Le trajet jusque chez moi ne m'a jamais semblé aussi long. Je slalom entre les voitures, pressé de retrouver mon chez moi, loin de l'agitation de l'université.
Après mon passage aux toilettes, j'ai essayé tant bien que mal de me concentrer sur mes cours sans succès. Mes pensées étaient tournées vers Louis. Je sens qu'il me cache quelque chose, mais impossible de savoir quoi, et je refuse d'entamer une relation comme ça. Je compte bien profiter de notre cours de mercredi pour le faire parler.
Je ralentie l'allure pour éviter une voiture qui déboite sur ma droite.
Le garage de mon père grossis au fur et à mesure que j'avance, et je m'engage sur le parking. Je suis tellement habitué au flux de voiture devant le garage que je ne remarque pas de suite la Ford rouge devant chez moi.
Mon casque à la main, je m'apprête à monter les marches du perron quand une voix que je ne connais que trop bien m'interpelle.
-Elle !
Je ne me retourne pas, mais je m'arrête. Mon cœur se serre. Les images que j'ai essayé d'oublier me reviennent en mémoire.
-Helene, il faut qu'on parler !
Ferme les yeux. Respire.
-Je n'ai rien à te dire, Ryan.
-Moi si. Alors écoute moi, s'il te plait.
Je me retourne vers lui. Il est en bas des marches. Je n'ose pas le regarder. J'aime Ryan, du moins je l'ai aimé, et une part de moi continuera toujours à l'aimer, mais ce qu'il m'a fait... La douleur est encore présente quand mes yeux croisent les siens, rouges. Ça fait presque deux semaines, il n'a pas changé. Ses yeux marrons qui, il n'y a pas si longtemps m'envoutait, me font l'effet d'une douche froide.
J'ai l'impression d'être prise dans une tempête. Tellement d'émotion se bouscule dans ma tête. Amour, haine, envie, peur, désir, mépris. Comme le blanc et le noir mon cœur balance. Aucune place pour les nuances grises aujourd'hui.
-Je suis désolé.
-Si tu es venue pour t'excuser, alors tu peux repartir.
-Elle...
-Non, ça suffit. Tu as eu plusieurs semaines pour me parler. Ne crois pas que tu peux revenir me voir comme ça.
-Mais tu vas m'écouter ! Je t'ai laissé du temps pour que tu encaisse la nouvelle, je me suis forcé à ne pas venir te voir pour ne pas te faire encore plus de peine. Mais on doit avoir cette conversation, que ça te plaise ou non !
Je le regarde complétement abasourdit. Je sais Ryan colérique, et j'ai toujours évité les conflits avec lui, mais le ton qu'il vient d'employer avec moi me donne l'impression d'être une petite fille qui a fait une bêtise. Je me mords la joue pour éviter de m'écrouler devant lui.
Mon père sort du garage, Sam sur ses talons, ils ont dû entendre Ryan jusque dans l'atelier. D'un signe de tête, je lui fais signe de rester où il est.
-T'as cinq minutes.
-Merci. Tu... tu ne veux pas qu'on s'assoit ?
Je lui lance alors le regard le plus noir dont je suis capable, puis pose mon casque à côté de moi et m'assoit. Ryan prend place une marche en dessous, le regard rivé au sol. Il est nerveux, je le vois à sa manière de taper du pieds.
-Je suis désolé, la dernière chose que je voulais faire était de te blesser.
-Tu l'as déjà dit, et puis pour ça il aurait fallu y réfléchir avant.
-Ecoute-moi, s'il te plait ! se met-il à me supplier, en tapant sa tête sur ses mains jointes. Dès que tu as commencé à me parler de l'université, je savais qu'entre nous c'était fini, mais tu étais tellement excité à cette idée que je n'ai pas eu le courage de te dire ce que je ressentais.
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Ride until you fall in love ! [En Pause]
RomanceHelene, Elle de son surnom, vient des quartiers sud de Tucson, connues pour être mal fréquentés. Elle a réussi à rentrer à la fac, alors que ses amis du lycée se battent pour s'en sortir avec leurs jobs. Elle alterne entre les cours, son petit copai...