Ti chat

Chapitre 14

Nota bene : Il y a de nombreux petits passages en créole dans ce chapitre, pour des facilités de lecture la traduction suivra immédiatement entre parenthèse en italique et souligné.

Le corps de Severus retomba lourdement dans son fauteuil. Il demeurait apathique un long moment. C'était à se demander si son muscle cardiaque fonctionnait réellement. Sa respiration était calme et son regard perdu au loin. Sa vision s'entrecoupait dans un clair-obscur régulier. C'étaient juste ces yeux qui papillonnaient sans qu'il ne s'en rende réellement compte. La fatigue le terrassait. Il n'avait pas encore tant récupéré que ça finalement. Il s'endormit bel et bien comme cela.

Quand il se réveilla sa nuque le lançait. Hurlant de la torture de la nuit. Il fit rouler son cou dans l'espoir de le soulager un tant soit peu. Il espérait en tout cas. Il finit de se redresser mais son corps ayant subi le même mal lui fit clairement comprendre de se calmer sur le champ. Les jeunes diraient vulgairement que je suis fracassé. Je suis fracassé. Il pinça l'arrête de son nez. C'était quoi ces pensées de bon matin de travers ? La question resta en suspens. Son corps s'élançait malgré ces raideurs vers sa salle de bain. Abandonnant lâchement l'interrogation sur les coussins.

Il prit évidemment une longue douche où il s'étira comme un chat. Faisant durer même en déversant shampoing et lotion démêlante sur sa tête. Ces doigts émulsionnèrent avec soin les liquides qu'il laissa glisser sur ces longueurs. De même, ces mains prirent leur temps sur son crâne avant de finalement glisser sur sa nuque jusqu'à retomber mollement le long de son corps. Son visage partie en direction du plafond, les paupières closes, soumis à la volonté du jet du pommeau qui remplissait allègrement son rôle en inondant tout ce qu'il pouvait.

Severus eut le bon sens d'attendre de redresser le cou avant de soupirer. Il rabattit ces cheveux sur une de ces épaules et finis de se nettoyer le corps. Faisant glisser sa masse capillaire d'une épaule à l'autre pour pouvoir les frotter correctement au passage. Puis il se détendit de nouveau sous la pression de l'eau.

Il se rappela à l'ordre très vite cependant. Il n'était pas particulièrement en avance pour se permettre de faire cela. Il avait encore à faire avant d'aller enseigner. Il enjamba aussitôt l'émail qui le retenait prisonnier. De longues trainées d'eau coulaient le long de son dos dans le mouvement sans qu'il ne s'en préoccupe. Son attention se portait déjà sur sa tenue et ce qu'il décidait de prioriser. En un tour de baguette, décision et cheveux partiellement secs, il passait déjà à l'habillage.

Il vérifia de nouveau l'heure. Anxieux ? Il ne se posa pas la question et passa devant la table de son salon, qu'il prit quand même le temps d'observer un instant avant de traverser jusqu'à son bureau. Là aussi il fit une halte mais pour récupérer son nécessaire pour passer une journée de travail correct. Ces idées étaient encore entre son plan et les différents objets qui trainaient sur la table de son salon.

Sa classe l'accueillit dans un silence glacé. Le calme avant la tempête. Sur le moment, ce n'était pas particulièrement dérangeant. Assez apaisant même. Le contraste avec le feu qui montait progressivement à l'idée de ce qui allait se passer lui faisait un bien fou. Evidemment il ne l'avouerait pas. Le personnage étant ce qu'il est...

Il posa son nécessaire sur son bureau et sillonna les allées de pupitres. Il prit le temps de les inspecter un par un. Vérifié qu'il ne présentait rien de suspect. Puis il fit léviter à chaque poste les outils obligatoires pour la joyeuseté qui attendait ces élèves. Les positionnant même dans un ordre précis pour tenter, tenter, de les aiguiller. Refaisant un tour méticuleux pour être sûr de ne pas avoir fait d'erreur.

Il se positionna par la suite à son bureau. Sortit plumes et encriers de ses tiroirs, puis déroula ces différents parchemins. Il gratta la surface irrégulière en attendant le brouha habituel des écoliers pas souvent en quête de savoir.