une simple amitié, lui-même ne savait expliquer l'attachement qu'il ressentait à son égard, il était comparable à l'amour qu'il restait pour sa sœur, un lien infaillible.
Seulement, le temps leur était compté, les soldats de la garde royale ne pourraient pas être retenus indéfiniment, le château était pour le moment contrôlé par de courageux vampires ayant rejoint leurs causes, mais ce stratagème n'allait pas tenir encore très longtemps, il fallait à tout prix qu'il réussisse à la résonner avant que leur plan s'écroule.