Chapitre 7

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              Et là, ce fut la panique. Je ne compris plus rien à ce qu'il se passait. Un bourdonnement envahit ma tête si bien que je ne pouvais plus penser correctement. Lana me tirait par le bras en me suppliant de venir me cacher quelque part pour qu'ils ne me trouvent pas et une dispute éclatait entre mon oncle et ses deux collègues mais je ne réagissais toujours pas. Ce n'est qu'au bout de quelques minutes que les voix des Raions cessèrent ainsi que ce bourdonnement insupportable. Ma cousine tentait toujours de m'entraîner vers sa chambre mais cette fois ci, j'avais suffisamment repris mes esprits pour réfléchir de manière sensée.

« Lana ! Arrête ! Ça ne sert à rien d'essayer de me cacher, il me trouveront dans tous les cas et cela ne me rendra que plus suspecte encore !

- Mais je ne vais pas les laisser t'emmener en prison, Luna ! Ils sont ridicules ! Il savent très bien que ce ne peut pas être toi !

- Non Lana, répondis-je calmement, ils ont toutes les raisons de penser que c'est moi ou, en tout cas, lié à moi. Tu ne trouve pas ça bizarre que j'arrive sur l'île pile au moment où il y a toutes ces révélations ? Sachant qu'il est déjà étrange que mon père ait quitté l'île avant ma naissance et ne m'ait jamais parlé de mes origines.

- L'espion était déjà sur l'île avant ton arrivée !

- Mais pas depuis si longtemps que ça ! Ça doit faire deux mois tout au plus, ce n'est pas tant que ça quand on y pense ! De toute façon peu importe dans tout les cas je ne vais pas me cacher donc autant se faire à cette idée. Ils verront vite que ce n'est pas moi l'espion et tout s'arrangera tu verras.

- Tu... »

Lana ne termina pas sa phrase car on venait d'entendre les Raions se lever de leurs chaises et ils s'avançaient déjà vers les escaliers, Fanilo en tête. Nous nous précipitâmes dans ma chambre et nous allongeâmes rapidement sur mes coussins afin de faire comme si nous n'avions rien entendu. Les pas atteignirent bientôt le pas de la porte qui s'ouvrit quelques secondes plus tard et laissa apparaître Fanilo, une expression indéchiffrable sur le visage. On voyait alors les trois Raions, hésitants, ne sachant pas comment commencer ni qui devait prendre la parole. Lana décida finalement de les libérer de cette situation inconfortable : « On a entendu votre conversation ». Elle ne dit pas un mot de plus et laissa les Raions ébahis. Ils se regardèrent quelques secondes puis Maxime se dirigea vers moi et me murmura un petit « désolé ». Il m'entraîna ensuite vers la sortie et je le suivais, ne pouvant rien faire d'autre. Constance et Fanilo recommandèrent à Lana de rester ici mais cette dernière refusa et nous suivi jusqu'au Centre. Le chemin allant vers le Centre qui nous prenait habituellement dix minutes à parcourir parut durer des heures. Le trajet se fit dans le silence le plus complet ce qui le rendit d'autant plus désagréable. Le paysage paraissait même plus terne que d'habitude et le ciel plus gris. Nous arrivâmes à l'entrée du Centre mais nous ne passâmes pas par l'entrée principale mais par une petite porte située à l'extrême droite du Centre. Je ne l'avais jamais auparavant. C'était une toute petite porte en bois, d'un mètre cinquante de haut tout au plus. Il fallait se baisser pour passer à travers. Fanilo me fit entrer et je découvris à l'intérieur une minuscule salle qui devait faire six mètres carrés tout au plus entièrement construire en une pierre noire et sombre. On ne pouvait presque plus bouger dans la salle à cause de notre nombre mais aussi à cause de la présence d'un grand canapé vert foncé qui prenait la moitié du peu de place dans la pièce. Constance et Maxime descendirent par des escaliers en pierre étroits situés au fond de la salle. Lana voulut les suivre mais les deux Raions refusèrent. Ma cousine me serra donc dans ses bras en me chuchotant « Je vais te sortir de là » puis elle ressortit en silence par la petite porte en bois. Fanilo et moi descendirent alors à notre tour. Arrivés en bas, un forte odeur d'humidité se dégagea. La pièce était très sombre, seulement éclairées par quelques lumières jaunâtre. Il faisait si froid que je me mis à frissonner. Je regrettais de porter ma jolie et toute légère blouse d'été ce jour là. Fanilo me donna se veste et cela me réchauffa déjà un peu. Nous nous avançâmes dans un long couloir monotone, toujours creusé dans cette pierre noire avec cette même odeur d'humidité. Tout au long du couloir, on trouvait des petites portes en bois semblables à celle de l'entrée. C'étaient les portes de chaque cellule. Il devaient en avoir une vingtaine. Fanilo ouvrit la porte de la dernière cellule, située tout au fond du couloir. On entra alors dans une petite salle avec un lit paraissant plutôt confortable pour une prison, des couvertures et un petit lavabo. Elle était aussi beaucoup plus lumineuse.

L'île aux GemmesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant