Chapitre 15

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Les mains serrées entre elle, Ochako regarde par delà la fenêtre sale du TGV. Partie ce matin-même avec Mina en direction d'une ville voisine, elle avait accepté d'accompagner sa demi-soeur pour son deuxième rendez-vous médical.

Mina lui avait confié qu'elle avait préféré choisir un établissement assez éloigné, pour ne pas risquer d'y croiser quelqu'un de leur entourage.

Depuis l'annonce de sa grossesse, pas grand-chose n'avait changé entre elle. Leur quotidien avait repris le court du temps comme si aucune nouvelle ne s'était immiscée dans leur vie. A quelques exceptions près. Mina ressentait plus souvent des nausées lui prendre sans prévenir. Ochako l'aidait dès qu'elle le pouvait.

Un soir, l'étudiante avait proposé d'en parler à Hanta, toujours pas informé sur la situation délicate de sa copine et qui, de ce fait, ne cessait de lui envoyer des messages pour en savoir plus. A la proposition d'Ochako, Mina s'était tendue et l'avait repoussé. Ne préférant pas rajouter de l'huile sur le feu, sa sœur l'avait écouté et s'était éclipsée quelques temps.

Le temps en réalité, de son rendez-vous avec Izuku, dont la compagnie, leur promenade au parc et la dégustation de ces crèmes de délice avaient finit de l'apaiser.

A son retour à l'appartement, Mina s'était endormie sur le canapé, un plaid sur les épaules, un mouchoir traînant au sol et la télévision diffusant un programme des plus ennuyeux.

Éteignant d'abord la voix et les images de ces gens incapables de se mêler d'autre chose que la vie de leur voisin, Ochako nettoya la pièce au mieux qu'elle le pu et, un livre ouvert sur ses genoux, avait attendu son réveil sans un bruit. Au final, elle est restée tard dans la nuit sur le fauteuil et, réveillée par une envie d'aller aux toilettes, avait reprit le chemin de sa chambre.

Le lendemain, alors qu'elle ouvrait les yeux à nouveau des suites d'un rêve des plus affolant, Mina lui avait demandé de l'accompagner à l'hôpital. Chose qu'Ochako avait accepté sans hésitation.

Depuis, elles étaient toutes les deux assises l'une à côté de l'autre, Ochako triturant ses doigts à faire des nœuds dans ses phalanges et Mina gardait sur le visage, un air grave. Alors que le train passait à côté d'un champs de tournesol à une vitesse folle, Mina se dit qu'elle devait des excuses à sa demi-soeur, consciente qu'elle n'avait pas été des plus tendre avec elle la veille.

- Je m'excuse de t'avoir repoussé hier. Quand tu as voulu m'aider.

Se tournant vers elle, Ochako sourit, usant de toutes ses capacités pour lui faire comprendre que cela n'avait plus d'importance. Pourtant, malgré ses bonnes ondes et sa main qui s'était posée en catimini sur la sienne, Mina enchaîna :

- J'ai peur de comment pourrait réagir Hanta s'il apprenait pour le bébé. Il serait tellement content de le savoir. Mais si je lui dis ça sans le prévenir que je ne compte pas le garder... Je ne sais pas.

- Tu n'as pas envie de lui dire ? lui demanda Ochako d'un ton calme, serrant ses doigts un peu plus forts dans sa main.

- Si, je ne veux pas lui cacher des choses, surtout pas ça. Mais je ne peux m'empêcher de me dire qu'il va être extrêmement déçu de ma décision.

- Pourquoi est-ce qu'il devrait l'être ? Ce n'est pas lui qui porte ce bébé. Ce n'est pas lui qui va passer des mois à le porter, sans que ce soit de tout repos. C'est toi.

Mina relève la tête vers Ochako, fronçant les sourcils. L'étudiante poursuivit :

- Et puis, s'il est incapable de prendre en compte ton état, ton besoin et ta santé alors c'est que c'est juste un con. Si tu n'es pas prête à être maman, tu n'as pas à te forcer.

Il n'y eut pas de bruit pendant une minute. Seuls les grincements des roues du train sur les rails, les discussions sonores des autres passagers au fond du wagon. Puis, Mina soupira doucement.

- Tu as raison. Je n'aime pas cet enfant. Je ne veux pas lui faire subir une vie de merde parce que je serai incapable de l'aimer comme il le faudrait. Je vais aller au bout, finir les rendez-vous avec le gynécologue et tout le bazar. Je veux que tout s'arrête au plus vite et reprendre le cours des choses comme avant.

- Et Hanta ?

- Je lui en parlerai quand il n'y aura plus le bébé. J'ai pas envie de stresser davantage pour l'instant. Et puis, je sais que tu es là alors c'est suffisant.

Mina sourit, vite imitée par Ochako et lui ouvrit les bras. Sur la tablette accrochée au siège devant elle, son téléphone émit une vibration prononcée avant de retourner au silence. Elle sourit, connaissant déjà l'envoyeur du message. Cependant, sa demi-soeur ne lui répondra que plus tard, car le train arrivant en gare ne lui en laissa pas le temps.

Dans cette ville plus grande, également plus animée que celle dans laquelle elles habitaient, les deux jeunes femmes marchaient côte à côte. Elles se dirigeaient d'abord en bus, puis à pied, vers la clinique qui longeait l'une des extrémités de la ville.

Faite de blanc et de bleu décoratif, le complexe hospitalier regroupait toutes branches. Urgences, cliniques dentaire, kinésithérapeutes, des bureaux de médecins généralistes et une maternité. Ce fut dans cette branche-ci que s'engagea Mina, suivit toujours, d'Ochako.

Les couloirs au sol tapissé pour ne pas faire de bruits étaient grands, trop long. Parfois, elles croisaient un professionnel vêtu d'une blouse blanche et d'un badge.

À l'accueil, Ochako resta en peu en retrait, sortant son téléphone de sa poche tandis que sa sœur signalait son rendez-vous. Sur l'écran de l'objet, s'affichait un message d'Izuku. Elle sourit avant d'être coupée par Mina qui passa devant elle, marchant droit vers la salle d'attente.

Toutes deux assises sur des chaises en plastique, en face d'une patiente enceinte et des affiches colorées postées au mur, Ochako se pencha sur sa droite pour demander :

- Ça va aller ?

Mina hocha la tête, un léger sourire aux lèvres. Bien qu'elle souhaitait de tout cœur que celui-ci soit des plus naturel, elle ne put retenir son air crispé.

•••••••••

Bonjour ! Comment allez-vous ?

Petit chapitre transitoire cette semaine donc j'ai pas grand chose à dire. J'ai toujours de l'avance et j'en suis contente ^^ Le prochain chapitre d'ailleurs sera je pense, médicalement intéressant. Parce que oui, je ne peux pas évoquer un sujet et ne pas le développer xD 

Passez une bonne journée ! 

Des bisous, Koala.

Des bisous, Koala

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Feuille d'automne [IzuOcha]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant