Chapitre 4♟

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La clarté d'un nouveau matin submergea mon champ de vision lorsque je poussai doucement les volets, afin de laisser pénétrer l'éclat de la luminosité dans la pièce.

De nouveau, un temps pas si catastrophique semblait s'annoncer, il fallait en profiter car généralement les jours non teintés de gris demeuraient rares en cette période de l'année. Pour autant, le froid n'avait pas l'air de beaucoup vouloir s'éclipser et je refermai rapidement ma fenêtre en frissonnant légèrement.

Une corvée de nettoyage et une agréable tasse de thé plus tard, je me résolu à aller m'apprêter et faire un effort en vue de ma rencontre avec Benny Watts.

Une note de stress, mêlé à une touche d'appréhension se faisait ressentir en mon for intérieur et un nœud invisible commençait à me serrer le cœur. J'essayais de chasser ses mauvaises ondes tout en coiffant ma crinière bouclée, s'achevant tout juste au-dessus de ma poitrine.

" Ressaisis-toi voyons ! Ce n'est nullement comme si c'était important alors détend toi." m'ordonnais-je silencieusement.

En me préparant, j'observais ce à quoi les gens faisaient face en m'observant. Je n'avais aucunement prêté grande attention à mon apparence, depuis je ne savais combien de temps.

J'appréciais ma chevelure ébène, que je devais à ma famille du côté de mon père et plus précisément à ma grand mère, de qui j'étais proche avant son décès, alors que j'avais à peine une dizaine d'années.

Je n'étais pas particulièrement fan de mon visage ovale aux joues rebondis. On aurait dit que la puberté avait catégoriquement refusé de faire disparaître tous mes traits de petite fille.

Je possédais des sourcils bien fournis sans pour autant qu'ils soient touffus et des yeux marron.

Je détestais mon nez que je trouvais trop imposant à mon goût, bien que ceux à qui je l'ai avoué m'aient assuré le contraire.

Ce que je haïssais au-delà de tout, restait mes cicatrices qui s'étaient imposées sur mon corps à vie.

Je cachais la plus visible à l'aide de mes vêtements et parfois de mes cheveux, ou bien des deux à la fois. Celle-ci partait de ma clavicule droite jusqu'au creux de mon bras situé du même côté.

La moins voyante, se trouvait au niveau du coin externe de ma joue gauche, proche de mon oreille.

Je m'arrachai brusquement à mes pensées, quand je me rendis compte que si je n'accélérais pas un peu plus la cadence, j'allais finir par me retrouver en retard.

J'avais déjà enfilé ma tenue, j'achevai le tout par ma touche de maquillage habituelle, avant de saisir ma paire de chaussures rouge sombre favorite et de les revêtir.

Je descendis les escaliers le plus silencieusement possible, j'espérais rester discrète pour pouvoir sortir en toute tranquillité et éviter une confrontation ou une pluie de questions auxquelles, je n'avais aucunement envie de répondre.

Mon espoir s'envola à la seconde ou le regard de ma mère se posa sur moi et, par conséquent, mon accoutrement également. N'ayant aucunement envie de m'attarder, j'optai pour ma botte secrète qui se résumait en trois mots :

prendre la fuite.

-Je dois y aller, je suis pressée, ne t'inquiète pas il y a aucun problème, débitais-je, tout en ajustant mon sac sur mon épaule d'une main et en ouvrant la porte de l'autre.

Elle n'eut pas un instant pour en placer une et après réflexion, je revins précipitamment sur mes pas et en passant ma tête par l'embrassure de l'entrée, lui cria ;

Échecs et Romance ➡ (Benny Watts)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant