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Elle plie ses genoux et éclate en sanglots. Il n'arrive pas à parler, pour dire quoi déjà ? Il voit rouge, sa vision devient flou. Mais son coeur est dans le pire des états. Il marche et sort du hangar en se dirigeant vers la porte de la sortie.

Elle sent ses pas s'éloigner. Elle ne veut pas le voir, il fallait qu'elle lui dise qui est-elle pour qu'après il ne regrette pas. C'est la bonne décision, il lui faut une femme pas comme elle. Il marche mais sa tête tourne.

C'est comme si elle se divise en deux à chaque pas. Il sort de la maison et appelle ses hommes, il ne peut pas marcher. Ses pieds sont lourds. C'est donc ça qu'elle a traversé ? 12ans mariée ? Ce n'est pas possible. Si c'était une autre pas elle, il sait qu'elle perdra toute innocence.

Il ne sait pas quoi faire. Elle a besoin de quelqu'un dans sa vie, elle a besoin d'un épaule. D'un amour pur, sur lequel elle peut compter. Mais est-ce que lui peut donner cet amour à Fatima ? Il n'a jamais pensé à cela. Mais cette question lui trotine trop la tête.

Il se souvient de la première fois, le jour où elle a payé sa soit disant dette. Généreuse en plus, elle a le droit d'être heureuse, d'être aimée et entourée des personnes qui l'aiment cette fois ci. Mais Mamie l'aimera t-elle ? C'est la première question qu'il se pose.

Fatima est toujours entrain de pleurer la tête baissée, elle ne sait même pas où il est parti. Asmah sort en ce moment du salon pour sortir chez une amie à elle, elle regarde sous le hangar et voit Fatima entrain de pleurer. Elle sourit et se dirige vers elle.

Asmah : hah le petit au boss a fuit hein ? Il s'est rendu compte de qui tu es ou bien ? Je croyais qu'il allait t'accepter mais bon.

Elle dit ces paroles en partant. Fatima ne la regarde même pas, elle s'arrête de pleurer petit à petit avant de prendre le plateau et de rentrer dans le salon. Elle le dépose sur la table à manger et se dirige vers sa chambre.

La nuit venue, Haidar est assis dans son salon. Il ne fait que penser à la vie que Fatima a mené et il sait très bien que même dans cette maison elle n'est pas autant acceptée. Il soupire et se retourne au même moment où la porte du salon s'ouvre.

Il n'a pas besoin de regarder car il sait qui c'est, Mamie. Il a empêché à tout être de la maison d'entrer dans sa part sauf Mamie. Même ses frères n'ont pas ce droit. Elle entre avec le salam et un plateau de nourriture.

Il se lève et prend le plateau de ses mains en souriant. Il porte le djellaba avec lequel il a prié.

Haidar : Mamie, vous aurai dû m'appeler j'allais descendre.

Mamie : il fallait qu'on parle n'est-ce pas ? Et te connaissant tu n'allais pas parler en bas, c'est pour cela que j'ai demandé à ce qu'on me prépare ton repas sur le plateau.

Il caresse le derrière de sa tête en souriant. Il se demande comment elle sait qu'il veut qu'ils parlent ?

Haidar : Mamie ?

Elle s'assoit sur un des salons et le regarde. Il s'assoit et pose sa tête sur les genoux de sa mère. Peu importe nos âges, nous resterons toujours les bébés de nos mamans. Longue vie et santé de fer mamans.

Mamie : je t'écoute mon fils !

Haidar : Mamie on m'a donné une épouse.

Mamie sourit avec toutes ses dents, son rêve va donc se réaliser. Le rêve de voir ses petits enfants du côté de Haidar. Elle veut que tout ses trois enfants se marient. C'est tout ce qu'elle a au monde.

Mamie : et ? C'est la fille de qui ?

Haidar : vous vous souvenez de l'homme qui a payé l'argent de votre opération il y'a de cela des années ?

Visage cachéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant