Chapitre 11

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              Quelqu'un me secouait. Il essayait sûrement de me réveiller mais j'étais encore trop fatiguée pour ouvrir les yeux. Je n'avais aucune idée d'où j'étais et encore moins de ce que j'y faisais. Je sortais d'un rêve bien trop profond. J'ouvris finalement les yeux et... Oups ! Il n'y avait non pas une personne qui essayais de me réveiller mais cinq. Moana, Lucien, Lana, Maeldan et Inaki avaient tous leurs visages penchés aux dessus de ma tête et me fixaient avec un air étrange. Je suis une grosse dormeuse, qu'est-ce que vous voulez ! Je me levais en vitesse et demandais :

« Quelle heure est-il ?

- Deux heures quinze, me répondit Moana. Il faut qu'on se dépêche. Il faut que vous soyez ressortis du village à cinq heures ».

Chacun se munit d'une lampe torche et d'un talkie walkie. Nous fîmes rapidement des binômes : nous ne pouvions pas nous déplacer à trop : Moana et Inaki, Lana et Maeldan et Lucien et moi. Nous partîmes dans trois directions différentes. La tour se situait au Nord du village. Nous marchâmes donc jusqu'à là-bas, notre lampe allumée au cran le plus bas, afin de ne pas attirer les regards. Nous aperçûmes vite la tour immaculée. Un autre binôme venait d'y arriver. Lana et Maeldan à coup sûr. Il se cachèrent derrière un buisson à quelques mètres de la tour et éteignirent leur lumière. Nous fîmes de même. Nos talkies résonnèrent :

« On y est, résonna la voix de Maeldan. On est cachés derrière un buisson, à une vingtaine de mètres de la tour.

- On vous a vus, transmis mon coéquipier. On est dix mètres derrière, cachés aussi

- On s'est placés sur une petite dune, transmis Moana. On voit tous les horizons autour de la tour. On fait le guet.

- Ok, répondit son jumeau. Dis nous quand on peut y aller. J'y vais en premier pour faire fondre les loquets.

- Quand tu veux ».

Maeldan s'avança dans le noir vers la tour. Une fois arrivé au niveau de la porte, de petites flammes bleues commencèrent à apparaître. Il essayait d'être discret mais le contrôle du feu était difficile. N'était-ce pas la définition du feu : indomptable, incontrôlable ? Moana nous donnait des nouvelles une fois par minute, nous assurant qu'il n'y avait aucun risque mais la situation restait tout de même angoissante. Je voyais Maeldan trembler d'ici. « J'y suis presque, nous transmit-il, plus qu'un ». Le dernier finit par fondre et il ouvrit la porte en grand. Lucien, Lana et moi le rejoignîmes. À l'intérieur de la bâtisse, de gigantesques escaliers en colimaçons paraissaient monter jusqu'au ciel. Pourtant, aucun de nous ne fis un pas en avant :

« Pas de caméras ?, demanda notre ouvreur de porte. Ni d'alarme ?

- Non, répondirent Lana et Lucien en choeur. Du moins, pas ici, il faudra faire attention en montant ».

Moana et Inaki arrivèrent quelques minutes plus tard. Lana prit alors la marche. Je n'avais jamais monté des escaliers aussi lentement. Nous nous arrêtions toutes les deux marches pour vérifier qu'il n'y avait aucun danger. La tour avait trois étages. Les deux premiers étaient des galeries de tableaux et d'antiquités. Je trouvais dommage de les garder ici alors que personne ne pouvait les voir mais ces objets ne nous avançaient en rien dans notre enquête. Nous arrivâmes bientôt au sommet de la tour après avoir passé une heure à fouiller les deux premières salles à la recherche d'un quelconque indice. Une petite porte blanche en bois nous empêchais d'entrer, verrouillée par un cadenas à code.

« Je ne peux pas le faire fondre, nous expliqua Maeldan. Je risquerais de faire brûler la porte et toute la tour avec, c'est beaucoup trop risqué.

- Et bien on a plus qu'à trouver le code !, lançais-je désespérée ».

Les autres me lancèrent un regard moqueur mais j'étais déjà à genoux et commençais à tourner les roues du cadenas. J'étais habituée. Vu le boulet que j'étais, j'avais déjà oublié quatre fois le code de mon casier au collège et au lycée. J'étais devenu la pro du déverrouillage. En seulement cinq minutes je pouvais tester toutes les possibilités d'un codes à quatre chiffres. D'accord, celui-ci en avait six, mais j'en aurais finit avec ça dans dix minutes maximum. D'ailleurs, je n'eus pas à tourner longtemps. Le cadenas s'ouvrit sur 020365. La porte s'ouvrit sur une salle entièrement vide. Enfin, presque vide... Les murs immaculés n'étaient recouverts d'aucunes oeuvres d'art. Il n'y avait au sol aucun tapis. Mais au centre de la pièce trônait une petite cage en verre, élevée sur un piédestal, à l'intérieur de laquelle était enfermée un immense saphir. La pierre, d'environ vingt centimètres de diamètre brillait de tout son feu. Il était taillé de façon à illuminer la pièce à lui seul. Nous restâmes tout bouche bée devant le bijou. Personne n'osait l'approcher. Lucien se mit à tourner nerveusement autour de la vitrine. Moana finit par briser le silence :

L'île aux GemmesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant