Feuille d'automne [IzuOcha]

Chapitre 11

Une tonalité résonna dans creux de son oreille. Une fois, deux fois, cinq fois. Et puis une seconde de silence avant que la voix de Mina ne fasse écho.

"T'es tombé.e sur ma messagerie ! Laisse-moi un message, je rappellerai sûrement plus tard !"

Ochako soupira, levant les yeux au ciel, la jambe tremblante. Refusant de s'arrêter là, elle répéta son action une bonne dizaine de fois, sans plus de résultats.

Alors, dans un pas en avant, elle alla appuyer sur la sonnette de l'appartement d'Hanta. Contrairement à sa sœur, ce dernier répondit immédiatement.

- C'est Ochako, expliqua-t-elle, je peux entrer ?

- Heu... Oui. Je t'ouvre.

Un long bruit strident retentit, lui signalant l'ouverture de la porte du hall d'entrée. Au quatre à quatre, elle grimpa les trois étages qui la séparait de l'appartement d'Hanta. Elle n'était venue qu'une seule fois ici, traînée par Mina l'année passée. En temps normal, c'était plutôt lui qui faisait le déplacement vers leur demeure.

Et puis, Ochako ne se considérait pas vraiment comme proche de son beau-frère. Mina avait beau être éperdument amoureuse de lui, en parler à toute heure, Ochako n'avait que peu de fois eut l'occasion de se retrouver seule avec Hanta.

Excepté une fois peut-être, lors d'un été passé à quatre. Elle était encore avec son ex et avait moins eut l'impression d'être la cinquième roue du carrosse. À quatre, ils avaient prit une semaine de vacances dans les Landes, dans un camping au bord de la côte Atlantique. Un soir, alors que le groupe s'était fendu en deux, Ochako s'était retrouvé à faire une partie du chemin avec Hanta. Ils avaient discuté, d'un peu tout et n'importe quoi. Mais surtout de séries et de jeux vidéos qui venaient de sortir et qui les intéressaient à tout les deux.

Elle avait aussi fait de son mieux pour grappiller des informations sur sa relation avec Mina, à l'époque toute neuve. Il fallait croire qu'elle se trouvait encore au lycée, en première, lorsque sa sœur lui a présenté son copain. Elle se souvient parfaitement de ce qu'il avait répondu. Il avait parlé de Mina comme si elle était la huitième merveille du monde et dans son cœur de fleure bleue, Ochako l'avait trouvé attendrissant.

Mais cet été mis de côté, ils n'avaient jamais vraiment discutés, préférant faire leur vie de leur côté, avec Mina comme seul point de connexion.

Revenue dans le couloir du troisième étage, Ochako ralentit le rythme, cherchant en coup d'œil ce qui pourrait être la porte de son beau-frère. Elle n'eut pas à chercher longtemps. En effet, au fond sur la droite, un rayon de lumière s'échappait dans le couloir, provenant d'une porte entrouverte. Prudemment, elle s'avança vers cette dernière et frappa contre le bois.

Le visage d'Hanta lui apparut alors soudainement, tout sourire et il l'invita à entrer. Au fond de lui, il ne pouvait retenir sa surprise de la voir entrer ici toute seule et de surcroît, de son plein gré.

- Tu veux quelque chose à boire ? propose-t-il alors qu'elle restait toute droite au milieu du salon sans vraiment savoir quoi faire.

- Non merci. Je suis désolée de débarquer sans prévenir, mais j'ai comme qui dirait un problème et il se peut que tu sois concerné.

Il fronça les sourcils et elle se mordit l'intérieur de la joue. Ochako avait décidé de la jouer franche dès le début. Peinant à croire qu'il se trouvait face à elle alors que Mina lui avait affirmé qu'il était avec elle avait un côté bien trop surréaliste.

Hanta prit place sur le canapé, tout ouïe, et Ochako fit de même, se plaçant tout de même tout au bord du meuble par peur de prendre trop de place. L'attention d'Hanta bien capté, elle expliqua alors sa surprise, son soi-disant weekend en amoureux avec Mina et le silence de cette dernière. La première chose qu'il trouva à y répondre eut l'effet d'un coup de vent glacial dans le cœur d'Ochako :

- Mina ne m'a jamais proposé de weekend, ni pour cette semaine, la semaine prochaine et celle après encore. En fait, j'ai plutôt eut l'impression qu'elle me fuyait ces derniers temps. Et lorsque je lui demandais si c'était le cas, elle trouvait un bon moyen de changer de sujet.

Ochako réfléchissait à toute allure. Qu'est-ce qu'il prenait à Mina pour agir ainsi ? Et surtout, si elle n'était pas chez elle, ni chez Hanta, où était-elle maintenant ? Poser cette question à son beau-frère fit planer dans les airs, un silence de plomb.

- On appelle la police ? demanda la jeune femme d'une voix blanche.

- Rappelle-là d'abord, répondit Hanta en posant ses mains sur ses épaules, tentant tout de même de maîtriser ses tremblements à lui. Elle t'a dit qu'elle partait en week-end, alors si elle croit te mentir encore, tu peux lui demander quand est-ce qu'elle rentre. Si c'est dans longtemps, on trouvera un stratagème.

- Mais moi j'ai pas envie de l'attendre en me rongeant les nerfs ! Je ne sais pas où elle est, ni ce qu'elle fait vraiment !

Un nouveau silence, plus inquiétant encore que le précédent. Ochako saisit son téléphone, le déverrouilla et tenta une nouvelle fois de contacter sa demi-soeur, en espérant encore qu'elle réponde pour lui dire qu'au moins, tout va bien.

Mais comme sa précédente tentative, personne ne décrocha au bout du fils, et la voix mécanique du répondeur flottant un temps.

A son tour, Hanta voulut appeler. Il était encore moins certain qu'elle décroche, puisqu'elle cherchait à l'éviter depuis plus d'une semaine mais il n'allait pas rester les bras croisés.

Seulement, à peine son écran allumé, une vibration prononcé lui fit froncer les sourcils. Le nom affiché sur l'appareil, encore plus.

Spontanément, il le montra à Ochako, qui écarquilla les yeux, la bouche entrouverte.

- Elle t'appelle ! Décroche !

La tête pleine de questions, Hanta appuya sur le téléphone vert et porta son mobile contre son oreille.

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Bonjour ! Comment ça va ? Dans deux jours c'est Noël ! Je suis très impatiente, et vous ?

Ambiance tendue aujourd'hui ! Il fallait un peu d'action non ? xD

Des bisous, Koala.