Chapitre 12

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            Lana me passa un dernier coup de mascara et de rouge-à-lèvre avant de faire tourner la chaise sur elle-même pour que je puisse admirer le résultat dans le miroir. C'était une véritable oeuvre d'art ! Elle avait parfaitement relevé mes yeux bruns-noirs grâce à une bonne couche de mascara et de fard à paupière doré qui s'accordait parfaitement avec le dos de ma robe. Mes cheveux qu'elle avait soigneusement bouclés retombaient délicatement sur mes épaules en formant des boucles parfaites. Enfin, un rouge-à-lèvre brillant du même rouge vif que ma robe venait dessiner mes lèvres pulpeuses. Ma cousine était une véritable artiste. Son maquillage était lui aussi irréprochable donnant à son visage un aspect à la fois angélique et sensuel. Pourtant, ce n'était rien à côté de sa robe. Son jaune soleil lui allait à la perfection et ses épaules dénudées laissaient apparaître sa peau bronzée. La robe s'évasait à partir de la taille et s'arrêtait un peu avant le niveau des genoux. Le volant sous ses épaules était relevée par la présence d'une splendide dentelle dorée aux motifs de spirales fleuries. Lana resplendissait. À coté d'elle le rouge pourtant époustouflant de ma robe paraissait fade, mais je n'avais pas à me plaindre : je n'avais jamais porté une robe aussi belle. Après que nous eûmes fini de nous préparer et de nous extasier sur nos tenues, nous nous dépêchâmes de partir afin de ne pas arriver trop en retard à la soirée. La salle que Shirley avait réservée se trouvait malheureusement à l'opposé de l'île près de la grande plage. Nous devions donc marcher une bonne trentaine de minute. Nous arrivâmes finalement au bout d'un certain temps devant un pub devant lequel nous attendait les jumeaux et Lucien. Moana revêtait la magnifique robe bleue roi dont elle nous avait parlé. La couleur s'accordait en effet parfaitement avec ses yeux et ses beaux et longs cheveux roux venaient légèrement cacher son décolleté plongeant. Maeldan ne m'accorda évidemment pas un regard mais avait tout de même fait l'effort de mettre une chemise blanche contrairement à Lucien qui s'était contenté d'un t-shirt noir. Nous entrâmes tous les cinq dans le pub et un serveur nous conduisit vers une salle au sous sol où une forte musique résonnait. La porte s'ouvrit sur une quarantaine de personne dansant déjà sur la piste. Nous ne tardâmes pas à les rejoindre. Des rayons lumineux de toutes les couleurs venaient animer la salle plongée dans l'obscurité et de grosses enceintes projetaient de la musique pour toute la piste. Je maudis alors ma robe longue et mes talons mais cela ne m'empêcha pas de me déhancher pendant toute la soirée. Vers minuit, je remontais avec Lucien pour aller respirer l'air frais de l'extérieur. Une dizaine d'autres personnes étaient assis dans l'allée, discutant ou fumant une cigarette. Même ici, on entendait encore la musique de la fête qui battait son plein. Nous nous assîmes un peu à l'écart des autres adolescents de notre promo, le dos appuyé contre le mur d'une boutique fermée.

« Ça va, pas trop froid ?, me demanda mon ami. Je peux te passer mon sweat sinon...

- Tu plaisantes, mon sang est en train de bouillir ! Alors à moins que ton sweat ne soit réfrigéré, tu peux le garder.

- Bon... Au moins, j'aurais tenté de me débarrasser de ce truc, me répondit-il en riant ».

Nous plaisantâmes ainsi pendant quelque minutes jusqu'à ce que tout d'un coup, ses lèvres se posent sur les miennes. Je ne me souviens plus pourquoi, ni comment mais cela nous avait paru tout à fait naturel. Les quelques bières que j'avais enfilé plus tôt dans la soirée avait dû aider à mon aisance dans ce baiser puisque je me retrouvais rapidement debout, plaquée contre le mur mes mains renfermées dans les belles boucles brunes de Lucien. Un millier d'émotions me retournèrent le ventre. Des émotions que j'étais incapable de décrire et pourtant... Mon coeur s'enflamma jusqu'à ce que notre étreinte se relâche peu à peu. Je remarquais alors une paire d'yeux bleus fixés sur nous : Moana.

« Et bien !, s'exclama-t-elle avec un grand sourire, ça n'arrête pas ce soir ! Mais on en reparlera demain matin. Luna j'ai besoin de te parler. Maintenant ».

L'île aux GemmesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant