- Oh non !
L'exclamation déçue d'Ochako se fit entendre alors qu'Izuku lui fronçait dans le dos. Devant eux, le café dans lequel ils avaient prévu d'aller était portes et fenêtres closes. Un écriteau de bois indiquait aisément la fermeture de l'établissement.
- J'avais pas prévu cela, commença la jeune femme en se tournant vers Izuku, la mine déconfite. Tu étais déjà venu ici ?
Izuku secoua la tête, souriant face à l'implication d'Ochako.
- On reviendra, ne t'en fais pas ! lui dit-il.
- Oui ! Parce qu'il faut absolument que tu goûtes à l'une de leur tartelettes aux fruits ! Elles sont dé-li-cieuses ! Tu aimes les pâtisseries au fait ?
- Cela dépend desquelles mais en général, quand je commence, j'avoue que j'ai parfois du mal à arrêter !
Il sourit, la faisant rire à son tour. Après un nouveau coup d'œil vers le ciel, Izuku saisit entre ses doigts la main d'Ochako et avec son accord d'un petit hochement de tête, il l'entraîna à peine un peu plus loin, sur le porche d'un bâtiment. Ce dernier était suffisamment grand pour au moins les recouvrir et les protéger des gouttes de pluie qui tombent comme des furies sur le sol.
Avec le soleil de la veille et qui perdurait sur la matinée, Ochako s'est laissée avoir par le temps et a donc laissé son parapluie à la maison. Izuku a, lui aussi, les mains vides, si ce n'est celle de l'étudiante, qu'il n'a pas lâché, et qu'il ne compte pas lâcher de sitôt. Par ailleurs, Ochako ne bouge pas, n'a pas cherché non plus à ce défaire de son emprise.
- On ferait mieux d'attendre que cela se calme un peu, finit par dire Izuku en s'appuyant dos contre le béton de l'immeuble. On risque d'attraper la crève si on finit trempés comme des soupes !
Il tourne la tête vers elle, cherchant son approbation et lui envoie un sourire. Ochako reste coït, stoïque. Prononcer une phrase avec sujet, verbe et complément, était à cet instant, une tâche trop difficile pour son cerveau en pleine crise.
Elle ne fit rien lorsqu'Izuku se laissa glisser pour s'asseoir au sol. Elle le suit, toujours sans lâcher ses doigts. Leur chaleur détonnaient sur les siens, ensevelis par le froid. Ce contraste était plus qu'agréable à ses sens et bien qu'il ne s'agissait d'une paume, elle voulait la tenir encore bien longtemps.
Ils ne disaient aucun mot, restaient juste là, dans le silence. Assis l'un à côté de l'autre en tailleur, laissant alors leur genoux appuyés l'un sur l'autre, leurs mains emmêlées et leur sourires qui ne fânaient pas.
La pluie qui s'écoulait à un mètre d'eux à peine, formait un rideau d'eau qui les séparaient de la réalité. Comme enfermés dans une bulle qui n'appartenaient qu'à eux. Par ailleurs, le bruit des éclats de gouttes contre le gravier était à leurs oreilles, une mélodie qui ajoutait charme et romantisme à cette situation.
De ce son, une idée fleurie dans la tête d'Izuku, et à défaut de pouvoir imiter ces gens dans les films, il tenta tout de même sa chance au près d'Ochako. Décidé, il se releva, lâchant sa main. Dans une pirouette qui manqua de peu de le faire trébuché, de maladresse ou de manque de compétences, il tendit à nouveau ses doigts vers elle.
- M'accordez-vous cette danse ? demanda-t-il, tout de même peu sûr de lui.
- Ici, sans musique ?
Il haussa les épaules, la commissure de ses lèvres retroussées en un croissant malicieux, lui laissant le bénéfice du doute. Elle ne put cependant, retenir son sourire et, attrapant sa main, il la tira vers lui.
Sous le porte de cet immeuble qui les abritait du déluge, ignorant le froid qui continuait de leur frigorifier la peau sous les nombreuses couches de vêtements, il passa un bras autour de sa taille. Leurs phalanges eurent le loisir de se redécouvrir encore une fois et leur paumes de s'apprendre un peu plus. Celles d'Ochako étaient légèrement plus petite mais cela ne semblait pas les déranger. Au contraire, Izuku y trouvait un certain intérêt qui fit naître un énième sourire sur son visage.
Un visage tout aussi rouge que celui de sa partenaire, bien trop près selon sa conscience, mais encore bien trop loin du sien s'il écoutait les battements de son cœur qui s'affolaient et les palpitations des ailes de papillon dans son estomac. Ses yeux ne quittait pas les siens.
Cela lui était singulier. Il ne l'avait jamais dit, préférant parfois mentir sur l'état de sa vie amoureuse. Surtout à côté de celle de son colocataire et de son meilleur ami, qui ne cessaient de venter leur bonheur bien malgré eux.
Lui n'était jamais tombé amoureux. N'y trouvant pas le temps, pas l'intérêt. Peut-être était-ce simplement un prétexte pour se rassurer ? Il avait bien essayé pourtant mais cela n'était sans compter les rejets qu'il avait dû affronter. Il avait simplement lâché l'affaire par la suite.
Pourtant, à cet instant, alors qu'il laissait son corps balançait sur le son inaudible de leur respiration, de la pluie, il avait l'impression de s'être prit les pieds dans un filet, l'entraînant dans une chute dont il ne pourrait se relever.
Il s'en doutait bien. Izuku était en train de tomber, éperdument amoureux.
Il ne l'avait vu que deux fois, deux jours sur les quatorze qui s'étaient déroulés. Un compte à rebours qui s'était enclenché à la première bafouille d'Ochako. Et tout ce qui s'était suivit, jusqu'à se retrouver là, dans ses bras, à danser sur un rythme qui n'existait pas.
Prit d'un élan de courage, il se pencha en avant, de quelques centimètres seulement, qui lui suffirent pourtant, à réduire la distance entre leur deux bouches. Il s'arrêta tout près, lançant, muet, une question qui n'avait pas de réponse. D'un hochement de tête, Ochako ne prit même pas la peine de le laisser réagir, qu'elle avança à son tour, posant ses lèvres sur les siennes, lui volant ce baiser qu'il s'apprêtait à lui offrir.
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Bonjour ! Comment ça va ?
Premier bisou ! Ça ne va pas trop vite ? Je suis prise d'un doute là d'un coup...
Des bisous, Koala.
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Feuille d'automne [IzuOcha]
Teen FictionA l'approche de l'automne, cette saison où règnent pluie et feuilles d'or, Ochako Uraraka laissait la déprime annuelle s'emparer d'elle. Sans sa demi-sœur, qui faisait son maximum pour la sortir de son cocon d'idées noires, elle n'aurait jamais fait...